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Lazio, la Coupe n’est pas pleine
Dimanche, la Lazio débutera sa saison en affrontant la Juventus en finale de Supercoupe d’Italie. Cet été, les biancocelesti, qui ont surfé sur l'eurphorie de leur victoire en Coupe d'Italie contre la Roma, n’ont vendu pratiquement aucun joueur et ont recruté de jeunes éléments. Suffisant pour jouer le haut de tableau ?
Note globale du mercato
6/10. Claudio Lotito, le président de la Lazio, avait promis : « Cet été, nous allons recruter » . Sur ce point, on ne peut pas vraiment dire que le président a menti. Son club a en effet recruter six nouveaux éléments, pratiquement à tous les postes. Deux défenseurs centraux, Novaretti et Elez, un latéral, Vinicius, deux milieux de terrain, Biglia et Felipe Anderson, et un attaquant, Bryan Perea. On est d’accord : les mecs sont, pour la plupart, des inconnus. La véritable recrue « star » , c’est Lucas Biglia. L’Argentin a disputé sept saisons à Anderlecht, pour un bilan de 195 matches joués. Surtout, il compte neuf capes en équipe d’Argentine depuis 2011, la dernière remontant à mercredi, en amical face à l’Italie (où il a d’ailleurs fait chambre commune avec le joueur de la Roma Lamela). Milieu de terrain robuste, il va apporter un véritable plus à l’entrejeu laziale. L’autre recrue prestigieuse, c’est Felipe Anderson. Le Brésilien de Santos, pote de Neymar, a été payé 8 millions d’euros, et porte en lui l’étiquette de la « future pépite qui pourrait bien exploser en Europe » . A Santos, il a montré de très bonnes choses, mais une blessure l’a empêché de jouer lors des derniers mois. Il faudra donc retrouver la forme, avant tout. Les autres recrues sont tous des paris. Vinicius et Elez ont 19 ans, Bryan Perea 20, et Novaretti (28) évoluait au Mexique, pas forcément un championnat où le rythme est aussi élevé qu’en Italie. Finalement, le gros coup du mercato laziale, c’est d’avoir réussi à conserver tous ses joueurs clefs. Hernanes, surtout, était convoité par de nombreux clubs (PSG, Inter, Arsenal) mais a finalement décidé de rester. Seule ombre au tableau : Vladimir Petkovic, le coach, avait expressément demandé à ce qu’un attaquant d’expérience soit recruter pour soutenir Klose. Beaucoup de noms ont été évoqués, mais pour le moment, personne n’a signé. Or, on l’a vu lors des deux dernières saisons : en février, Klose est déjà cramé. Ce serait con de refaire la même erreur une troisième fois.
Le (ou les) joueur(s) à suivre
Toutes les nouvelles recrues seront suivies avec attention, car ils vont découvrir le championnat d’Italie. Mais en réalité, il y a deux joueurs, en particulier, que l’on vous conseille de suivre. Ils s’appellent Mamadou Tounkara et Diao Keita. 17 ans pour le premier, 18 pour le second. Les deux joueurs viennent de la Lazio Primavera qui, l’an dernier, a remporté le Scudetto. Ils ont d’ailleurs été deux des grands artisans de ce succès. Keita est né en Espagne, et a fait ses gammes à la Masia du FC Barcelone. En 2010, il rejoint Cornella, puis, en 2011, il signe à la Lazio, même si des problèmes administratifs l’empêchent de jouer. C’est finalement en 2012 qu’il peut enfin jouer avec la Lazio Primavera, où il explose littéralement. Tounkara, de son côté, est originaire du Sénégal. Très jeune, il vient en Espagne, et se retrouve lui aussi chez les jeunes du Barça. Très pote avec Keita, il signe lui aussi à la Lazio en 2011, et recompose la paire d’attaque avec le maillot biancoceleste. Cet été, les deux joueurs ont été promus en équipe première, et ont impressionné Vladimir Petkovic. Ils pourraient donc bien faire leurs débuts en Serie A lors des prochaines semaines. Enfin, on suivra également les prestations du jeune Antonio Rozzi. Né à Rome, tifoso de la Lazio depuis toujours, ce jeune buteur de 19 ans a pris ses responsabilités, et a pris le maillot numéro 9 pour la saison à venir. Comme Keita et Tounkara, il pourrait être de plus en plus utilisé par Petkovic. A condition qu’un buteur de renom ne débarque pas avant la fin du mois d’août.
