- Espagne
- Liga
- 19e journée
- Atlético Madrid/Grenade (2-0)
L’Atlético, les trois points et l’ennui
À l'instar du Real Madrid, l'Atlético a rendu une copie bien pâle. Et comme le leader de Liga, il s'en est tiré par une victoire tout aussi précieuse qu'ennuyeuse. Le penalty de Mandžukić, puis un pion tardif de Raúl García ont ainsi eu raison de la lanterne rouge Grenade (2-0). Mercredi, il faudra faire bien mieux au Camp Nou...
Atlético de Madrid – Grenade : 2-0Buts : Mandžukić (33′) et Raúl García (87′) pour l’Atlético.
Quelques heures après le succès du voisin merengue sur la pelouse de son petit frère du Sud de la capitale, l’Atlético se trouvait dans l’obligation de s’imposer pour suivre le bon wagon. Une mission pas des plus impossibles puisque l’adversaire dominical n’est autre que la lanterne rouge de Liga. Face à Grenade, son attaque effrayante aux 11 pions et son changement d’entraîneur au cours de la semaine, la tâche s’annonçait facile. Et pourtant… Avec un duo offensif Torres-Mandžukić inédit, les Matelassiers ont galéré comme rarement à se créer des occasions. Dans un premier acte soporifique, le penalty, transformé par le Croate, a même été la seule tentative locale. Un néant dans l’animation qui a laissé place à un – léger – regain de forme après la pause. Mieux après l’entrée de Griezmann, l’Atlético n’a pour autant pas affolé ses supporters. Qu’importe, diront-ils, puisque leur poulains abordent le quart aller de la Coupe du Roi face à Barcelone prévu ce mercredi sans s’être fatigué ce dimanche. Accessoirement, ce succès sur la plus petite des marges leur permet de rester à quatre points du Real Madrid, toujours leader de Liga.
Un penalty au milieu du néant offensif
Il y a de cela 24 heures, Diego Simeone avait prévenu son monde : « Torres et Mandžukić joueront ensemble » . Devant une audience éparpillée, emmitouflée dans ses bonnets et écharpes, les deux pointes sont scrutées de près. Placées sur la même ligne, elles tentent tour à tour de combiner par des déviations de la tête. Un style pas très sexy qui bute sur des hors-jeu successifs, mais qui permet à l’Atlético de ne pas subir les quelques phases arrêtées en faveur des Andalous. Sans rythme ni relief, deux biscottes – la première de Giménez, la seconde de Lass – viennent sortir de sa torpeur un Vicente-Calderón bien tristounet. Les quelques escapades de Fernando Torres, les corners et coups francs de Koke et les interventions propres de Mario Suárez sont les rares faits de match à être accompagnés d’applaudissements. Les minutes allant, Grenade tente timidement de s’aventurer dans le camp adverse. El Arabi se démène, mais est bien esseulé pour mettre à contribution Moyá. Bref, les 30 000 spectateurs s’ennuient ferme et doivent attendre une montée de Godín pour s’exciter. Bousculé dans la surface, l’Uruguayen provoque un penalty que Mandžukić se charge de transformer. Illustration de ce néant offensif, l’ouverture du score du Croate intervient sur la première frappe des Colchoneros…
Griezmann fait, un peu, de bien
Histoire de se réchauffer la glotte, l’aficion rojiblanca reprend les 45 dernières minutes avec des chants à la gloire de ses gladiateurs. Une ambiance qui, couplée au remontage de bretelles de la pause, transcende la bande à Gabi. Preuve en est, il suffit de 30 secondes à Mario Suárez pour tenter sa chance. Mieux dans ses intentions, l’Atlético pêche toujours autant dans la réalisation technique. Les passes sont données dans le mauvais tempo, les contrôles ne restent pas dans les pieds, les gestes techniques se limitent à des tacles… Le moment est alors choisi par le Cholo pour faire entrer dans la danse Antoine Griezmann et sa finesse, en lieu et place d’un Niño brouillon. Illico, le jeu est un iota plus agréable, moins haché. Chose rare ce dimanche soir, l’Atlético aligne des combinaisons à plus de trois passes dans la moitié adverse. Certes, le danger andalou est inexistant, faudrait-il encore penser à se mettre à l’abri. À la 70e, le Français envoie sa première frappe qui oblige Oier à la parade. Dans la foulée, c’est au tour de Koke d’envoyer un tir qui tutoie la lucarne. Deux éclaircies – à défaut d’éclair – auxquelles va répondre Raúl García, fraîchement entré en jeu, par un but de renard (et du dos). Ce double avantage ne fait pourtant pas oublier le brouillard qui s’abat sur le Vicente-Calderón. En soi, rien de plus qu’une allégorie de cette rencontre où l’ennui a été roi.
⇒ Résultats et classement de Liga
Par Robin Delorme, au Vicente-Calderón