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L’avenir du Bayern leur appartient
Malgré un effectif pléthorique, Guardiola est allé puiser dans le centre de formation du Bayern pour entretenir son turn-over. La dernière fois qu'il avait fait ce genre de chose, il avait sorti Busquets, Pedro et Thiago.
Pierre-Émile Höjbjerg, cœur danois
En janvier 2012, le Bayern recrute gratuitement un milieu défensif de 16 ans en provenance de Brøndby. À l’époque, il est considéré comme l’un des meilleurs espoirs du Danemark, mais quand votre pays est connu pour Nicklas Bendtner, c’est un peu maigre. Pourtant, le jeune Danois gravit tranquillement les échelons, passant des U19 à l’équipe réserve en un rien de temps. Mehmet Scholl, qui l’a récupéré, est impressionné : « Pierre est un joueur impressionnant qui ne restera pas longtemps entre mes mains. Il a trop de qualités. À ce niveau, son talent est gâché sur le long terme. » Du coup, Heynckes l’appelle chez les grands le 13 avril 2013 pour la réception de Nuremberg. Höjbjerg remplace à la 71e minute Shaqiri, et devient à 17 ans et 251 jours le plus jeune joueur à disputer un match officiel avec le club bavarois. Une précocité qui ne laisse pas insensible Willy Sagnol, averti que la pépite danoise dispose d’un passeport français grâce à sa mère. Mais Höjbjerg préfère enchaîner les matchs avec les Espoirs danois. Avant que tout bascule. L’été venu, il découvre que son père souffre d’un cancer à l’estomac. Le coup est rude. Bien que le Bayern s’occupe de trouver au paternel les meilleurs soins possibles, le fiston n’a pas la tête au football. Compréhensif, Guardiola lui laisse le temps. Il lui offre une poignée d’entrées en jeu, avant de le titulariser lors de la 29e journée contre Augsburg. Une première qui tourne mal, le Bayern s’inclinant pour la première fois depuis belle lurette. Mais Guardiola prend la défense des jeunes : « Höjbjerg et Weiser ont été les deux meilleurs joueurs sur le terrain. » Il le titularisera de nouveau deux journées plus tard. Ce soir, Höjbjerg prendra peut-être place sur le banc. Rien n’est moins sûr : son père est décédé la semaine dernière. La famille Bayern devra être forte.
Lukas Raeder, la différence
« On est invincible. À 20 ans. Rien n’est impossible. » Du Lorie dans le texte, qui colle plutôt bien à la trajectoire qu’emprunte Lukas Raeder ces derniers temps. Le troisième gardien du Bayern pensait bien ne jamais jouer un match cette saison, barré par le cyborg Neuer et le vieux briscard Starke. Et puis ce dernier s’est blessé au coude. Alors Raeder s’est assis sur le banc. Il en sort le 12 avril à la mi-temps du choc contre Dortmund, à la faveur d’un problème au mollet de Manuel, qui en a déjà pris un. Lukas en encaisse deux de plus, et le BVB s’impose finalement 3-0. Net et sans bavure. Pas le meilleur des débuts, mais devant lui la défense n’était pas non plus des plus rassurantes. Les inquiétudes sont donc nombreuses en Bavière lorsqu’on apprend que Neuer en a pour une semaine, et devra donc rater la demi-finale de DFB Pokal contre le FC Kaiserslautern. Lukas, lui, se la joue confiant : « Je ne serais pas là si je n’étais pas prêt. » Le Bayern s’impose facilement 5-1, et Raeder livre une bonne prestation. Rebelote lors du match suivant contre l’Eintracht Braunschweig. De nouveau titulaire, il garde sa cage inviolée, et se permet même de délivrer une passe décisive à Mandžukić. Une belle occasion de se montrer pour Lukas, dont le contrat expire à la fin de la saison. En attendant, il ne lui reste plus qu’à espérer que Neuer se blesse de nouveau.
Mitchell Weiser, la droite molle
En 1997, le Stade rennais signe un milieu de terrain Allemand de 25 ans, Patrick Weiser, qui vient de passer les quinze dernières années à Cologne. Il restera deux ans. En 2012, son fils Mitchell est recruté à seulement 18 ans par le Bayern Munich, en provenance toujours de la ville d’après-rasage, après seulement un match avec la première. Les Bavarois le suivaient depuis ses prestations remarquées (trois buts en six matchs) à la Coupe du monde U17, remportée par la Mannschaft, qui lui valurent d’être comparé à Dani Alves. On peut donc penser que le fiston emprunte une voie bien plus intéressante. Mais la marche est un poil trop haute pour ce joueur à tête de castor, tantôt ailier, tantôt arrière droit. Alors il est prêté à Kaiserslautern, en 2. Bundesliga, pour s’aguerrir. Il en profite pour disputer 13 rencontres, et inscrire deux buts. Suffisant pour convaincre Guardiola de le garder avec les pros cette saison. Solide défensivement, doué techniquement, Mitchell fait ses débuts avec le Bayern lors de la fameuse 29e journée contre Augsburg, où il sombre au poste de latéral droit. Absent lors de la journée suivante, il gratte quelques minutes contre Braunschweig, avant d’être de nouveau titulaire ce week-end contre le Werder. Toujours peu convaincant, il cède sa place à la mi-temps. Mais sans doute que Guardiola continuera à le façonner, lui qui a tant aimé le vrai Dani Alves.
Par Charles Alf Lafon