Diao Keita, champion d’Italie Primavera avec la Lazio en 2013
Le vrai objectif
Voilà trois saisons que la Lazio part avec un même objectif : la qualification en Ligue des Champions. Et voilà trois saisons qu’à la fin, elle se retrouve avec la même chose : une qualification en Europa League. Cette année, rebelote. L’objectif, c’est la qualification en C1, même si cela sera de plus en plus compliqué, avec, en face, des équipes comme la Juve, la Fiorentina ou le Napoli. La Lazio aimerait également faire un gros parcous en Coupe d’Europe. La saison dernière a laissé un vrai gout amer : le club romain s’est fait sortir en quarts de finale par Fenerbahce, après un match aller où l’arbitrage a clairement conditionné l’issue de la rencontre. Les Laziali se sont, heureusement, rattrapés sur la Coupe d’Italie, avec une victoire historique en finale contre l’AS Roma. Un triomphe qui a permis de sauver la saison, de se qualifier pour la C3, et d’enterrer le rival de toujours. Le vrai objectif, donc, c’est d’essayer de prendre tout ce qu’il y a à prendre. La Supercoupe d’Italie, d’abord (sur un match, tout est possible), la C3, ensuite, et la Coupe d’Italie, encore. Car pour le Scudetto, il faudra patienter encore quelques années, voire quelques décennies.
Coefficient de résistance au Calcioscommesse
20%. Totonero ? Impliquée. Calciopoli ? Impliquée. Calcioscommesse ? Impliquée. Rien à faire, à chaque fois qu’il y a un scandale, la Lazio est dedans. A la fin des années 70, l’équipe a carrément été reléguée en Serie B à cause de ça. En 2006, elle a reçu huit points de suspension, finalement réduits à trois. Et cet été, Stefano Palazzi a encore requis six points de pénalité contre elle. La Lazio s’en sort finalement avec une simple amende, et une suspension de six mois pour son capitaine, Stefano Mauri, pour « délit de non-dénonciation » . Vous pouvez ajouter à cela le fait que la lazio est dans le colimateur de l’UEFA, et ce, depuis longtemps. En 1974, la Lazio championne d’Italie n’avait pas eu droit de disputer la C1, à cause d’une rixe qui avait explosé la saison précédente lors d’un match contre Ipswich. La saison dernière, Michel Platini est allé jusqu’à suspendre pour deux matches le stadio Olimpico, pour des saluts fascistes effectués par 13 supporters. Bref : si une équipe doit payer, en Italie ou en Europe, ce sera la Lazio. Une bonne tête de victime. Ou de bouc émissaire, au choix.
Ah, lui, on va le regretter. Ou pas
Ah, Mauro, on s’était tant aimé… Mauro Zarate, c’est une histoire qui finit en eau de boudin. Lorsqu’il débarque lors de l’été 2008, l’Argentin ne met que quelques semaines à devenir le nouvel idole des tifosi. Lors de cette saison 2008-09, il inscrit des buts merveilleux, et remporte quasiment à lui-seul la Coupe d’Italie. Le président Lotito n’a d’autres choix que de lever l’option d’achat : 20 millions d’euros. A partir de là, c’est la chute. Zarate n’est que l’ombre de lui-même, il n’est plus décisif, ne réussit plus à rien faire. En 2011, il est même prêté à l’Inter, mais est toujours aussi mauvais. Il rentre à Rome et demande à être vendu. Mais le président ne trouve aucun accord économique avec d’autres clubs. Zarate est mis de côté, s’entraîne seul, ne joue plus. Il entre même en guerre juridique avec la Lazio. Finalement, au début de l’été 2013, il s’échappe et signe à Velez, son club de cœur. Mais la Lazio gagne le procès, et Zarate devrait, logiquement, rentrer à Rome. Mais le joueur décide d’aller à l’encontre du jugement, et de rester à Velez. Suite au prochain épisode. En tout cas, à Rome, personne ne le regrettera. Même si les tifosi, quelque part, l’aimeront toujours pour ce qu’il a accompli en 2008/09.
Mauro Zarate, tant de promesses pour pas grand chose
La banderole qui est déjà en préparation depuis cet été
« 26-05-2013 : Nés après, morts avant… AS RIP »
Ce qu’il va se passer cette saison
La Lazio débute sa saison par la Supercoupe d’Italie. Manque de bol, la Juve, qui a perdu tous ses matches amicaux, se venge sur la Lazio. Vlan, une défaite pour commencer la saison. Dur pour les Romains. Les premières journées de championnat sont tout aussi catastrophiques : la Lazio ne prend que 4 points lors des 4 premières journées, disputées contre l’Udinese, la Juventus, le Chievo et la Roma. Compliqué. Heureusement, cela se passe mieux en Europa League, avec une première place du groupe. Le coup de tonnere, c’est qu’en décembre, Klose se blesse. Il faut un remplaçant de choix lors du mercato hivernal. Comme à son habitude, Lotito attend le dernier jour du mercato pour faire une offre à un attaquant, en l’occurrence Quagliarella, mais la décision n’est pas prise avant la fermeture officielle du marché des transferts. La Lazio continue donc la saison avec un attaquant en moins. Les petits jeunes tentent de briller, mais en Serie A, c’est difficile. La Lazio navigue en milieu de tableau, mais une victoire lors du derby retour relance les ambitions. Eliminé en quarts de finale de la C3 par Everton, le club romain effectue une remontée en flèche et vient se mêler à la lutte pour l’Europe. Elle termine finalement sixième, mais atteint la finale de la Coupe d’Italie, encore. Elle s’incline 2-0 contre l’Udinese, sur un doublé de Di Natale. Une putain de bête noire.
Eric Maggiori