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Laurini : « On m’avait dit que je ne ferais pas mieux que DHR… »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
7 minutes
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Débarqué dans un club de sixième division italienne en 2008, Vincent Laurini, cet arrière latéral français de 26 ans, a gravi les échelons à la moyenne d'un par an pour se retrouver en Serie A la saison passée avec l'Empoli. Un sans-faute probablement sans précédents.

Ta famille italienne est originaire de Gubbio. Tu as l’occasion d’aller la voir ?

C’est à deux heures de route d’Empoli, j’ai tous mes grands-oncles et grands-tantes qui vivent encore là-bas. C’est un endroit que je connais très bien pour y avoir passé toutes mes grandes vacances durant ma jeunesse.

On imagine que tu as grandi avec une culture Serie A…

Je regardais beaucoup la Ligue 1, mais aussi le foot italien, car mon père et mon grand-père sont milanistes. Ils m’ont d’ailleurs transmis cette passion. En tant que défenseur, j’étais un grand fan de Nesta et Maldini. Le must restait tout de même Pippo Inzaghi ! Il est venu voir un entraînement à Empoli la semaine dernière, j’ai pu échanger un peu avec lui, j’étais comme un gamin !

Supporter de la Squadra Azzurra du coup ?

La France est le pays où je suis né et ai grandi, donc je la supporte, mais je suis aussi derrière l’Italie. Néanmoins, quand les deux équipes s’affrontent, c’est la Nazionale qui prend le dessus, et j’ai bien fêté ça en 2006. Ado, j’étais du genre à mettre en valeur mon italianité, comme beaucoup. Maillots, survêts, vestes de l’Italie, j’étais parfaitement équipé.

Tu es d’ailleurs né à Thionville, qui est un véritable fief « rital » …

C’est dû à toutes les mines qu’il y a dans le coin, notamment vers Villerupt. Mon grand-père est justement venu en France pour y bosser avant de changer de taf. Le dimanche chez mes grands-parents, plein de familles italiennes venaient se retrouver, beaucoup sont repartis au pays ensuite, c’est le cas de mes grands-oncles.

Où en est ta carrière de mannequin ?

(rires) Elle a été courte, hein. À 16 ans, j’ai fait des photos pour Bikkembergs, c’est mon père qui avait répondu à une annonce pour la déconne, et ça a marché ! J’ai fait deux shootings, le second, on est allé au Chili pendant une dizaine de jours, à 4000 mètres d’altitude en slip ! Super souvenir, même s’il faisait frais ! N’empêche que c’est un truc qui me suit, je peux te dire que mes coéquipiers se font plaisir.

En France, tu t’es fait recaler à cause de ta taille.

À Metz, où j’ai fait ma préformation, on m’a dit que je n’avais pas d’avenir au haut niveau et que je serais allé au max en DHR. J’ai fait un crochet par le petit club de Many en 16 nationaux, c’est là que Sedan m’a repéré et m’a fait intégrer le centre de formation. Et après trois ans, leur constat était le même. Pourtant, j’avais rattrapé les autres niveau taille.

Te voilà donc à Fossombrone dont Bikkembergs est propriétaire.

C’était de la 6e division. Un petit bled dans les Marches, pas loin de Gubbio. J’ai appelé Dirk avec qui j’avais gardé contact et il m’a fait signer. C’est un Belge, mais il avait toutes ses usines là-bas et vraiment l’intention de faire monter l’équipe chez les pros pour exposer sa marque. Il nous utilisait comme mannequins d’ailleurs, mais on s’est arrêté aux play-offs de la Serie D. Après, il a eu des problèmes avec le fisc et il a tout lâché en 2010 (il fut d’ailleurs blanchi de tout soupçon un an plus tard, ndlr).

C’est là que démarre ton irrésistible ascension avec six divisions gravies en six ans entre Fossombrone, Carpi et Empoli. Tu n’as jamais accusé le coup ?

Tu sais, il y a une grosse part de chance aussi, je me suis toujours retrouvé dans des équipes construites pour gagner, c’est un contexte qui m’a avantagé. Maintenant, j’ai tellement fait de sacrifices pour arriver là que je ne veux pas que cela s’arrête. Je ne suis pas un phénomène à la Ronaldo ou Messi, et j’ai l’obligation de me donner à 200% aux entraînements.

