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L’Atlético règne à nouveau sur Madrid

Par Robin Delorme, au Santiago Bernabéu
4 minutes
L’Atlético règne à nouveau sur Madrid

Loin de l'intensité de la Supercoupe d'Espagne, ce derby de Madrid a accouché d'un même vainqueur. Bien en place et sans fioriture, l'Atlético ramène de son court déplacement trois points précieux. Le Real, lui, tire la gueule.

R. MadridAtlético (12) C. Ronaldo (26′) pour Real Madrid , Tiago (10′), T. Arda (77′) pour Atlético Madrid.

La Décima est déjà oubliée. Pour le troisième remake de la dernière finale de Ligue des champions, le Santiago-Bernabéu souhaitait une nouvelle victoire de ses poulains sur le voisin du Sud. Raté, la bande à Simeone a gagné. Bien qu’en tribune, car suspendu, le Cholo a vu son plan fonctionner à la perfection. Sans ses techniciens poids plume dans le onze, l’Atlético a misé sur la solidité. Une double pointe Raúl Jiménez-Mandžukić et deux lignes de quatre composées de beaux bébés ont fatigué des Madridistas à l’identité évanouie. Après une bonne heure de jeu au coude à coude (1-1), Arda Turan et Antoine Griezmann ont fait le boulot. Mieux, le Turc, artiste génial, mais trop souvent diminué, a crucifié Iker Casillas et tout le madridismo dans le dernier quart d’heure. Une victoire somme toute logique tant le Real a semblé à côté de ses pompes. À trop souvent répéter que « le Real a gagné le bon derby de Madrid en juin » , Carlo Ancelotti pourrait vite se retrouver sur un siège éjectable. Après trois journées, les champions d’Europe affichent trois petits points.

Iker, envers et contre tout

Dix minutes de calme, puis l’orage. Sans parapluie, San Iker a subi les foudres du Santiago Bernabéu. Dans les gorges madridistas, toujours le même refrain : le Real perd, Casillas est à la faute. Sur le premier corner de la rencontre, Koke enroule un cuir au premier poteau que Tiago vient couper. Bloqué sur sa ligne, le capitaine blanc ne peut rien face au marquage lâche de Karim Benzema. Pro et anti-Iker se rejettent alors la faute, entre sifflets et clameurs. Une guerre de clans qui n’empêche en rien l’Atlético de mettre son plan à exécution. Avec cette ouverture du score précoce, les Colchoneros restent compacts, les lignes proches. Bloqué, le Real s’en remet au coup de pied arrêté. Bale, à 20 mètres, pense trouver la faille jusqu’à la parade réflexe de Moyá. Trois minutes plus tard, l’ancien portier de Getafe ne peut que s’incliner. Ronaldo, qui vient de provoquer un penalty sur un micro-contact de Siqueira, se charge de le transformer. Dans leur 4-4-2 new-look, les hommes d’Ancelotti profitent peu à peu des décrochages au milieu de James pour ressortir proprement. Les offensives prennent de l’épaisseur, et il faut encore une fois une parade miracle de Moyá pour que Benzema ne donne pas d’un coup de tête l’avantage aux siens avant la pause.

Arda, sacré tête de Turc

Malgré un Diego Simeone absent, le vestiaire rojiblanco est monté dans les tours à la pause. Sitôt la reprise, les consignes du Mono Burgos sont appliquées à la lettre. Un iota plus bas, l’Atlético resserre les boulons. Les espaces entraperçus en fin de premier acte sont comblés, les montées incessantes de Siqueira, dont avait profité Ronaldo, stoppées. Le Real Madrid a bien la possession, mais ne sait qu’en faire. Les fautes techniques se multiplient et le rythme baisse d’un cran. L’Atlético y voit une faille et opère ses premiers changements. Avec les entrées successives d’Arda Turan (qui dispute ses premières minutes de la saison) et d’Antoine Griezmann, la bande à Koke gagne en percussion. Les deux larrons, justement, mettent une dizaine de minutes à se trouver, la faute à une rencontre où la précipitation a pris le pas sur l’intensité. Sur une ouverture côté gauche du Français, le Turc crochète Arbeloa, mais rate le cadre de peu. Sa seconde fera ficelle : un centre en retrait, une feinte de corps subtile de Raúl García, et une frappe croisée dans le petit filet d’Iker. Toujours sans la moindre opportunité franche, le Real est à la rue. Cet Atlético aime défendre et le fait savoir à un Bernabéu qui, d’un commun accord, ne s’attarde pas sur le cas Iker. Un maigre réconfort pour sa sainteté.

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