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L’Atlético Madrid cherche son second souffle
Défait à trois reprises en l’espace d’une semaine, l’Atlético est dans le dur. Mais, à ceux qui voient déjà les hommes de Simeone s’écrouler répond le retour tant attendu de David Villa. En quelques jours, la tornade des Colchoneros peut dissiper tous les doutes. Ou s’échouer du côté de San Siro.
L’Atlético de Madrid est « peut-être fatigué » . Diego Simeone, dans une de ses rares interviews accordée à la Gazzetta dello Sport, s’est voulu réaliste sans être alarmiste sur l’état de forme de ses poulains : « Toutes les équipes, avant ou après, passent par un moment difficile. Nous allons voir comment nous allons en sortir. » Après trois défaites en trois matchs – deux fois contre le Real Madrid en Coupe du Roi, une en Liga à Almería –, les Colchoneros doivent se reprendre dès ce samedi. Leur adversaire, le modeste relégable qu’est le Real Valladolid, a tout du faire-valoir de circonstance. À domicile, l’Atlético reste intouchable en Liga (dix victoires, deux matchs nuls). Depuis le début de l’année, il paraît pourtant moins souverain. La faute à une cascade de blessures (David Villa, Courtois, Filipe Luís, et dernièrement Tiago), un jeu que ses adversaires savent enfin contrer et un Diego Costa qui galère à retrouver le chemin des filets. Mais mieux vaut ne pas enterrer de suite les Colchoneros. Car ils restent premiers ex-aequo de Liga.
En décalé par rapport aux deux mastodontes
Ce statut en dit long sur les hommes du Cholo. Malgré toutes les théories journalistiques sur son état de forme, l’Atlético de Madrid est toujours premier de Liga, à égalité quasi-parfaite avec le FC Barcelone et le Real Madrid. Avec 57 points en 23 journées, le club du Sud de la capitale réalise la meilleure saison de son histoire. Qualifié en huitièmes de finale de la Ligue des champions, il se déplace en milieu de semaine prochaine à San Siro pour y affronter un moribond Milan AC. Rationnellement toujours, ces trois derniers revers consécutifs lui ont fait perdre sa Coupe du Roi. Point, à la ligne. Cette mauvaise passe n’a donc rien d’une tragédie. En regardant de plus près ces revers, tout n’est pas à remettre en cause. Lors de la sèche défaite au Bernabéu, Thibaut Courtois, alors sur une jambe, a encaissé deux frappes contrées. Pour le retour, le Cholo Simeone n’avait pas même aligné sa meilleure équipe. Le vrai accroc remonte au week-end dernier. Au stade des jeux méditerranéens, tout est allé de travers : Almería n’a eu sa première frappe que dans les dix dernières minutes, alors qu’Aranzubia se faisait expulser dans les dernières minutes. Sale.
Ce coup de moins bien, l’Atlético de Madrid le doit à des blessures en cascade. Premier à tomber, Filipe Luís : sur son aile gauche, l’international brésilien est indispensable. Aussi bien offensivement que défensivement, Insua ne soutient pas la comparaison. L’ont ensuite rejoint à l’infirmerie David Villa, Thibaut Courtois et Tiago. Des forfaits bien trop importants pour des Colchoneros qui ne disposent pas des effectifs cinq étoiles de leurs deux concurrents. Des Real Madrid et FC Barcelone, justement, qui eux aussi ont connu des périodes de moins bien cette saison. Les indisponibilités de Xabi Alonso, Bale ou Varane d’un côté, celles de Messi, Neymar et Jordi Alba de l’autre, ont coïncidé avec ces dits coups de mou. Les Colchoneros le connaissent, eux, au plus mauvais des moments à la vue d’un calendrier ultra-chargé – Liga, mais également Ligue des champions. D’autant plus que le jeu mis en place par Diego Simeone commence à faire germer des anticorps chez ses adversaires. Pour ce, le coach argentin a demandé à sa direction de faire un effort en renforçant son effectif de joueurs au profil plus créateur : Diego et Sosa.
David Villa, l’homme qui change tout
Ces deux joueurs, aussi bons et utiles soient-ils, ne peuvent remplacer l’apport de David Villa. Dans le jeu prôné par Diego Simeone, le Guaje a un rôle clé. Plus que ses 13 buts depuis le début de saison, l’Asturien est l’une des raisons de l’explosion de Diego Costa et de sa vingtaine de réalisations. Par ses déplacements et sa science du jeu, il accapare l’attention des défenses adverses et permet au Brésilo-Espagnol de disposer de plus de liberté. Ce duo offensif est fondamental dans la grande saison des Colchoneros, l’absence de l’un expliquant également la méforme de l’autre. Ce samedi, bonne nouvelle : David Villa, ainsi que Thibaut Courtois, est de retour dans le groupe madrilène. Le bout du tunnel est en approche. Une nouvelle des plus réjouissantes. Car ce mercredi, l’Atlético de Madrid se déplace dans l’antre du Milan AC. Un Milan moribond, mais dont les meilleures prestations annuelles se sont produites sur la scène continentale. Dans le creux de la vague actuellement, les Matelassiers auront bon goût de remettre en action la houle qui les suit depuis le début de saison. Sous peine de chavirer.
Par Robin Delorme, à Madrid