Tu n’as jamais pensé que la marche était trop haute ?

Sincèrement, non. Il y a juste eu cette période difficile l’an passé à mon retour sur les terrains après une pubalgie qui m’a écarté trois mois. Les deux, trois premiers matchs étaient compliqués et je me suis mis à douter, mais j’ai compris que c’était lié à ma blessure.
Dioussé, je l’ai pris un peu sous mon aile. Un conseil : suivez-le de près !

À quel moment as-tu pris conscience que tu étais en Serie A ?

C’était contre le Milan lors de la 4e journée de la saison dernière. J’ai regardé mes adversaires dans le couloir qui mène au terrain, j’ai vu Ménez, Honda et surtout Torres qui a tout gagné. Là, je me suis dit : « Putain, t’y es ! »

Ce qui est assez fou, c’est que tu as connu les architectes du Napoli actuel. D’abord Giuntoli, ton directeur sportif à Carpi.

C’est un génie ! Il trouve toujours les joueurs qu’il lui faut et il va les chercher dans les coins les plus paumés. Il les prend en Serie D et les emmène en A. Il est incollable sur les divisions inférieures. Quand j’étais à Fossombrone, il m’appelait tous les dix minutes alors que j’étais rentré en France pour les vacances. C’était impossible de refuser ses avances, quelle force de conviction.

Et puis Sarri ton entraîneur pendant trois ans à Empoli.

Le personnage est un peu barjot, mais tactiquement, c’est le meilleur. Avec lui, tu connais tout sur tes adversaires, il fait reproduire leurs mouvements grandeur nature à l’entraînement pendant la semaine précédente. Et il n’y a pas que ça : c’est aussi un excellent gestionnaire, il sait toujours te motiver.

Il a bien des défauts, non ?

Ben, il gueule trop. Déjà, auprès des arbitres, il se plaint sans arrêt. L’an dernier, on perd l’avant-dernier match 2-1 à Vérone alors qu’on était sauvés depuis un moment. Il n’a pas aimé la façon dont on a été battus et voulait à tout prix nous foutre en mise au vert pour nous punir. Si on ne donne pas le max, il pète un câble. Heureusement, le président est intervenu.

Sinon, ça se passe plutôt bien sans lui : 14e place, 14 points en 12 matchs. Comment est son successeur Giampaolo ?

C’est un bon coach très au point tactiquement et qui a un caractère plus tranquille. Il a eu l’intelligence de poursuivre le travail de son prédécesseur. Il n’a pas voulu tout chambouler et imposer ses méthodes, je pense qu’il a été pris pour ça. D’ailleurs, il continue d’utiliser les drones qui filment les séances d’entraînement. Et puis le groupe a très peu changé, au final, on joue pratiquement pareil que l’an passé.

Votre plaque tournante, c’est Dioussé, un Sénégalais de 18 ans.

Il s’est entraîné avec les pros à partir de mars dernier, Sarri a dit : « Celui-là, il reste avec nous » . Lors de la préparation estivale, les titulaires étaient Ronaldo et Maiello, mais Assane a vite convaincu le nouveau coach. Je l’ai pris un peu sous mon aile, il n’a pas pris la grosse tête. Un conseil : suivez-le de près !

Et votre capitaine, Maccarone, deux fois plus vieux.

Le jour où Big Mac s’arrêtera, ça va faire mal. Il montre toujours l’exemple, et puis, ce n’est pas un capitaine qui gueule. Non, lui, il parle peu et il sait se faire écouter. L’an dernier, il y avait encore Ciccio Tavano, c’est mon poto, ça m’a fait suer de le voir partir.

Aujourd’hui, il y a Fiorentina-Empoli, on peut parler d’un vrai derby ?

Pour la Fiorentina, non. Leur vrai derby, pour eux, c’est face à Pise ou Livourne. Mais pour l’Empoli oui, c’est le match de leur vie pour les supporters qui nous en parlent sans cesse ces jours-ci. Donc on le ressent nous aussi les joueurs, et c’est vrai que c’est un match à part.

Dernière chose, comment ton nom est prononcé dans les médias ?

Avec l’accent sur le « i » final à la française, j’ai pourtant dit aux commentateurs télé que je préférais la prononciation à l’italienne, mais il n’y a rien à faire !
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