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- Atlético Madrid/Real Madrid (1-0)
L’Atlético super-roi de Madrid
Tendu, passionné, ce derbi madrileño est resté dans la lignée des affrontements de la saison dernière. Mieux en place et plus incisif, l'Atlético de Madrid s'est logiquement adjugé la Supercoupe d'Espagne. Le Real doit, lui, encore se trouver.
M. Mandžukić (2′) pour Atlético Madrid
Une tape pas vraiment amicale, un échange musclé et une sortie de rock star. À la 24e minute, Diego Simeone s’est mué en speaker. Et a rappelé qu’un derby de Madrid tenait plus d’une guerre que d’un match de football. Expulsé pour cette brouille avec le quatrième arbitre, il a assisté au sacre de ses loyaux soldats depuis les tribunes du Vicente-Calderón. Une victoire 1-0, la première depuis quinze rencontres à domicile, sur le voisin du Real dans la lignée de l’Atlético de l’an dernier. Certains hommes ont changé, mais le système est resté le même. Surtout, la grinta et le vice n’ont pas quitté sa formation. Avec un large sourire, et une fierté non dissimulée, Gabi a donc soulevé la Supercoupe d’Espagne, la deuxième de l’histoire du club. Le Real Madrid d’Ancelotti tire, lui, la tronche. Il visait les six titres cette saison, il ne pourra, au mieux, s’en contenter que de cinq. Bienvenue dans cette Liga 2014-2015 qui devrait une nouvelle fois se décider à trois.
Une charnière dans le dur
Jorge se les mord. « Pourquoi la bière me donne tant envie de pisser ? » Tout en pestiférant sur les quelques Mahou englouties aux alentours du Calderón, il demande des explications à son fils. Coincé aux toilettes, il n’a pas vu le coup d’envoi. Dommage. Car après une minute de jeu, l’Atlético prend déjà les devants. Griezmann remporte son duel de la tête avec Ramos, envoie Mandžukić plein axe et assiste au premier but du Croate dans son nouveau « chez lui ». Les décibels grimpent, le ton monte sur le pré. La nouvelle doublette offensive des Colchoneros se trouve aisément et met au supplice la charnière adverse. Ramos et Varane sont absents. Dans les airs, au sol, en profondeur, ils semblent en week-end. Intervient alors l’épisode simeonesque. Jorge hurle sa haine, et commence à se faire du mouron. Les bières ne font plus effet et le Real sort de sa torpeur. Un James plus présent, un Modrić plus haut, et toute la Maison Blanche se remet en ordre de marche. Ne manque que la finition, pas le domaine de prédilection de Bale qui, à la 37e, voit le cadre lui échapper. Une piqûre qui ravive un Atlético qui se remet au boulot.
Griezmann et Mandžukić déjà dans leur jardin
Pour la mi-temps, Jorge a retenu la leçon. Tant mieux, les Matelassiers commencent aussi fort. Encore une fois présent dans les airs, Raúl García envoie le cuir s’écraser sur la barre de Casillas. Un Casillas qui n’a pas perdu ses réflexes et empêche un Griezmann à l’affût de creuser l’écart. Ronaldo, entré à la pause en remplacement de Kroos, apporte des solutions, mais est bien esseulé. Quelques rushs, des tentatives lointaines, mais rien d’effrayant. L’Atlético n’a plus besoin de se la jouer vicieux. Mieux, il arrive même à garder la possession et à construire ses offensives. Cocorico, Antoine Griezmann en est souvent l’instigateur. Disponible, toujours en mouvement, il accélère le jeu et fait mal aux reins de l’arrière-garde merengue. Seule ombre au tableau, il se précipite et croise trop sa frappe, alors que Raúl García l’avait idéalement lancé dans la surface. Une dernière touche avant de laisser sa place sous les olés du Calderón. Inévitablement, les dernières minutes sont tendues, hachées et voient un Modrić expulsé. Jorge est rassuré : son Atlético remporte le premier titre espagnol de la saison. Lui va donc passer au champagne.
Par Robin Delorme, au Vicente-Calderón