- Ligue des champions
- 1/4 de finale
- Atlético/FC Barcelone (1-0)
L’Atlético se paie le Barça et une demie !
Sublime d'intensité, ce quart de finale retour a livré un vainqueur mérité : l'Atlético Madrid. Rapidement devant grâce à leur Canterano Koke, les Colchoneros ont poussé le Barça dans le précipice.
Atlético – Barça (1–0) Koke (6′) pour Atlético Madrid
Un but, trois barres transversales. Le bouillon. Durant les 20 premières minutes, le Barça version Xaviniesta a sans doute pris le plus gros bouillon de son histoire. Totalement étranglés par le pressing asphyxiant de l’Atlético, les Blaugrana ont totalement déjoué, au point de ne même pas franchir la ligne médiane. Recroquevillés dans leurs 30 derniers mètres et obligés de s’en remettre au jeu long approximatif de Pinto, ils peuvent remercier le ciel de sortir vivants de ce long quart d’heure en enfer. A contrario, c’est bien mort qu’ils quittent le Vicente-Calderón. Dans une atmosphère plus électrique que des lignes à haute-tension, l’Atlético Madrid a été cherché avec son cœur, sa rigueur et son talent, une demi-finale de Ligue des champions. Le petit Poucet de ces quarts de finale marche à pas de géant vers Lisbonne.
Le Barça passe un quart d’heure en enfer…
Si les abords du Santiago Bernabéu ressemble à une immense tour de Babel du football, ceux de Vicente-Calderón sentent très fort l’Espagne populaire. Dès le début de l’après-midi, les coupes mulet se succèdent, un verre de Mahou à la main, tatouage bien en évidence sur le biceps et maillot rayé blanc et rouge sur les épaules. L’antre des Colchoneros se pare de ses habits de grand soir pour aller décrocher une demi-finale de Ligue des champions. Après une démonstration de décibels, les milliers d’aficionados rojiblancos laissent place à leurs joueurs. À leurs gladiateurs plutôt, car les hommes du Cholo effectuent un pressing tout terrain sitôt le coup d’envoi. Sans laisser le moindre espace aux Barcelonais, ils récupèrent si haut qu’une seule passe suffit à Adrian ou Villa pour se retrouver devant Pinto. Par trois fois, leurs frappes s’écrasent sur les montants de Pinto. La première, du remplaçant numérique du Pitbull Costa, retombera dans les pieds des Matelassiers. Un centre de Villa, une remise du même Adrian, et Koke se fait un plaisir d’envoyer au septième ciel ce bon vieux Calderón. Passé ce rush incroyable, l’Atlético redescend d’un cran et laisse au Barça le ballon, de quoi stériliser le toque catalan. Invisible, Messi s’agace face au quadrillage madrilène. Seul Neymar, par ses percées et grigris, provoque un semblant de sueurs froides.
… et le Calderón s’en va au paradis
Plus haut, plus agressif, le Barça est plus convaincant. Tranchant même. Xavi, avec un champ d’action élargi, trouve Neymar dans l’espace. Sa dernière touche, de trop, permet à Thibaut Courtois de sortir comme une bombe dans ses pieds. Cette piqûre de rappel ne change pas la physionomie du match. Les Blaugrana tentent toujours, en large et en travers, de trouver une faille dans la muraille, tandis que les Matelassiers restent dangereux en contre. Tout d’abord, Diego, dans un angle fermé, pousse Pinto à la parade. Plus dangereux encore, ce une-deux dingo entre Villa et Gabi au bout duquel le capitaine des locaux adresse une frappe, un peu molle, sortie une nouvelle fois par l’homme à la queue de cheval. Alors que tout Calderón se lève pour réclamer un penalty sur Villa pour une poussette de Mascherano, Tata Martino se résout à l’impensable : faire sortir le génie Iniesta pour faire entrer Alexis, une nouvelle flèche offensive. C’est d’ailleurs sur un centre du Chilien que Neymar vient placer un coup de boule plongeant au ras du poteau. L’ambiance est irrespirable, les tympans vibrent sous les sifflets d’un stade au bord de la crise de nerfs. Les hommes de Diego Simeone, eux, restent maîtres de leur sujet. Et offrent une qualification plus que méritée au peuple des bords du Manzanares.
Par Pablo Garcia-Fons et Robin Delorme, au Vicente-Calderón