- Europa League
- Quarts
- Atletico/Hanovre (2-1)
L’Atlético Madrid à l’usure
Dans une partie qu’ils ont dominé de la tête et des épaules, les Colchoneros se sont longtemps cassés les dents sur des Teutons courageux. Et ce jusqu’au coup de génie de l’Argentin Salvio, aka nettoyeur de lucarne, qui permet à l’Atletico de s’imposer 2-1.
Atletico Madrid – Hanovre : 2-1
Buts : Falcao (9eme) et Salvio (89eme) pour l’Atletico Madrid – M.Diouf (38eme) pour Hanovre
« Huelga » générale à Madrid ce jeudi. Des milliers de personnes dans les rues, des transports au commun fonctionnant au ralenti. Autant dire que se rendre au Vicente Calderon ressemble au parcours du combattant. Au coup d’envoi de ce quart de finale face aux Allemands d’Hanovre, l’antre des Colchoneros sonne d’ailleurs creuse. Mis à part les quelques 3000 Teutons présents et les chants des Ultras de la Frente, il n’y a pas foule. Et pourtant, cette rencontre vaut son pesant de cacahuètes pour l’Atlético. Avec une piètre huitième place en Liga, les ouailles de Diego Simeone jouent leur saison sur cette double confrontation. Surtout qu’en face, Hanovre 96, malgré ses 116 ans d’existence, effectuent son dépucelage à ce stade d’une compétition européenne. Pour l’entraîneur argentin, c’est même l’occasion de distinguer « les hommes des petits garçons » . Même si dans les tribunes ce n’est pas le cas, ambiance garantie sur le terrain.
El Tigre en renard, Diouf pour le hold-up
Et ça part fort. Les coéquipiers de Gabi dégainent directement leur savoir-faire européen – soit tout le contraire de ce qu’ils mettent en pratique dans leur quotidien national. Pressing haut, monopolisation du ballon, technique catalane… La bande à Mirko Slomka ne voit pas le jour. Après cinq minutes de jeu, Radamel Falcao donne des frissons aux hommes en vert (3’) alors que Arda Turan tergiverse une demi-seconde de trop (5’). Bref, une belle entrée en matière qui prend une toute autre forme à la 9ème minute. Sur un délice de coup franc du capitaine-maître à jouer Gabi, Falcao se la joue renard. Sa déviation de la tête ne laisse aucune chance au jeune et prometteur Ron-Robert Zieler. El Tigre signe ainsi son septième en Europa League, le 400ème de l’Atlético en compétition européenne. Instantanément, c’est tout le Vicente Calderon qui retrouve des couleurs.
Dix minutes durant, le match se met en mode off. Sans doute un peu émoussés par une telle entrée en matière, les 22 acteurs s’adonnent à beaucoup d’approximations et quelques taquets bien sentis (cf. les petites semelles du señor Juanfran). Il faut un coup de casque du solide Godin (22’) pour que cette rencontre retrouve de son peps. S’en suit une longue période de domination ibérique. Et il s’en faut de peu pour que le Monsieur Plus de l’Atletico ne double la mise. Sur un caviar d’Arda Turan, le Colombien propulse sa tête un tantinet trop haut. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que ce loupé va coûter très cher aux Colchoneros… Car après 35 minutes d’hibernation (aucun tir…), Hanovre décide de sortir de sa tanière. Suite à un excellent débordement du non-moins excellent Stindl, Mame Biram Diouf crucifie Courtois (38’). Le Sénégalais, prêté par Manchester United depuis janvier, soigne ses stats (3 buts en 4 rencontres d’Europa League). Et surtout, il inscrit ce fameux but à l’extérieur qui compte double. Vicente Calderon fait la gueule. Hanovre tient son hold-up à la mi-temps.
La lunette de Salvio
Comme dans tout second acte de bon goût, celui-ci commence avec un chouilla d’électricité dans l’air. Même si l’Homme-qui-valait-40-millions tente bien de rallumer la flamme deux minutes après le coup d’envoi, c’est surtout la tension qui fait son apparition. Alors que Schmiedebach met dix plombes à sortir du terrain, Juanfran (décidément toujours le même) décide d’aller dire ce qu’il en pense. Pas du goût des Teutons, s’en suit une période de turbulences où Gabi récolte sa petite biscotte alors qu’une faute a été préalablement sifflée par Monsieur Lannoy (cocorico). Pour retrouver un semblant de légèreté, il faut attendre l’entrée du revenant Diego à l’heure de jeu. Blessé depuis de longues semaines, le Brésilien est accueilli comme le messi. Son retour aux affaires coïncide à un changement de match. L’austérité laisse place à une partie « fofolle » où les deux équipes se rendent coup pour coup.
A ce petit jeu, Diouf manque de peu le casse du siècle (63’). Et ce peu, non des moindres, est Belge, mesure presque deux mètres, et n’est pas loin de faire son entrée dans le gotha mondial des goalkeepers. Il s’appelle Thibault Courtois. Fusillé à bout portant, le portier de l’Atlético évite le pire à son équipe en sortant une PARADE majuscule. La dernière demi-heure n’est qu’un petit florilège d’actions inoffensives des Colchoneros. Falcao se démène tant bien que mal, rien n’y fait. Dans ces conditions, il faut attendre un coup de génie. Tout juste sur le pré, l’Argentin Salvio se mue en tueur d’araignées. Une frappe enroulée des 30 mètres qui va se loger directement dans la lucarne allemande (89’). Dans les arrêts de jeu, d’un ciseau, Diego n’est pas loin d’aggraver la marque, trop tard. Avec ce 2-1, mérité, aucune des deux équipes n’a tronqué ses chances de qualification. Pour sa part, Simeone en sait un peu plus sur la maturité de son équipe. Réponse définitive dans une semaine à l’AWD Arena.
Par Robin Delorme, à Vicente Calderon