- Espagne
- Liga
- 35e journée
- Valence/Bilbao (0-1)
L’Atlético n’a jamais été aussi proche
Après 90 minutes de souffrance pour le spectateur, l’Atlético a tenu son avantage minime acquis en fin de premier acte face à Valence (0-1). À désormais trois journées du terme, Real et Barça semblent trop distancés pour toucher ces Colchoneros qui ont parfaitement préparé leur demie retour face à Chelsea.
Valence – Atlético de Madrid : 0-1But : Raúl García (43e) pour l’Atlético.
Ils sont nombreux, les supporters madrilènes, à remplir les gradins du vétuste Mestalla. À en croire les chants qui accompagnent la rentrée aux vestiaires de leurs poulains, l’antre de Valence a même des airs de Vicente-Calderón. Après une victoire tout aussi courte que précieuse (0-1), leur bonheur est bien légitime. À désormais trois journées du terme de la Liga, les Colchoneros comptent provisoirement 6 points d’avance sur le Real Madrid (7 même, avec la différence de buts particulière d’usage en Espagne). Leur total de 88 points en fait même le meilleur Atléti de l’histoire. La purge dont il a été le protagoniste principal face à Valence apparaît donc accessoire. Car le but en toute fin de premier acte de Raúl García, en plus d’un nouveau succès, leur a offert un échauffement pour la demie retour de C1 de mardi. Sans puiser dans leurs réserves, les hommes du Cholo poursuivent leur marche magnifique vers le titre en Liga. Chapeau.
Raúl García réveille Mestalla
Ne jamais se fier aux apparences. À peine 60 secondes après le coup d’envoi de ce choc de la 35e journée de Liga, le jeune, et bluffant, Pablo Alcácer envoie une frappe un iota trop croisée sur les cages de Thibaut Courtois. Une rencontre qui démarre sur les chapeaux de roue, donc. Raté. Car malgré une réponse tout en touché et à l’instinct de David Villa (12e) – dont la reprise en se retournant passe à quelques centimètres du poteau de Guaita – les deux équipes ont les idées en vrac. Le physique, également. En soi, rien de plus normal sous la chaleur de Mestalla et avec deux onze ayant respectivement joué une demi-finale de Ligue des champions et d’Europa League en milieu de semaine. Les erreurs techniques sont légion, les occasions rares. Sur leur banc, les coachs argentins semblent amorphes devant un tel ennui. Pour sortir de ce sommeil, l’Atlético fait appel aux recettes maison. Gabi, dans son rôle adoré de quarterback, envoie un long ballon dans la boîte. À la retombée, le monsieur plus de la saison des Matelassiers, aka Raúl García, devance Guaita de la tête et dévie le ballon dans les filets. Juste avant la pause, cette ouverture du score enfonce un peu plus Valence. Et rappelle que cet Atlético est propriétaire du totem de « la chance du champion » .
L’Atlético fait une « Chelsea »
Plus précises et justes, les transmissions accélèrent le jeu dès la reprise. Un changement qui profite à un Atlético toujours aussi solide derrière. Lancé plein axe par Gabi, Diego Costa a même l’occasion de tuer définitivement tout suspense. Mais, seul face au portier valencien, le Pitbull tergiverse et met en exergue le sang-froid de Guaita. Un raté qui fait retomber le rythme de la rencontre. Les Chés sont trop brouillons pour inquiéter un Courtois sauvé par Filipe Luís sur une tête de Jonas (64e). L’entrée du technicien Ardan ne change rien : trop content de leur but d’avance, les Matelassiers restent attentifs en défense tout en espérant un contre. En quelque sorte, une méthode très mourinhesque. Les corners successifs des locaux sont un délice pour les bestiaux Miranda, Miranda et Courtois, les timides offensives des ailiers Piatti et Feghouli sont, elles, facilement bloquées par les latéraux. Seule une reprise limpide mais hors-cadre de l’ancien de Grenoble arrache un semblant de frisson au goéland belge. Jusqu’au coup de sifflet final, les Colchoneros gèrent à leur guise. Autrement dit, sans forcer. Diego Costa, peu en verve, se permet même de rater une seconde fois un face-à-face avec Guaita. Juanfran, pour sa part, écope d’un rouge dans les arrêts de jeu. Qu’importe, avec ces 3 nouveaux points dans la besace, ils se rapprochent encore plus du titre en Liga. Ce qui vaut toutes les purges du monde.
Par Robin Delorme, à Madrid