- Liga
- 1e journée
- Barcelone/Real Sociedad
L’autre Real veut régaler
Histoire de se jauger, la Real Sociedad s’en va affronter le toque barcelonais pour l’ouverture des hostilités en Liga. Ça tombe bien, la bande à Philippe Montanier rêve d’envoyer du jeu pour se caler en première partie de tableau.
Supporter la Real Sociedad, c’est l’assurance d’une saison palpitante. Bien évidemment, ce n’est pas tant une question des breloques ramenées à Anoeta – double-détentrice de la Liga en 1981 et 1982 – que des sensations offertes par les joueurs de San Sebastian. Car oui, le deuxième fanion basque s’est imposé maître dans l’art de faire frémir ses socios. La cuvée 2011-2012 dirigée par le Frenchy Philippe Montanier est bien de cet acabit. Les Errealas ont réussi le bel exploit d’alterner leur rang entre la voiture balais, le milieu du peloton pour finalement se poser en douzième position au classement général. Une saison en dents de scie donc, qui a bien failli faire perdre la tête à l’ex entraîneur valenciennois. Au soir de la 14e journée, sa Real pointe à une piteuse vingtième place. Malgré un déplacement en terre sévillane, les Bleu et Blanc mènent 2-0 jusqu’à la 81e minute. Et puis patatras : en deux temps, le Bétis revient au tableau d’affichage et Montanier se voit déjà cloué au pilori. En bon samaritain, Inigo Martinez décampe de sa défense pour venir asséner le troisième golazo basque alors que l’antre andalouse se vidait déjà. La Real sort de la zone de malédiction pour ne plus jamais y regoûter. Bah oui, avec ce San Sebastian, il faut avoir le cœur bien accroché.
Montanier fait son Guy Roux
Pour ne plus s’embarrasser avec ces futilités cardio-vasculaires, Philippe Montanier la joue modeste toute cette pretemporada durant. « On a fait des choses intéressantes, d’autres moins bien, ce qui me rassure car cela nous donne encore du travail pour les quatre prochaines semaines de préparation. Cette saison, notre premier objectif sera de se maintenir car c’est un championnat très difficile » , déclarait, après un encourageant nul (1-1) face à Lyon, l’ancien gardien du stade Malherbe. Ah, ce maintien… Ne manque plus qu’un bonnet, quelques rides, deux-trois bouteilles de Cristalline, et le natif de Vernon serait la timide réplique de Guy Roux. Pourtant, les aficionados des Txuri-urdin se font plus fans du feu jeu à la nantaise que de la frilosité auxerroise. Depuis le passage de Raynald Denoueix outre-Pyrénées, la ville la plus riche d’Espagne – San Sebastian est l’une des stations balnéaires ibères les plus cotées, une sorte de Deauville aux odeurs de pintxo – est habituée aux caresses et au caviar.
Pour titiller les places européennes, objectif non-officiel du club, le squad à disposition de Montanier peut envoyer du jeu. La meilleure des nouvelles pour le tacticien français reste la signature définitive de son goleador vedette. En prêt les douze derniers mois, Carlos Vela se voit prolongé pour quatre ans à la tête de l’attaque basque. Derrière l’homme aux douze buts la saison passée, une belle ribambelle de jeunes en chaleur a pour tâche de l’abreuver de ballons. Antoine Griezmann se veut d’ailleurs l’atout charme de cette jolie bande. Avec ses huit réalisations du millésime précédent, le natif de Mâcon se verrait bien franchir un palier supplémentaire. Histoire de confirmer toutes les belles attentes placées en lui. Le seul hic dans cette dithyrambie de l’offensive est à mettre à l’actif de Mikel Aranburu. Le capitaine courage, mais aussi talent, d’un club pour lequel il a endossé 424 fois la liquette, a décidé de dire stop. Avec ses 33 printemps et son charisme très basque, Mikel va manquer à cette jeunesse qui devra se chercher un nouveau guide.
Retrouvailles avec le Barça
Pour mettre à défi cette puérilité, les têtes pensantes de la Liga BBVA proposent une belle entrée en matière aux locataires d’Anoeta. Ce dimanche, ils s’apprêtent à fouler la pelouse du Camp Nou face à un Barça revanchard. La bande à Messi a des comptes à régler avec l’Europe entière, mais aussi avec cette Real. Pour rappel, le 10 septembre dernier, lors de la troisième journée de l’opus précédent, l’ogre catalan s’était fait surprendre par un taquin onze de San Sebastian. Menées 2-0 après onze minutes, les ouailles de Philippe Montanier se sont permis une sympathique remuntada pour finir à égalité avec le champion en titre de l’époque. Les premiers points perdus pour un Barça qui qui se verra obligé de courir toute la saison durant. A quelques encablures de ces débuts, le Français tend à l’optimisme : « Les joueurs ont bien travaillé. Je suis satisfait de leur état de forme : ils sont prêts pour la Liga. » A dire vrai, ce discours est à peu près celui de tous les coachs, d’Espagne ou d’ailleurs. Sauf que pour Philippe, la réponse rendue dimanche soir sera des plus révélatrices.
Par Robin Delorme