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- Ce qu'il faut retenir de la 12e journée
L’Atlético, nouveau dauphin barcelonais
Le Real Madrid humilié par le Barça, les Colchoneros en ont profité pour grimper sur la deuxième place du podium. Bien vu, quand toutes les équipes de haut du tableau se sont vautrées.
L’équipe du week-end : Atlético de Madrid
Loin des fastes et des succès fleuves du FC Barcelone, son nouveau dauphin poursuit son bonhomme de chemin. En déplacement dominical au Benito-Villamarin, l’Atlético de Madrid a glané un nouveau succès qui lui permet de doubler son voisin de Chamartin. Ce succès, acquis dès le début de la rencontre par l’intermédiaire de Koke, renvoie ainsi les Colchoneros à quatre points du leader blaugrana. Un écart loin d’être définitif, d’autant plus que la bande du Cholo Simeone semble en pleine progression. « Le plus important est de continuer à grandir, prône l’entraîneur madrilène. J’espère que nous allons pouvoir conserver le niveau d’aujourd’hui, car il a été très élevé. » Car plus que ce simple pion d’écart, l’Atlético aurait pu et dû mettre les Beticos au supplice. Le manque de précision de Fernando Torres et de Yannick Ferreira Carrasco en a décidé autrement, tout comme la réussite fuyant Antoine Griezmann. Pour son match d’après, le Français a touché les montants et s’est montré peu en verve. Pas de quoi inquiéter Diego Simeone, pour qui « l’effort et l’adaptation à son nouveau poste nous rendent très contents » .
Le Don Quichotte du week-end : Andrés Iniesta
Le cercle, restreint, compte désormais un nouveau membre. Tout comme Cruyff, Maradona et Ronaldinho en leur temps, Iniesta, remplacé à un quart d’heure du terme, a reçu une ovation nourrie du temple madridista. « Je comprends les applaudissements, entame Luis Enrique dès son arrivée en salle de presse. Iniesta fait partie du patrimoine de l’humanité, pas seulement des Culés. Nous avons l’opportunité de profiter d’un joueur unique. » Unique, et décisif, car pour son premier Clásico avec le brassard autour du biceps, le Manchego a fait du milieu madrilène sa chose. En chiffres, sa partition se résume en quatre dribbles réussis en autant de tentatives, 96% de passes arrivées à destination, sept récupérations et, surtout, une passe décisive et un but. Une certaine idée du stakhanovisme de luxe qui lui a valu les honneurs du Santiago Bernabéu et, plus grossièrement, de toute l’Espagne du football. Fidèle à lui-même, et à contre-courant de l’enthousiasme blaugrana, lui préfère, une fois sorti des vestiaires, « remercier les gens du Bernabéu, rien de plus » . Don Andrés, ou la classe jusqu’à la lie.
Vous avez raté Deportivo La Corogne-Celta de Vigo et vous n’auriez pas dû
La fin du Super Depor avait plongé le Riazor dans un marasme abyssal. Entre une dette sans fin et un projet sportif brinquebalant, le yo-yo entre première et seconde divisions était même devenu une spécialité locale, et les derbis gallegos l’enjeu principal de chaque exercice. Pour leur premier opus de la saison, les retrouvailles entre Deportivo La Corogne et Celta de Vigo ont logiquement tourné en faveur des locaux. Rapidement aux commandes grâce à l’inévitable Lucas Pérez, les Turcos remercient également leur portier, Lux, pour sa parade sur un penalty de Nolito. Implacables défensivement, ils profitent même d’une boulette de Jonny dans les derniers instants pour prendre le large. Signe que les temps changent, les Blanquiazules se retrouvent aujourd’hui à la huitième place du classement, à seulement trois longueurs des Celtiñas, auteurs d’un début de saison canon. Autant dire que ce Depor à la sauce de Victor Sánchez, jeune entraîneur à la tête bien vissée sur les épaules, peut espérer une récompense européenne dans quelques mois. Le Riazor, dont la nostalgie pour son Super Depor commence à battre en retraite, en rêve.
