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Lazio/Roma 1998, le derby éternel

Par Eric Maggiori
Lazio/Roma 1998, le derby éternel

29 novembre 1998. La Lazio accueille la Roma pour un derby fou devant près de 80 000 spectateurs. Un match qui va réserver des rebondissements en tous genres, et rester comme le plus beau derby romain de l’histoire.

À chaque fois que le derby de Rome approche, les tifosi vont faire un petit tour sur YouTube pour se chauffer, en regardant les images des derbys des vingt dernières années. Les supporters giallorossi prennent plaisir à revoir le 5-1 de 2001, avec le quadruplé de Montella, ou le 2-1 de 2010 qui avait quasiment envoyé la Lazio en Serie B. Les Laziali, eux, préfèreront revoir les images du 3-1 de la saison 1997-98, ou celles, plus récentes, du but de Klose inscrit à la 93e minute la saison dernière. Mais il y a un derby qui a le mérite de mettre tout le monde d’accord. Enfin, presque. Il s’agit du match aller de la saison 1998-99. Cette année-là, la Lazio se présente au monde entier avec de nouvelles intentions, de nouveaux moyens et surtout de nouveaux joueurs. Pendant l’été, l’équipe du président Cragnotti, vainqueur de la Coupe d’Italie 1998, recrute Salas, Vieri, Mihajlovic, Couto, Stanković, Conceição et De La Pena. La Roma, pour sa part, se présente quasiment avec la même équipe que la saison précédente, avec un Zdeněk Zeman bien décidé à faire mieux que la 4e position de l’exercice 97/98. Mais les débuts de saison des deux équipes sont relativement opposés. La Lazio, avec une équipe nouvelle, galère à trouver des automatismes. Au bout de 10 tours, elle ne compte que 13 points, et aborde le derby avec deux défaites consécutives dans les pattes, concédées sur les pelouses de Venise (2-0) et du Milan AC (1-0). La Roma, pour sa part, ne flambe pas non plus, mais fait mieux, avec 18 points, et une 5e position au classement. Le 29 novembre, le stadio Olimpico retient son souffle. C’est le derby. Et il y a des choses à venger.

Mancini, ce génie

En effet, la saison précédente, la Lazio a réalisé un incroyable exploit. Elle a remporté les quatre derbys disputés dans l’année. Deux en championnat (3-1 et 2-0), et deux en Coupe d’Italie (4-1 et 2-1). Une humiliation pour les Giallorossi, qui ont évidemment à cœur de laver l’affront. Et le début de match est la confirmation de cette envie de rédemption. La Roma est bien positionnée, et accule la Lazio sur son but. Dans le premier quart d’heure, les Romains se créent déjà deux occasions franches, avec Favalli obligé de sauver sur sa ligne une frappe de Di Francesco. Mais la troisième est la bonne. Le Camerounais Pierre Wome délivre un long centre fuyant, Marchegiani, le portier laziale, hésite à sortir, se déchire, et laisse Delvecchio marquer de l’extérieur du gauche dans le but vide. 1-0. Avantage logique. Mais avantage éphémère. Deux minutes plus tard, la première pépite du match. Mihajlovic, du milieu de terrain, lance Mancini. La suite est une preuve d’amour envers le ballon rond. Le Mancio regarde à peine la sphère arriver, coordonne ses gestes et reprend de volée du gauche. Filoche. 1-1.

Les compteurs sont remis à zéro, et la fin de la première période ne raconte plus grand-chose, hormis de nombreuses fautes et des cartons jaunes, dont un pour le Romain Petruzzi, qui aura son importance. Dès le début de la deuxième mi-temps, le duo Mihajlovic-Mancini fait encore des siennes. Le Serbe tire un coup franc fort devant le but, le numéro 10 se jette dessus et le détourne du talon, juste ce qu’il faut pour tromper pour la seconde fois Chimenti. La Lazio prend l’avantage, presque contre le cours du match, et la Curva Nord est en délire. Les minutes qui suivent ressemblent à une longue agonie pour la Roma. Il y a d’abord cette expulsion de Petruzzi, pour un deuxième jaune. Puis ce pénalty provoqué par Wome, pour une faute grossière sur Salas. Le Chilien se fait justice lui-même. Frappe en force de l’extérieur du gauche. 3-1 à vingt minutes du terme. Le stade en est alors persuadé : les Biancocelesti vont enchaîner là un cinquième succès consécutif lors des derbys romains.

Remontée folle

Un premier fait de jeu va inverser la tendance. Quelques minutes après le troisième but, la Lazio en inscrit un quatrième par Stanković, de la tête. Mais le juge de ligne annule. Une décision litigieuse : sur l’action, deux joueurs laziali, qui ne semblent pas faire action de jeu, sont hors jeu, mais pas Stanković, qui arrive de derrière. La Roma reprend alors courage. Totti expédie d’abord une superbe frappe que le gardien ôte de la lucarne. Puis, sur une longue touche de Wome, le ballon revient dans les pieds du même Totti. Le jeune capitaine centre en retrait pour Di Francesco, Nedvěd panique et le milieu de terrain de la Roma catapulte le ballon dans la lucarne. 3-2, il reste alors 12 minutes à jouer. Zeman ordonne à tout le monde de se ruer à l’attaque. La Lazio semble terrorisée et se replie en défense. Mais plus rien n’arrête la Louve. À 8 minutes du terme, Delvecchio part dans le dos de la défense et sert Totti, seul au centre. Francesco arrive en pleine course, foire totalement sa frappe, mais prend à contre-pied Marchegiani, qui se jette de l’autre côté. Le ballon roule doucement dans les filets, et Totti court comme un déjanté sous la Curva Sud, qui n’en croit pas ses yeux. 3-3. Délire. Fin des émotions ? Pas encore.

Il reste quelques instants à jouer lorsque Totti, protagoniste absolu de la fin de match, tire un coup franc. Delvecchio prend le dessus sur la défense biancoceleste et dévie le ballon de la tête au fond des filets. Le banc de la Roma explose en même temps qu’une partie du stade. Mais l’apothéose ne dure que quelques secondes. M. Farina, l’arbitre de la rencontre, annule pour une position de hors-jeu. Les ralentis semblent toutefois lui donner tort. Delvecchio, lui, jurera à la fin de la rencontre qu’il n’était pas hors-jeu. On en reste donc à 3-3. Un match nul fou, qui restera évidemment dans l’histoire. D’autant qu’à la fin de la saison, il aura une certaine influence. De fait, après ce match, la Lazio va enchaîner une folle série de neuf victoires consécutives, qui va la propulser en tête du classement. Battue au derby retour (3-1), la formation de Sven-Göran Eriksson se fera finalement dépasser à l’avant-dernière journée par le Milan AC, et perdra le Scudetto pour un point. La Roma, elle, finira 5e. Mais avec la sacrée satisfaction d’avoir, quelque part, fait perdre le titre à sa pire ennemie. Ah, l’amour et la haine…

La vidéo du match

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