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Laurent Blanc face à la fatalité City
Avant de devenir entraîneur, Laurent Blanc a fini à Manchester United, où il y a croisé deux fois City en Premier League. Avec une réussite qui n’incite pas à l’optimiste… et qui lui donne une bonne raison de se méfier du club anglais. Ce qu’il va faire avec le PSG. Résumé de ces confrontations, passées et futures.
Manchester City 3–1 Manchester United 13e journée de Premier League, 9 novembre 2002
Enfin. Laurent Blanc débute sa deuxième saison avec les Red Devils quand il dispute son premier derby mancunien. City vient de monter en Premier League et ses projets sont ambitieux, en témoignent les recrutements d’Anelka – alors plus gros transfert du club avec 20 millions d’euros versés au PSG –, Distin et Schmeichel, tous réclamés par coach Keegan. En face, on reste sur une troisième place en championnat et on n’a donc pas été radin sur les dépenses non plus, avec la venue de Ferdinand pour plus de 40 millions, ce qui en fait à l’époque le défenseur le plus cher du monde. Associé à ce monstre, le Français ne parvient pourtant pas à calmer les ardeurs bleu ciel ni à maîtriser Nicoco, auteur d’un but dès la 5e minute. Solskjær, pour une fois titulaire, a beau lui répondre quelques secondes plus tard, la charnière centrale concède deux nouveaux pions signés Goater, donc un sur une boulette de Neville. La team des Rouges a pourtant belle allure : Giggs, Scholes, Van Nistelrooy, Verón, Forlán… La première est donc un bide pour Laurent Blanc, qui vit le pire début de saison de United, 10e du championnat, depuis l’inauguration de la Premier League. Une humiliation en règle.
Manchester United 1–1 Manchester City 27e journée de Premier League, 9 février 2003
Nouvelle désillusion pour le défenseur central. Comme son pote Barthez, le tricolore n’est pas sur la pelouse pour ce second duel. Et il n’aura pas l’occasion d’en disputer un autre en tant que joueur puisqu’il ne croisera plus jamais les Sky Blues. Mais qu’importe. Car une nouvelle fois, MU, revenu dans la course au titre après six victoires d’affilée, déçoit. L’incontournable Ruud débloque le score en milieu de première mi-temps, et ses coéquipiers conservent cet avantage… jusqu’à la 86e minute et l’égalisation de ce diable de Goater. Si Lolo gagnera le championnat, il ne parviendra donc pas à remporter un derby. Que ce soit sur le terrain ou sur le banc.
Paris Saint-Germain 1–1 Manchester City Quart de finale aller de C1, 6 avril 2016
Pas vraiment habitué à ce qu’on lui tienne tête de cette façon, Blanc veut absolument gagner au Parc des Princes. Pour rallier les demi-finales de C1, mais aussi pour mettre fin à cette foutue invincibilité des Citizensface à lui. Une invincibilité qui l’a d’ailleurs peut-être forcé à refuser l’étiquette de favori en conférence de presse : « Je peux vous dire que j’ai mis les joueurs en garde. Ceux qui disent que le match sera facile se trompent.(…)On s’est préparés à deux confrontations délicates et très serrées. On rencontre un grand club européen. Le PSG n’est pas favori. » OK… N’empêche que comme attendu, la bande du Président domine, garde la balle, domine, se crée des occasions, domine, contrôle. Et marque à la 30e, par Ibra. Malheureusement, les Parisiens tombent dans le piège en ratant les opportunités d’aggraver la marque et se font contrer. Le Kun, plus rapide que David Luiz, égalise à cinq minutes de la fin. En colère devant tant de naïveté, le technicien en pète sa touillette. Et planche le soir même sur la deuxième manche.
Manchester City 1–3 Paris Saint-Germain Quart de finale retour de C1, 12 avril 2016
Comment battre City ? Laurent Blanc commence sérieusement à se poser la question. Échouant à chaque fois, l’ancien sélectionneur des Bleus ne trouve pas la solution. D’autant qu’il est toujours donné favori. Pour ce quart retour de Ligue des champions, il passe un coup de fil à Distin et lui demande conseil. « Lolo, la clé, c’est que City titularise toujours un Français contre toi. S’il n’y a plus de Français dans le onze, tu peux gagner. » Anelka la première fois, accompagné de Sommeil et Distin la deuxième, Mangala et Sagna la troisième… Mouais. Pas convaincu, Blanc n’en fait pas de cas et oublie ces paroles qui sentent un peu la paranoïa. Sauf que cinq minutes après le coup d’envoi, Mangala s’envole dans les airs sur un corner et plante son caramel. Le technicien, dubitatif, se rappelle alors l’appel téléphonique et tente le coup de poker, en demandant à Motta d’envoyer un coup de boule brandaesque dans la tronche du défenseur français. Carton rouge pour l’Italien, nez cassé et fin du match pour la victime, remplacée par… Demichelis. Zabaleta préféré à Sagna, il n’y a plus de Français côté City. Profitant des grosses boulettes de l’Argentin, Paris plante trois buts, à dix contre onze. Est-ce dû à l’abominable niveau du vieux défenseur ou à sa nationalité ? En tout cas, le PSG est qualifié. Avec cette première victoire personnelle face au club anglais, son entraîneur a réussi à équilibrer les statistiques de son historique contre les Sky Blues. En attendant la belle.
Par Florian Cadu