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Lavezzi End

Par Mathieu Faure
Lavezzi End

Ezequiel Lavezzi regardera une nouvelle fois le PSG depuis son canapé. L’Argentin attend son départ pour le championnat chinois et un salaire record. À 31 ans, l’ancien Napolitain va quitter la France. Sportivement, Lavezzi n’a pas toujours été le crack que son prix d’achat laissait entrevoir (30 millions hors bonus), mais c’est dans l’intimité du vestiaire que le garçon s’est rendu indispensable. Paris va perdre son troubadour, et un grand vide va accompagner son départ.

Il y a deux ans, en quart de finale de la Ligue des champions, Ezequiel Lavezzi envoyait une lourde du gauche sous la barre transversale de Petr Čech en début de match. Ce soir, « Pocho » sera sur son canapé. Un verre de pinard à la main et les yeux qui brillent. Il regardera ses potes défier une nouvelle fois les Blues. Sans lui. Voilà dix jours que l’Argentin prépare son départ pour le lucratif championnat chinois. Un salaire indécent – 10 à 15 millions net par saison – lui a fait renoncer à ses ambitions sportives. À 31 ans, il va quitter l’Europe et sans doute la sélection argentine avec laquelle il a disputé une finale de Coupe du monde. C’est un choix. C’est son choix. À Paris, le joueur de football ne manquera pas trop. Surtout depuis un an où son rendement sportif oscillait entre le quelconque et le moyen plus malgré des buts par-ci, par là (au Louis-II, contre Lille au Parc des Princes l’an dernier).

Mais dans l’imaginaire des gens, Lavezzi restera surtout un sourire permanent. Au vrai, on pourra quand même lui accorder cette faculté à souvent marquer dans les matchs qui comptent, surtout en Ligue des champions. Son doublé à Zagreb en 2012, ses deux buts ô combien importants contre Valence en 8es de finale 2013, un autre contre le Bayer Leverkusen en 2014 et donc celui de Chelsea. Oui, quand ça se jouait avec l’étoile sur la manche, Pocho était là.

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On en oublie presque ses débuts ratés dans le club de la capitale. Entre une expulsion à Ajaccio lors de la 2e journée de Ligue 1, une blessure et son entrée ratée à Porto, on se demandait où allait le numéro 11 du PSG en ce début de saison 2012-2013. Puis il s’est redressé. Dans la tête surtout. Et son show a commencé. Pour aimer Pocho, il faut savoir apprécier ce que le terrain ne montre pas. Dans la « fameuse intimité du vestiaire » , Pocho est le ciment. Celui qui fédère, qui fait marrer, qui vanne, qui ambiance en somme. Défilé de mode permanent, Lavezzi a fait du centre d’entraînement son terrain de jeu privilégié. Là, il chambre les uns, fait des câlins aux autres, se lie d’amitié avec Marco Verratti et commence à détendre l’atmosphère. Si le « groupe vit bien » , c’est que Lavezzi est le GO parfait.

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L’olive et le long nez

Le monde libre va mettre du temps pour se rendre compte de son importance. On le dit fêtard et oiseau de nuit, pilier d’établissements branchés comme le Titty twister ou le Baron, mais il est en fait plus épicurien que soulard. Il emmène Verratti et Pastore dans sa cantine du Volver, dans le 11e, là où les Argentins de la capitale adorent se casser le bide. Surtout, Lavezzi donne une image humaine et drôle du PSG. Chaque sortie officielle du club est une scène à ciel ouvert pour l’Argentin. Contre l’OM au Vélodrome, il fait tomber un cameraman en se plaçant volontairement derrière lui.

Hilare, il viendra s’excuser auprès du technicien le match d’après au Parc des Princes en lui filant son maillot.

Et ses folies vont continuer. En finale de la Coupe de la Ligue, il passe son après-match avec le drapeau à l’effigie de Christophe Jallet dans les bras. Ça le fait marrer. Quand Blaise Matuidi marque un but, il le félicite d’une belle « olive » , qui consiste simplement à glisser un doigt dans la raie d’un copain qui est de dos. Ibra plante un but, Lavezzi lui pince le nez. Sans parler de son running gag favori : les cheveux de Frédéric Thiriez, le président de la LFP. À chaque remise de trophées, le moustachu le plus célèbre de France après Mr. Pringles en prend pour un tour chez le coiffeur. Et comme le PSG ramasse une chiée de titres, la scène devient culte. Des comme ça, il suffit de se baisser pour les ramasser. Et ce n’est pas Cabaye qui dira le contraire.

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Preuve que Lavezzi est à part dans cette équipe, il est adoubé par Zlatan Ibrahimović qui, en janvier dernier, n’hésitait pas à déclarer que « Lavezzzi devait rester » . Le grand Suédois sait l’importance de l’Argentin au quotidien. Les deux hommes s’apprécient. Et se chambrent. Lors du dernier Classique, alors que Lavezzi regardait déjà les copains depuis son canapé, il s’est fendu d’un tweet d’encouragement pour le meilleur buteur parisien. « Vaos narigon » , pouvait-on lire, que l’on peut traduire par « Allez le long nez » en référence au Z. Entre les deux, des blagues 2.0 à ne plus savoir qu’en faire, comme ce soir de demi-finale de Coupe de la Ligue remportée à Nantes sur un doublé d’Ibrahimović et une prestation ratée de Lavezzi. Sur Instagram, l’Argentin assume en se prenant en photo avec Zlatan avec la légende « le meilleur et le pire joueur du match » .

La première recrue du PSG QSI qui s’en va

Oui, Lavezzi, c’est ça. Un joyeux drille, un camarade. Un pote. 
Cet amour que lui porte l’effectif le protègera quand il retardera volontairement son retour de vacances en janvier 2015. Avec Edinson Cavani, ils décident de prolonger leur séjour auprès de leurs enfants restés au pays. À leur retour, ils sont sanctionnés par le club. Le vestiaire pardonnera à Lavezzi. Un peu moins à Cavani. Alors que des montages vidéos de ses ratés devant le but fleurissent sur le net (sous le surnom El Pochtron), Lavezzi ne perd jamais la confiance du groupe. Il en est le baromètre. L’ambianceur. Son départ est tout sauf anecdotique.

Mine de rien, c’est aussi le premier « crack » recruté par le PSG QSI qui prend le large. Arrivé le même été que Thiago Silva, Zlatan Ibrahimović et Marco Verratti, Lavezzi quitte la capitale avec un gros palmarès et l’image d’un garçon touchant, attachant, avec qui on aimerait partir en vacances. Surtout les femmes. Et parce qu’il a toujours décidé de vivre sa vie librement, on a presque envie qu’il réussisse son aventure chinoise. Même s’il part pour le chèque. Sportivement, il ne manquera pas à Paris. Mais humainement, c’est autre chose… Et cet apport-là ne peut pas se quantifier avec des statistiques.

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