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L’autre triplé espagnol ?
Co-favorite de ces Jeux Olympiques, l’Espagne se présente à Londres avec un objectif précis : écraser comme jamais le football mondial, en enchaînant Euro, Euro U19 et JO en un été.
D’un côté, l’Espagne dans la rue. De l’autre, l’Espagne sur la lune. Peut-être galvanisée par le désarroi de son peuple, peut-être tout simplement la meilleure génération que le football ait connue, la Roja s’apprête à entrer dans son tournoi olympique avec un statut de co-favorite et l’objectif de faire comme ses aînés et ses cadets : gagner. Après le triplé historique Euro-Mondial-Euro, l’Espagne en vise un deuxième. Trois titres internationaux en un été. Dominer tous les échelons du football mondial. Les sélections espagnoles se baladent sur le Vieux Continent et ramènent un à un les trophées à la maison. Après les succès en Europe de l’Est, c’est désormais Londres que cette Espagne affamée veut conquérir. Pas de coupe, mais une médaille d’or. Celle du titre de championne olympique. Celle déjà glanée il y a 20 ans, à Barcelone. Pour cela, il faudra probablement faire tomber le Brésil, l’autre cador de la compétition, venu dans la capitale anglaise pour envoyer un signe en vue de 2014.
Le tiki-taka, évidemmentAvant d’en arriver là, l’Espagne olympique devra sortir d’un groupe pas franchement effrayant. Le Japon, jeudi, puis le Honduras et le Maroc. Pas de quoi impressionner la bande à Luis Milla, malgré la perte sur blessure de Thiago Alcántara, joueur clé des Espoirs champions d’Europe l’été dernier. Cette sélection olympique est d’ailleurs à peu près la même que le groupe vainqueur au Danemark. En mieux. Des joueurs plus expérimentés, confirmés. Un groupe complet, lui aussi adepte du tiki-taka, renforcé par les trois néo-champions d’Europe Jordi Alba, Juan Mata et Javi Martínez. Dans ses trois joueurs bonus, Milla n’est pas allé chercher du vétéran, comme l’ont fait les Anglais. Javi Martínez, Mata et Adrián López, 24 ans tous les trois, faisaient déjà partie de l’épopée danoise l’année dernière. Le choix de la cohésion. Comme ses aînés en Pologne et en Ukraine, la Roja olympique n’est pas là pour surprendre mais pour proposer ce qu’elle sait faire. Solidité défensive, possession de balle le plus haut possible sur le terrain, grosse densité au milieu avec des petits joueurs techniques spécialistes de la passe à dix.
La culture de la gagneUn milieu de terrain à l’accent basque, avec le trio Javi Martínez (à la récupération)-Muniain-Herrera, complété par Mata, déjà double champion d’Europe cette année, et la révélation de Malaga, l’excellent meneur de jeu Isco. Koke, vainqueur de l’Europa League avec l’Atlético Madrid, et Tello, la dernière trouvaille de Guardiola, sont aussi candidats au onze de départ. Tout ce beau monde devra alimenter Adrián López, le buteur de la bande, lui aussi titré en C3 avec les Colchoneros et pré-sélectionné par Del Bosque pour l’Euro. Que ce soit en club et/ou en sélection, l’Espagne présentera aux JO une équipe de vainqueurs. Gagner, ils savent faire. Jordi Alba, par exemple. Hype de l’Euro 2012, nouveau joueur du Barça, il aura encore comme tâche, avec l’aide de ses trois poumons, de dynamiter son couloir gauche. De l’autre côté, Montoya (qui a une longueur d’avance) et Azpi (qui a le brassard) se partageront le poste de latéral droit. Enfin, devant De Gea, c’est la paire Iñigo Martinez-Álvaro Domínguez (acheté 10 millions d’euros à l’Atlético par le Borussia Mönchengladbach) qui devra tenir la baraque. Et relancer court. Cette Roja veut rester sur sa lune, et calmer les ardeurs brésiliennes. Ces temps-ci, le football lui appartient.
Par Léo Ruiz