- Espagne
- Liga
- 33e journée
- Getafe/Atlético Madrid (0-2)
L’Atlético se fait la malle
Moins frais, moins tranchant, tout simplement moins bien, l’Atlético de Madrid a trouvé les ressources mentales pour s’imposer dans ce petit derby de la capitale. Vainqueurs de Getafe (2-0), les Colchoneros prennent le large en tête de la Liga. Seul et gros point noir, la sortie sur blessure de Diego Costa.
Getafe – Atlético de Madrid : 0-2Buts : Godín (40e) et Diego Costa (84e) pour l’Atlético.
Deux clubs, deux publics, deux objectifs différents. Entre Getafe et l’Atlético de Madrid, seuls les kilomètres sont proches. Dans un Coliseum Alfonso Pérez transformé en caisse de résonance d’un Frente Atlético qui y a fait le court déplacement, les Colchoneros ont décroché un importantissime succès qui les rapproche encore un peu plus du titre de champion. Solides sans être brillants, les hommes de Diego Simeone ont su enfiler le bleu de chauffe après leur quart retour magique face à Barcelone. Un retour gagnant aux affaires domestiques qui rappelle, s’il le fallait encore, que le grand objectif de cet Atlético est la quête du championnat. Histoire de ne pas se rater, Diego Simeone a donc aligné son équipe type. Avec neuf des onze titulaires du milieu de semaine, et un Diego Costa de nouveau titulaire et remis de son pépin physique, cet Atlético n’a laissé aucune chance à un Getafe qui file tout droit en Liga Adelante. Surtout, les Matelassiers comptent désormais trois points d’avance sur le Real Madrid (quatre même, avec la différence de but particulière), et quatre sur les Blaugrana. La journée aurait pu tourner à la perfection sans la sortie sur blessure de Diego Costa…
Godín, les coups et la tête
Toujours titulaire, David Villa a eu plus qu’un rayon de soleil en guise d’éclaircie. De retour de blessure, son comparse Diego Costa, accessoirement Pichichi matelassier, retrouve le onze du Cholo. Et il ne faut que cinq minutes pour que cette connexion reprenne ses automatismes. Sur un débordement côté gauche du Guaje, le Pitbull, trop court, manque de reprendre l’offrande. L’une des rares actions construites de ce premier acte. Plus guerre de tranchées qu’ode au football champagne, la rencontre est hachée menue par les coups de sifflet du señor Fernandez Borbalan. En neuf minutes, l’arbitre de ce petit derby madrilène dégaine trois biscottes pendant que les 22 acteurs ne cessent de se chauffer. Hasard ou non, Diego Costa se trouve souvent au milieu de ce tumulte. Bien physiquement, seule la finition n’est pas au rendez-vous sur son rush personnel tout en crochets (33e). Fermé et tendu, ce match va se débloquer grâce au coup de casque de Godín. Déjà très près d’ouvrir le score sur un coup franc de Koke (27e), l’Uruguayen aux trois buts en Liga cette saison devance une sortie catastrophique de Codina pour mettre les siens devant. Un avantage qui ne va pas empêcher Alexis et Villa de se brouiller, le central banlieusard se la jouant même acteur sur un supposé coup de boule de l’Asturien.
Diego Costa, bête en cage et pitbull sur civière
Google Glass sur le nez, le Mono Burgos reprend sa place sous la guérite avec ses centaines de statistiques dans la rétine – une première mondiale, paraît-il. Ses ouailles, eux, y voient moins clair. Jambes lourdes et idées en vrac, l’Atlético est en dedans. Comme à l’accoutumée, dans ces moments de flottement, Thibaut Courtois sort LA parade. Sur un corner bien repris par Juan Rodriguez, le goéland belge repousse sur sa ligne et maintient les siens devants. Une énième sortie salvatrice cette saison qui met fin au moins bien des Matelassiers. D’autant plus que dix minutes plus tard, sur une prise de judo de Lafita sur Miranda, l’arbitre indique le point de penalty et sort le rouge pour l’ex de Saragosse. Une occasion de prendre le large manquée par l’Atlético et un Diego Costa qui envoie sa frappe sur Codina. Ce troisième raté de la saison va par là même sortir de son match le néo-international espagnol. Nerveux et bougon, il échappe au rouge après une caresse un peu appuyée sur le torse de Juan Rodriguez. Toujours au centre des débats, il va finalement trouver le chemin des filets. Décalé sur la droite de la surface, Adrian trouve son buteur au second poteau. Lancé à pleine balle, Costa marque et s’éclate sur le poteau de Getafe. Ultra-violent, le choc l’oblige à sortir sur civière et gâche cette victoire si importante pour l’Atlético.
Par Robin Delorme, en Espagne