La polémique de la machine à cafe con leche : Eusébio, déjà mieux que Moyes
Débarqué par le board de la Real Sociedad pour le plus grand bonheur de l’aficion d’Anoeta, David Moyes a fait le bonheur d’Eusébio Sacristan. Sans club depuis son licenciement de la réserve blaugrana la saison passée, l’ancien disciple de Johan Cruyff a déjà fait mieux que son prédécesseur. Comme en atteste le succès des Txuri-Urdin sur le FC Séville ce samedi. Dans un système bien différent, articulé autour d’un double pivot composé d’Illarramendi et Pardo, Xabi Prieto, Canales et Bruma s’en sont donné à cœur joie pour tordre le FC Séville. Grâce à deux bévues de Grzegorz Krychowiak, l’inévitable Agirretxe – auteur de 65% des pions de son équipe – et le capitaine Prieto ont offert trois points synonymes d’espoir pour la Real. « Je suis très satisfait. Pour un nouvel entraîneur, commencer ainsi, alors que nous avons changé beaucoup de choses et face à un adversaire de qualité, cela transmet de très bonnes sensations » , évoque le nouveau coach basque. En soi, un tacle déguisé envers David Moyes qui, en l’espace de plusieurs mois, n’a rien montré d’équivalent à la prestation de la Real face aux Sevillistas.
Le golazo du week-end : Luis Suárez
Parce qu’il fallait bien en choisir un… Après une récupération de Claudio Bravo, les dix joueurs de champ barcelonais participent à l’élaboration de l’ouverture du score blaugrana. Après pas moins de 35 passes, Sergi Roberto prend la diagonale de Sergio Ramos et sert un Luis Suárez, seul dans la surface, qui invente une frappe de l’extérieur. Splendide.
L’analyse définitive : entre mouchoirs blancs et quolibets, le Bernabéu se rebelle
La mi-temps vient à peine d’être sifflée par Fernandez Borbalan que les premiers « Florentino démission » descendent des travées du Santiago Bernabéu. Ces airs de rébellion prennent des allures de révolution une fois l’humiliation blaugrana conclue. Une situation à laquelle le président du Real Madrid est confronté pour la première fois depuis sa prise du pouvoir en juillet 2000, puis sa réélection en 2009. Bien que discutées, ses décisions étaient jusque-là respectées par une grande majorité du Madridismo. Aujourd’hui, la nébuleuse blanche ne supporte plus cette négation de remise en question. Seul maître à bord, le big boss du BTP espagnol paie sa gestion sportive calamiteuse ainsi que sa tentative de changement des statuts du club. Pour autant, de remise en cause, il n’y a pas eu lors de la conférence de presse improvisée ce lundi. Plus enclin à mettre en cause une presse partisane qui suit enfin le mouvement amorcé par certains socios, Pérez se sait pourtant menacé. Ne manque plus qu’une motion de censure pour que la crise sportive devienne une crise institutionnelle.
Les déclas du week-end
« Ce que j’apprécie le plus, c’est de voir comment peuvent cohabiter trois phénomènes comme Suárez, Neymar et Messi. C’est agréable de le voir, ils sont admirables. » Diego Simeone, nouveau dauphin du FC Barcelone, aime à se délecter des malheurs merengues. Et des prouesses blaugrana, donc.
« Cette rencontre peut marquer un avant et un après. » Ou pas. L’optimisme de Sergio, coach des Pericos, a en effet de quoi décevoir, puisque ses ouailles n’ont battu que Málaga, lanterne rouge de la Liga.
« Tu ne peux pas dire qu’on n’a pas eu la bonne attitude quand tu n’as jamais joué un match au Bernabéu. C’est un manque de respect. Tu es stupide. » Le temps d’une zone mixte, Marcelo a perdu son éternel sourire. À tel point que la première question le fait monter dans les tours. Vivement dimanche prochain.
Et sinon, que pasa ?
Secret de polichinelle, Dani Alves n’aime pas le Real Madrid. Avec ce succès, il peut même se targuer d’être le joueur à avoir battu le plus de fois les Merengues : à 8 reprises avec Séville, et 14 avec Barcelone. Un record historique, s’il vous plaît.
Bien en jambes depuis le début d’exercice, Aymeric Laporte s’est perdu aux Carmenes. Pour preuve, ses deux erreurs ont permis à Grenade d’inscrire autant de pions. Ne reste plus qu’à espérer que Didier Deschamps ne se soit pas mis à suivre l’Athletic ce dimanche.
Villarreal peut remercier son Bleu. Décisif en détournant un penalty basque, Alphonse Areola a permis au sous-marin jaune de rester dans la course. Mieux, il égalise dans les derniers instants face à la surprise de Liga : Eibar, avec ses 20 unités, pointe en sixième position.
« Nuno, vete ya ! » : depuis le début d’exercice, Mestalla tient son chant fétiche. Un refrain qui s’est de nouveau fait entendre ce samedi puisque les Chés sont passés à deux doigts de la correctionnelle face à Las Palmas (1-1). Les jours de l’entraîneur portugais sont comptés.
Résultats et classement de LigaPar Robin Delorme, à Madrid