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Lavezzi en intérim, Colombie-Chili de gala
L'Équateur et l'Uruguay qui tiennent à échapper aux barrages. Le Chili qui veut mettre en joue la Colombie. Et l'Argentine qui cherche à conforter sa place de leader. L'avant-dernière journée des éliminatoires CONMEBOL s'annonce aussi colorée qu'une pochette d'album de Manu Chao.
Colombie-Chili (23h, HF)
Voilà deux sélections qui se ressemblent. Elles jouent un football chatoyant, ont connu une première partie d’éliminatoires accidentée, avant d’être remises sur les rails du succès par un sélectionneur argentin. José Pékerman côté colombien, Jorge Sampaoli, qui avait pris le relais de son compatriote Claudio Borghi, pour le Chili. Andins et Colombiens partagent également la même ambition : non seulement se qualifier pour la Coupe du monde, mais terminer les éliminatoires le plus haut possible afin d’hériter d’un statut de tête de série. Entre Pékerman et Sampaoli, une bataille de tableau noir est attendue. Le sélectionneur chilien a assuré qu’il ambitionnait la victoire. Qu’importe pour l’ex-entraîneur à succès de la U que le Chili ne soit jamais parvenu à l’emporter à Barranquilla, et que les Cafeteros y soient invaincus depuis le début de la campagne de qualification. La Roja, meilleure équipe de la phase retour, ne compte pas subir face à des Cafeteros qui ne savent pas attendre. De retour à un niveau décent, Jorge Valdivia devrait se poster derrière la doublette Sanchez-Vargas. Une formule à trois attaquants a même été évoquée, avec Humberto Suazo dans le rôle de l’avant-centre. Côté colombien, le forfait de Camilo Zuñiga devrait profiter à Juan Cuadrado (Fiorentina), un milieu offensif auteur de dépannages remarqués comme arrière latéral. Ce match s’annonce comme le plus spectaculaire de la journée, et on devrait retrouver avec plaisir ces deux sélections, au Brésil, en juin prochain.
Équateur-Uruguay (23h)
Voilà deux sélections aux trajectoires opposées. Au soir de la 12e journée, la qualification de l’Équateur semblait presque coulée dans le béton, et l’Uruguay condamné à lutter pour un strapontin : la cinquième place. Quatre journées plus tard, la Celeste, qui reste sur trois victoires de rang, a rejoint l’Équateur au quatrième rang des éliminatoires. Les mouches ont changé d’âne. Que l’Uruguay se transcende dos au mur n’a rien de surprenant, tant l’instinct de survie fait partie de son ADN. En revanche, qu’arrive-t-il à l’Équateur ? Une certaine réussite semble avoir abandonné les hommes du Colombien, Reinaldo Rueda (cf match de la 14e journée face à l’Argentine), avant que le décès de Chucho Benítez ne touche psychologiquement et sportivement La Tri. L’ex-attaquant de l’América était énormément apprécié au sein du groupe et y jouissait d’un statut de titulaire indiscutable. Face à des Uruguayens aux dents longues, l’Équateur peut toutefois se rassurer en s’attardant sur son parcours à domicile. À Quito, Jefferson Montero et consorts sont invaincus. Seule l’Argentine leur a résisté (1-1). Reste que la Celeste, qui se fout des statistiques et de l’ordre établi, est la dernière sélection à avoir défait l’Équateur, à domicile, en éliminatoires pour la Coupe du monde. C’était en 2009 (1-2).
Venezuela – Paraguay (23h)
Voilà un pays qui a longtemps cru qu’il se qualifierait pour la première Coupe du monde de son histoire. À raison, puisque le Venezuela n’a jamais réalisé d’aussi bons éliminatoires. Ce carnet de notes encourageant reste toutefois insuffisant pour Juan Arango and co. Sauf improbable et très favorable concours de circonstances, la Vinotinto semble d’ores et déjà écartée de la course à la Coupe du monde. Sixième du classement, elle n’est pas concernée par l’ultime journée, et disputera donc son dernier match éliminatoire, vendredi, face au Paraguay. Un succès pourrait lui permettre de revenir à hauteur de l’Uruguay ou de l’Équateur, mais son goal average négatif (-6) semble constituer un handicap rédhibitoire. Longtemps locataire de la zone de qualification, la Vinotinto a mal négocié son dernier virage. Même si elle étrille un Paraguay déjà éliminé, le base-ball devrait continuer d’occuper la Une des pages sport du seul pays sud-américain (concerné par les éliminatoires) à n’avoir pas participé à une Coupe du monde.
Argentine-Pérou (1h, HF)
Voilà deux équipes déjà fixées sur leur sort. L’Argentine est, pour le moment, la seule sélection sud-américaine officiellement qualifiée, et le Pérou est d’ores et déjà éliminé. Le match n’est toutefois pas dénué d’intérêt. Tout d’abord, parce que l’Argentine tient à conserver sa place de leader et s’assurer ainsi un statut de tête de série au moment du tirage au sort de la Coupe du monde. Ensuite, car Messi est forfait, comme son coéquipier barcelonais Mascherano et son ex-rival madrilène Higuaín. Pour cet avant-dernier match éliminatoire, Alejandro Sabella se voit proposer un beau défi : faire fonctionner son attaque privée de son meilleur élément. Une équation face à laquelle le Barça se casse encore la tête et que Sabella n’était pas parvenu à résoudre en juin dernier face à la Colombie (un Messi diminué avait fait son apparition à l’heure de jeu). Face au Pérou, Lavezzi, Di María et Agüero sont attendus aux avant-postes. Un trio loin d’être dégueulasse. Le jeune Mauro Icardi devrait, lui, entrer en cours de jeu, histoire que le choix de l’Interiste de revêtir la tunique de l’Albiceleste devienne irréversible. Né en Argentine, Icardi détient également un passeport italien. Vendredi, le Nerazzurro disposera d’une opportunité peut-être unique de convaincre Sabella qu’il pourrait lui être utile au Brésil. Car, mardi prochain, l’Argentine ira disputer le dernier match de sa campagne éliminatoire à Montevideo, face à l’ Uruguay. Pas une rencontre faite pour les pieds tendres.
Classement : Argentine (29 pts), Colombie (26 pts), Chili (24 pts), Équateur et Uruguay (22 pts), Venezuela (19 pts), Pérou (14 pts), Bolivie et Paraguay (11 pts).
Par Thomas Goubin