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Lazio-Fiorentina, l’autre choc du soir

Par Eric Maggiori
Lazio-Fiorentina, l’autre choc du soir

Ce soir, au Stadio olimpico, à la même heure que Juventus-Milan, la Lazio, sixième du classement, reçoit la Fiorentina, cinquième. Une rencontre entre deux équipes qui, finalement, se ressemblent plus que ce que l’on pourrait y croire.

Lazio-Fiorentina, cela aurait dû être le duel entre les deux grands buteurs allemands, Miroslav Klose et Mario Gómez. Manque de bol, les deux attaquants de la sélection allemande sont blessés, et ne seront donc pas sur la pelouse ce soir. Dommage, car à eux deux, Miro et Mario facturent 518 pions en carrière (respectivement 269 pour le Laziale, et 249 pour le Florentin). Mais bon, ne jamais pleurer les absents. Ce Lazio-Fiorentina a d’autres aspects attrayants, à commencer par le classement. Les deux formations se tiennent en un point, et celui qui l’emportera ce soir aura la certitude de passer la trêve à la cinquième position. Et c’est aussi ça qui est un peu surprenant. Dans l’imaginaire commun, la Fiorentina réalise un excellent début de saison, avec un jeu plaisant et séduisant, tandis que la Lazio déçoit, avec des prestations un coup satisfaisantes, un coup catastrophiques. Pourtant, malgré cela, les deux équipes sont bien séparées par un petit point. Pourquoi ? Parce que la Fiorentina a laissé échapper des points bêtes. Face à Cagliari et Parme, deux rencontres disputées à domicile face à des équipes de moitié de tableau, elle s’est fait rattrapée dans les tous derniers instants. Résultat des courses : deux points pris au lieu de six, et 11 unités au compteur au lieu de 15. Des erreurs de jeunesse, pourrait-on dire.

La difficulté de tenir le score

Dire que la Lazio et la Fiorentina sont deux équipes qui se ressemblent peut paraître étrange. D’un côté, il y a une formation qui semble être en fin de cycle, après trois saisons passées dans les hauteurs du classement. De l’autre, il y a une équipe entièrement reconstruite la saison dernière, et qui, après une quatrième place amplement méritée, aspire à mieux cette année. Pourtant, des points communs existent. D’abord, le mental. Clairement, le mental est le point faible de ces deux formations. Il n’y a qu’à regarder la dernière journée de championnat pour s’en rendre compte : la Lazio menait 2-0 sur la pelouse du dernier du classement, Sassuolo. Elle s’est finalement faite rattraper à 2-2, et aurait même pu perdre sans deux miracles en fin de rencontre du gardien Marchetti. La Fiorentina a fait pratiquement pareil. Elle a fait le plus dur face à Parme, à savoir revenir de 0-1 à 2-1, à un quart d’heure du terme. Pourtant, dans les arrêts de jeu, elle a encaissé le but qui la prive de victoire. Et ce n’est pas la première fois que cela lui arrive. C’est simple, depuis le début de la saison, la formation viola a mené au score dans toutes ses rencontres de championnat. Pourtant, elle n’en a remporté que trois sur six, laissant notamment filer les victoires à San Siro contre l’Inter (de 0-1 à 2-1) et à l’Artemio Franchi contre Cagliari (de 1-0 à 1-1).

Pour la Lazio, c’est un autre problème mental. En championnat, l’équipe de Vladimir Petovic est incapable de réagir lorsqu’elle encaisse le premier but du match. Face à l’Udinese, au Chievo et à Catane, elle a ouvert le score, et elle s’est donc imposée. Face à la Juve et à la Roma, elle a concédé l’ouverture du score, et elle s’est inclinée. Il n’y a qu’en Europa League que les Biancocelesti ont réussi à inverser cette tendance : jeudi soir, sur la pelouse de Trabzonspor, ils sont parvenus à revenir à 3-3 alors qu’ils étaient menés 3-1 à six minutes du coup de sifflet final. Point commun, là aussi : Laziali et Fiorentini disputent tous deux l’Europa League, jouent donc le jeudi soir, et ont donc des risques d’être fatigués le dimanche. Et ça, leurs adversaires le savent. « Ils ont joué jeudi soir, il y a donc, forcément, un moment dans le match où ils auront un coup de mou, et nous devrons savoir en profiter » avait affirmé Rudi Garcia juste avant le derby face à la Lazio. Bien vu, la Roma a justement ouvert le score après l’heure de jeu, au moment où la Lazio a calé physiquement.

Une défense effrayante

Les autres similitudes entre la Lazio et la Fiorentina, c’est le banc de touche et les jeunes. Petković et Montella peuvent tous deux compter sur un onze type très correct. En revanche, dès qu’un joueur se blesse, il est très difficile de lui trouver une alternative au même niveau. Or, la Lazio doit déjà compter avec les blessures de Konko, Biava, Radu et Klose, tandis que la Fiorentina est privée de Mario Gómez et vient de récupérer Cuadrado. Les deux coachs tentent alors de miser sur des jeunes joueurs, à l’instar de Bryan Perea, Keita, Felipe Anderson (Lazio), Ryder Matos, Rebić ou Wolski (Fiorentina). Sauf que ces joueurs ne sont pas des valeurs sûres, et ont besoin de temps pour s’adapter.

Alors, du coup, Lazio et Fiorentina, même combat ? Non, pas tout à fait. La Fiorentina demeure un cran au-dessus, du moins au niveau du jeu. Même si tout n’est pas parfait, la formation de Montella développe un jeu qui, quand il fonctionne, est vraiment agréable à voir jouer. Pepito Rossi est régénéré après sa longue absence, et l’attaquant italien est justement le joueur qu’il manquait la saison dernière. A priori, cette équipe encore en rodage devrait monter en puissance au cours des prochains mois. En revanche, c’est plus préoccupant du côté romain. La défense de Petković fait peur à voir (17 buts encaissés en 9 matchs officiels cette saison), avec un duo Cana-Ciani qui a même été proche du ridicule jeudi soir à Trabzon. En attaque, c’est simple, les attaquants ne marquent pas. Sur les 11 buts inscrits en championnat, un seul l’a été par un attaquant : Klose, lors de la débâcle 4-1 contre la Juve. L’impression générale, c’est que si Candreva ou Hernanes n’invente pas une merveille, l’équipe ne créé rien. « Nous avons perdu en agressivité par rapport à la saison dernière » admet même le technicien bosnien. Toutefois, ce soir, il s’appuie sur l’une de ses seules certitudes : le facteur Olimpico. Devant son public, la Lazio a pour le moment obtenu trois victoires en trois matchs. Mais Montella aussi, a sa stat favorable : en tant que coach, il n’a jamais perdu en cinq confrontations face à la Lazio (quatre victoires et un nul). L’une des deux séries va tomber ce soir.

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