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L’Atlético humilie le Real et plane sur Madrid

Par Robin Delorme, au Vicente-Calderón
L’Atlético humilie le Real et plane sur Madrid

C'est un séisme qui s'est abattu sur le Real Madrid. Humiliés par l'envie des Colchoneros et les quatre pions encaissés, les hommes d'Ancelotti voient leur avance fondre en tête de la Liga. L'Atlético, emmené par un Griezmann splendide, offre un bonheur inextinguible à ses supporters et un suspense retrouvé en tête de la Liga.

AtléticoR. Madrid (40)

Tiago (13′), S. Ñíguez (17′), A. Griezmann (66′), M. Mandžukić (88′) pour Atlético Madrid

16 ans qui en paraissent 1000. Depuis 1999, l’Atlético de Madrid ne s’est pas imposé dans son arène face au Real Madrid en Liga. Première dans ce millénaire, les Matelassiers ont croqué le voisin du Nord grâce à 20 minutes étouffantes d’intensité et de qualités techniques. Dépassés, apeurés ou tout simplement groggys, les Merengues ont bu la tasse à deux reprises. Un missile de Tiago mal géré par Casillas, un chef-d’œuvre de cycliste de Saul plus tard, ils ne s’en relèveront pas. La faute à une défense remaniée et sans repère, un milieu de terrain totalement dépassé, numériquement et physiquement, et une attaque sans ballon ni créativité. Face à cette apathie, l’Atlético a, lui, proposé de l’intensité et de la qualité. Tranquillement installée dans son désormais immuable 4-4-2, la petite armée de Simeone a joué. Sans violence, mais avec une maîtrise effrayante, elle a profité du retour au premier plan de son métronome Turan et de la forme interstellaire de Griezmann. Buteur et joueur, le Français a pensé conclure le festival local. La dernière banderille de Mandžukić aidant, l’Atlético revient à quatre points de sa victime du jour. La Liga, totalement relancée, reste à portée de tir des tenants du titre. Et du Barça, deuxième vainqueur de ce derbi madrileño propriété des locataires du Calderón.

Iker et l’enfer du Calderón

Le ciel est gris, la pelouse vert pâle, les bonnets rouges de sortie. Loin de la Bretagne, le Vicente-Calderón, rempli ras la gueule, se réchauffe en secouant une ribambelle de drapeaux rojiblancos et en vociférant son amour pour ses protégés. Avant même le coup de sifflet initial, le match est déjà lancé. Et l’avantage, lui, est bien aux couleurs locales. Pied sur le ballon, l’Atlético remporte la bataille du milieu et arrive à trouver Arda Turan. En-dedans depuis la reprise, le Turc ridiculise Coentrão et chauffe Casillas. Sans adversité dans les duels, les Colchoneros acculent le Real Madrid. Sur un énième centre, Mandžukić contrôle et remet en retrait pour Tiago. Arrivé comme un bourrin, le Portugais transperce les gants de San Iker et fait rugir un Calderón taquin. Sous les chants ironiques de « Iker, Iker… » , la pression ne fait que grimper d’un cran, et le danger fait feu de tous les côtés. Siqueira, sur une percée tout en puissance et en technique, centre en pichenette pour l’entrant Saul. D’un retourné acrobatique, le canterano trouve un poteau rentrant qui fait chavirer l’antre des bords du Manzanares. En 17 tours de cadran, le Real prend un bouillon monumental et n’en voit pas le bout. Ronaldo est bouffé, Bale transparent et Benzema aux abonnés absents. Un enfer, un vrai, qui aurait pu avoir une ampleur plus importante sans les errances du chef de gare de touche sur un Griezmann qui partait seul face au capitaine madridista.

Griezmann en feu

Dans un 4-2-4 d’urgence – Jesé Rodríguez ayant remplacé Khedira, Ronaldo se recentrant aux côtés de Benzema – le Real patauge. Dans une configuration qui lui sied à merveille, l’Atlético fait le dos rond et permet à ses aficionados de taquiner l’égo du dernier Ballon d’or, plus Casper que Superman. Tout le contraire d’un Antoine Griezmann qui, en bon fer de lance de l’attaque, empoisonne l’axe merengue. Toujours en mouvement, toujours juste, il oblige Casillas à la parade avant de tenter un retourné artistique. À quelques centimètres de la barre, sa tentative enjaille le Calderón. Tout juste nommé meilleur joueur du mois de janvier, l’homme à crête bouffe dans la foulée Varane sur une remise de la tête de Saul et envoie le peuple colchonero au paradis. À 3-0, les olés du public sont suivis de talonnades et de coups du sombrero. Avec une équipe mixte, suite aux entrées d’Illarramendi et de Chicharito, les ouailles d’Ancelotti n’y sont plus. Les contrôles sont foireux, les courses inexistantes. Bref, la victoire humiliante de l’Atlético est totale lorsque le natif de Mâcon, MVP de la rencontre et ovationné, délaisse son poste au profit du Niño local. La fin de match se limite à une fête rouge et blanc. Une fiesta du démon qui se termine par un centre de Fernando Torres et un coup de casque rageur de Mario Mandžukić, relève parfaite de Diego Costa. Le seul regret de Diego Simeone reste la manita manquée d’un pouce. Le Real, lui, peut s’inquiéter.

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Par Robin Delorme, au Vicente-Calderón

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