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Lazio, la Coppa de la consolation
Légèrement décrochée de la course à la Ligue des champions, la Lazio affiche de trop nombreuses limites pour espérer retrouver une C1 derrière laquelle elle court depuis près de douze ans. Alors, comme souvent ces dernières années, c’est sur les coupes nationales que la formation romaine va se rabattre pour apporter un peu de gaieté à ses tifosi. Cela passe par un succès (ou un match nul autre que 0-0) à San Siro ce mercredi soir face au Milan, en demi-finale retour de Coupe d'Italie.
C’est à se demander si la Lazio a vraiment envie de retrouver ce genre de soirées. Celles qu’a récemment vécues son éternel rival face à Barcelone l’an passé, celles qui font résonner le nom de n’importe quel club aux quatre coins de l’Europe. Ces dix dernières années, alors que le président Lotito rabâche à qui veut l’entendre que la Ligue des champions est un objectif (sans être indispensable, nuance), un sentiment de doute, parfois proche du complotisme, est né au plus profond du cœur de certains supporters laziali : et si tout était fait chaque année pour que la Lazio manque la dernière marche à gravir pour retrouver la C1 ?
Une aberration à première vue, même si cette théorie du complot a su trouver sa source dans ses résultats récents à de multiples reprises. Comme lors de la saison 2010-2011, où la Lazio manque la quatrième marche du podium et donc le tour préliminaire à la différence de buts. La faute à trois revers de rang face à l’Inter, la Juventus et surtout son principal concurrent l’Udinese lors de la 36e journée, qui lui piquera la troisième place grâce à un doublé de « Toto » Di Natale. Soit. Bis repetita la saison suivante, où la Lazio est encore doublée par l’équipe du Frioul en s’inclinant à Udine lors de la 35e journée avant d’enchaîner un nul incompréhensible face à Sienne à domicile. Il y a aussi eu cet échec à l’été 2015 face à Leverkusen en 3e tour préliminaire, ou encore et surtout cette défaite à domicile face à l’Inter en mai dernier alors qu’un match nul suffisait pour lui offrir ce qu’elle cherchait. Difficile de lutter.
Une année ratée
Le week-end dernier chez elle, face à un Chievo déjà relégué qui n’avait gagné qu’un seul match depuis le début de la saison, la Lazio a trouvé le moyen de s’incliner et de ne pas recoller au Milan et à l’Atalanta. Quatre points de retard à cinq journées de la fin, ce n’est pas rédhibitoire et ce n’est pas le club du président Lotito qui dira le contraire. Mais sur le plan comptable comme sur le plan du jeu, cette Lazio ne ressemble qu’en peu de choses à celle de la saison passée qui a loupé d’un poil le graal. Simone Inzaghi a d’ores et déjà battu son record de défaites sur une saison avec ce onzième revers face aux Gialloblu et, après 33 journées, sa formation compte douze points de moins que l’an passé.
Surtout, elle n’est plus cette équipe offensive et séduisante qui avait déjà marqué 79 buts au même moment de la saison l’an dernier (32 de plus qu’aujourd’hui !), emmenée par un Ciro Immobile qui trônait en tête du classement des buteurs. Si l’ancien bomber du Toro est loin d’être le seul à blâmer parce qu’il a marqué moitié moins de buts, il est le révélateur d’une équipe en perte de vitesse qui ne réussit pas à franchir ce fameux palier pour mettre définitivement un pied dans le top 4 de la Serie A. Mais si le bilan en championnat est décevant, c’est une autre paire de manches au niveau des Coupes nationales. Ça tombe bien, les hommes d’Inzaghi sont encore une fois cette année à 90 minutes d’une nouvelle finale de Coupe d’Italie. Et inutile de préciser qu’un succès pourrait largement atténuer une non-qualification en Ligue des champions.
Une Coppa pour se rattraper
Depuis dix ans, la Juventus a remporté 16 des 31 titres nationaux en Italie. Parmi les trois clubs qui se partagent les miettes, la Lazio est, avec l’Inter, le club qui a ramassé le plus de miettes. Aucun titre de champion contrairement aux Nerazzurri, mais deux Coupes d’Italie (2009 et surtout 2013 en battant en finale la Roma) ainsi que deux Supercoupes (2009 contre l’Inter de Mourinho, 2017 face à la Juve). Quatre trophées, et donc la possibilité d’en récolter un cinquième alors que la Vieille Dame a été éjectée en quarts par l’Atalanta cette année.
Pour arriver à ses fins, et donc devenir le deuxième club d’Italie le plus « titré » sur cette période, la Lazio va donc devoir s’arracher à San Siro pour filer en finale et affronter la Fiorentina ou l’Atalanta. Le 0-0 du match aller lui offre même la possibilité de se qualifier avec un nul (1-1, 2-2, etc.). Mieux, la Lazio va devoir « se racheter » , comme l’avançait Simone Inzaghi en conférence de presse avant la rencontre. Car si gagner une Coupe ne fait pas forcément progresser un club, il aide à gagner du temps avant de trouver le moyen d’aller plus haut. Et si c’était ça, le destin de cette Lazio ?
Par Andrea Chazy