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- Atlético Madrid/Real Madrid (2-0)
L’Atlético se joue du Real
Dans un style que le Real n'aurait pas renié il y a quelques saisons, l'Atlético s'impose 2-0 malgré une possession de balle famélique en huitième aller de Copa del Rey.
Raúl García (59′), J. Giménez (75′) pour Atlético Madrid
Après avoir enchaîné de nombreuses victoires, souvent spectaculaires, le Real Madrid est devenu la référence du beau jeu. Comme pouvait l’être le Barça il y a quelques saisons : de très bons manieurs de ballons, une grosse possession, un latéral ultra offensif qui participe au jeu et une star dont on scrute les moindres faits et gestes. Du coup, l’Atlético a rejoué la partition du… Real Madrid, celui qui a réussi à briser l’hégémonie. Soit une équipe bien organisée en contre, prête à saisir le moindre prétexte pour rendre le match électrique. Le plan s’est déroulé sans accroc pour Diego Simeone, qui gagne 2-0 sur deux coups de pied arrêtés. Pas question de parler de tournant ou de passage de témoins, ce n’était qu’un huitième de finale aller de Copa del Rey. Mais sérieux avertissement tout de même pour Ancelotti.
Torres pousse, mais est inoffensif balle au pied
Conscients que la saison est encore longue, les deux coachs ne mettent pas leur meilleur onze, histoire d’avoir une excuse en cas de contre-performance. Moyá, Juanfran, Tiago, Turan, Koke et Mandžukić prennent place sur le banc de l’Atlético pour voir leurs coéquipiers se déployer dans le 4-4-2 compact de Simeone. À quelques mètres d’eux, un homme est également assis, et cela démontre que le Real non plus n’est pas à fond puisqu’il s’agit de Cristiano Ronaldo. Pour autant, le match n’a pas besoin d’un quart d’heure pour prendre feu. Gareth Bale marque, mais se voit logiquement rappelé à l’ordre par l’arbitre de touche pour hors-jeu. Dans la foulée, Griezmann oblige Navas à sa plus belle parade avec une frappe vicieuse qui faisait poteau rentrant avec un autre gardien. Derrière, le soufflé retombe sérieusement. Si le Real a la possession à plus de 70% avec Khedira, Isco et James, il n’arrive pas à se montrer dangereux. Côté Colchoneros, Torres en pointe est volontaire, mais son talent n’est toujours pas revenu, cela se voit et fait un peu de peine.
Raúl García prend Sergio Ramos au jeu du vice
Le Real accentue sa supériorité technique en début de seconde période avec notamment un Marcelo toujours aussi clinquant en électron libre. Mais ce sont les Matelassiers qui vont trouver la brèche grâce à Raúl García. L’international espagnol s’accroche à Sergio Ramos dans la surface et regarde l’arbitre au moment où le numéro 4 lui donne le change. C’est gagné, et il se fait justice lui-même face à un Navas qui était parti du bon côté. Ancelotti dégaine dans la foulée son CR7. Le Ballon d’or fait la différence directement dans le couloir droit, mais le jeune Français Hernandez a vite appris le vice de sa formation et obtient un coup franc dans un stade ravi de jouer un sale coup au Portugais. Le Real n’y est pas trop, à l’image d’un Benzema qui tombe comme s’il était ivre. Les champions d’Espagne font alors ce qu’ils savent faire de mieux : ils endorment l’adversaire, mettent des coups pour intimider, Simeone change son duo d’attaque en faisant entrer Turan et Mandžukić, et hop, Giménez double la mise sur corner de la tête. Vexé, Arbeloa réagit avec une très vilaine semelle sur Gabi. Ancelotti le sort après en avoir pris connaissance. Possession ou pas, il y a certaines choses qui ne changent jamais.
Par Romain Canuti