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- Italie-Suède
L’attaque des boulettes géantes
L'Euro 2016 n'est pas qu'une occasion de regarder du football au kilomètre. Non, c'est aussi les réunions entre potes à la maison pour de longues soirées de ballon. Et pour tenir la longueur, il faut savoir correctement se sustenter. So Foot a recueilli les conseils du chef cuisinier lyonnais – et fan de l'Olympique lyonnais – Grégory Cuilleron pour des apéros foot et food.
La dernière fois que l’Italie et la Suède s’étaient affrontées en compétition officielle, Henrik Larsson jouait encore au football, et la Grèce n’était pas encore sacrée championne d’Europe. Aussi, Zlatan Ibrahimović n’était pas encore le talentueux attaquant adoubé par toute l’Europe, révélé par la Juventus, puis l’Inter en Serie A. En cela, le match risque d’être tendu d’après Grégory Cuilleron, chef cuisinier au restaurant Cinq Mains et présentateur sur France 5 de La Tournée des popotes : « Certains défenseurs italiens, Chiellini notamment, voudront sans doute se rappeler au bon souvenir de leur ex-partenaire Zlatan qui les avait lâchement abandonnés un jour de rétrogradation à la Juventus. Il faudra donc un plat avec de la viande de bœuf rouge, hachée, saignante. » Et hormis l’attaquant du PSG, quoi de mieux pour réunir l’Italie et la Suède, que normalement tout oppose ? La köttbullar de Stockholm, la polpette sicilienne… La boulette de viande, quoi !
Avec la viande hachée, lâchez la biscotte et optez pour du pain rassis. « Parce que le Zlatan, il est plus tout jeune, de même que certains cadres italiens. Mais ça n’est pas parce qu’on est rassis qu’on n’est pas utile » , rappelle le cuisinier lyonnais. Alors, Italie-Suède, un affrontement de vieux croûtons ? Pas vraiment, à en croire la victoire de la Squadra Azzurra sur les Diables rouges belges, totalement noyés dans leur propre carbonade par la fougue de Pellè, Éder et tutti. « C’est vrai que l’équipe d’Italie regorge de nouveaux joueurs, de gars pas très connus qui sont à la recherche d’une nouvelle identité, donc pour créer une osmose, il faudra penser à ajouter de l’œuf dans les boulettes » , rattrape Cuilleron. « Ensuite, pour rajouter un peu de saveur comme Antonio Conte donne de la saveur à cette équipe, on va mettre du… comté, qu’on va râper. » De là à dire que l’on va assister à un match à sens unique où l’Italie va prendre le jeu à son Conte, il n’y a qu’un pas.
Redevenue équipe moyenne d’Europe, la Suède aura sans doute bien du mal à surnager, faisant ressentir son football par petites touches comme l’aneth présente dans la cuisine scandinave et dans les boulettes de viande du cuisinier. « C’est sûr que quand il n’y a pas Verratti ou Thiago Motta pour faire des passes, Zlatan est beaucoup moins décisif » , chambre le fan de l’OL. Baignant dans la sauce tomate, « cuites à l’étouffée, de la même manière que les défenseurs azzurri vont étouffer les attaques suédoises » , les boulettes prendront l’eau en fin de cuisson dans la plus pure tradition italienne. Derrière, le coaching gagnant de Conte/comté, savamment dosé, « viendra fondre sur les boulettes de viande à peine sorties du four » comme les attaquants italiens sur le but de l’ancien Rennais Isaksson. Attention à la boulette, Andreas !
Oh lala, les boulettes ! (pour 4 personnes)
Ingrédients
250g de viande de bœuf haché ½ baguette de pain rassis Deux œufs 200g de comté râpé ½ oignon Deux gousses d’ail Quelques brins d’aneth Du lait De la purée de tomates Du sel Du poivreRecettePréchauffer le four à 160°C pendant 10 minutes.
Couper le pain rassis, le faire ramollir dans le lait, puis l’essorer.Hacher l’aneth, l’ail et l’oignon.
Râper le comté.Dans un saladier, placer la viande hachée, l’ail, l’oignon, l’œuf, l’aneth, le pain rassis et 80% du comté, puis mélanger.
Verser la purée de tomates dans un fond de plat de cuisson.Faire des boulettes de 2 centimètres de diamètre puis les placer dans la purée de tomate.
Recouvrir le plat d’aluminium pour le rendre hermétique.Enfourner à 160°C pendant une vingtaine de minutes.
Placer les boulettes sur des pics à brochette.Saupoudrer du reste de comté râpé.
Servir chaud.
Par Matthieu Rostac