- Espagne
- Liga
- 36e journée
- Levante/Atlético Madrid (2-0)
L’Atlético grille son joker
Séché en plein vol par Levante (2-0), l'Atlético de Madrid sent le souffle du Real dans son cou. Toujours maîtres de leur destin, les Colchoneros ne disposent plus d'aucun joker en poche et devront batailler jusqu'à la dernière journée pour s'adjuger l'une des Ligas les plus folles depuis des décennies.
Levante – Atlético (2–0) Filipe Luís (7′ csc), D. Barral (68′) pour Levante
Un marquage un peu trop serré, un regard d’assassin, un coup de tête à l’envers peu académique, puis une torgnole en retour. Ces caresses entre Diego Costa et Momo Sissoko, dans le premier acte, sont passées inaperçues aux yeux de l’arbitre, Gonzalez Gonzalez. Mais illustrent toute l’impuissance et la frustration qui ont habité l’Atlético de Madrid en ce dimanche. Après leur exploit londonien du milieu de semaine, les hommes de Diego Simeone n’ont su rééditer telle performance sur la pelouse de Levante. Une défaite 2-0 qui doit plus au manque de réussite face aux buts et/ou à un Keylor Navas infranchissable qu’à un vrai trou d’air. Avec ce revers, les Matelassiers conservent tout de même leur destin entre leurs pieds, mais ne disposent plus d’aucun joker. Du même coup, le voisin du Real Madrid sourit et peut espérer revenir à égalité de points s’il remporte son duel du soir face à Valence et son match de retard mercredi à Valladolid. La Liga est relancée, le derby de la capitale espagnole ne fait que commencer.
Un Pitbull muselé
Il n’y a jamais de petit match. Avec ce principe en tête, Diego Simeone aligne sept des onze titulaires de la bataille de Stamford Bridge. Ça tombe bien, le Ciudad de Valencia abrite l’une des équipes les plus « british » de Liga. Un ADN que ne renie pas Levante dès l’entame de la rencontre. Sur leur premier corner, les ouailles de Caparros n’ont pas besoin de dévier la chique. Bien malgré lui, Luis Filipe voit le centre rebondir sur sa poitrine. Sans réaction, Courtois ne peut que constater les dégâts : l’Atlético va devoir courir après le score. Les idées en place, les Colchoneros conservent le ballon et se procure rapidement une balle d’égalisation. Trouvé dans le dos de la défense, Raúl García envoie une reprise stoppée à bout portant par Keylor Navas (13e). À l’affût, David Villa ne peut redresser et balance un drop. Le Costaricain, l’un des meilleurs portiers de Liga, remettra ça sur une lourde frappe du nom compte-double Alderweireld (36e). Entre-temps, pas grand-chose. Levante hache le jeu pendant que l’Atlético se fâche. Illustration en est donnée par Diego Costa : plus ronchon qu’à l’accoutumée, le Pitbull passe son temps à pester contre l’arbitre et à se brouiller avec l’arrière-garde adverse. Chanceux, il évite même la biscotte rouge à de multiples reprises. À la pause, ce sont les Valenciens qui mènent. Et le Real qui sourit.
Keylor Navas, un blase cache un mur
Aux grands maux, les grands remèdes. Pas vraiment enthousiasmé par la prestation de Villa et Garcia, le Cholo sort de sa poche Arda et Adrian. De la technique et de la vitesse qui font le plus grand bien face à une défense gaillarde et regroupée. Plus tonique, l’Atlético enchaîne les temps forts et actions dangereuses. Dans les petits périmètres ou sur des centres, grâce à des actions collectives ou des fulgurances individuelles, rien n’y fait : Keylor Navas est infranchissable. Sur une nouvelle frappe longue distance d’Alderweireld, le dernier rempart se détend de tout son long pour aller sortir de la lucarne le ballon contré. Face à ce mur, l’Atlético perd de sa concentration défensive. Sur un contre rondement mené, la pointe Barral profite des espaces pour devancer la sortie de Courtois. Levante double la mise et plonge les milliers d’Hinchas présents à Valence dans un triste silence. Car en cet après-midi dominical, tout va de travers. Comme la frappe d’Adrian qui s’écrase sur le poteau de Navas. Comme ces dizaines de centres qui ne trouvent jamais preneur. Le bus qui attendait les Colchoneros mercredi à Londres était tout simplement en attente à Levante et était costaricain.
Par Robin Delorme, en Espagne