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L’Atlético et le casse-tête Griezmann
Alors que la reprise des clubs de Liga approche à grands pas, l’Atlético de Madrid s’est découvert un nouveau casse-tête : Antoine Griezmann. Trop gourmand en salaire, le Français ne peut en effet être enregistré par les Colchoneros, qui souhaiteraient le renvoyer à Barcelone. Problème, en Catalogne, on ne voudrait également pas de lui.
Depuis son arrivée au FC Barcelone à l’été 2019, Antoine Griezmann glisse. Déchiré entre un manque de confiance criant et un rendement sportif quasi inexistant, le Mâconnais s’est en effet perdu. Tout ça la trentaine à peine entamée et alors que sa carrière était jusque-là bien maîtrisée. Invisible au Barça, « Grizou » a ainsi tenté de renouer avec son vieil amour, l’Atlético, au mois d’août dernier. Un prêt forcé, au bilan peu concluant (8 buts, 7 passes décisives en 39 matchs toutes compétitions confondues), aujourd’hui devenu cul-de-sac. Car alors qu’on annonçait son option d’achat de 40 millions d’euros levée par les Matelassiers, le comité de finances de la Liga est venu faire des siennes. La raison : le salary cap autorisé par l’instance espagnole aurait été dépassé de 100 millions d’euros par le club d’Enrique Cerezo. Pour rentrer dans les clous, Griezmann devra donc être « sacrifié » . Mais pour aller où ?
Plafond d’argent
En cette dernière semaine de juin, la Liga a entamé ses ultimes inspections financières auprès des 20 clubs présents dans l’élite la saison prochaine. Un tour de table passé sans encombre par les différents clubs, malgré quelques subtilités. Parmi elles, ce plafond salarial atteint par l’Atlético de Madrid. Comme l’annonce la radio COPE, les Rojiblancos seraient en effet hors limite, la faute, notamment, aux 33 millions d’euros annuels perçus par Griezmann. Un coût majeur, non sans conséquences à moyen et long termes, malgré le démenti de la direction colchonera dans les colonnes de Mundo Deportivo : « Pour que l’option d’achat d’Antoine Griezmann soit entièrement levée par l’Atlético de Madrid, il doit jouer 50% des matchs de Liga de la saison 2022-2023, peut-on y lire. Or, la saison n’ayant toujours pas commencé, Griezmann ne peut être considéré comme un joueur de l’Atlético. »
Car avant ce couperet administratif, la Liga, le FC Barcelone et l’Atlético s’étaient entendus sur le transfert définitif du meneur de jeu dans la capitale. La Liga Nacional de Fútbol Profesional a même enregistré par avance, et avec un accord « tacite » , tel que le précise la COPE, les 40 millions d’euros d’indemnité demandés par le Barça. « Griezmann va continuer à l’Atlético de Madrid, avançait le président Cerezo quelques semaines en arrière au micro de Movistar. L’option d’achat ? C’est le moins important. Quand un joueur veut jouer dans un club, l’argent est le moins important. » Une transaction qui ne devrait donc malheureusement pas tarder à tomber à l’eau.
Et si Marseille en profitait ?
Forcé de renoncer à la signature de l’attaquant français, l’Atlético se retrouve également coincé sur l’un de ses autres principaux dossiers. Libre depuis sa fin de contrat à Dortmund et annoncé avec insistance à l’Atléti, Axel Witsel ne peut effectivement toujours pas être enregistré par son nouveau club tant que la situation d’Antoine Griezmann n’est pas réglée. Ne reste dès lors qu’un retour – obligatoire – du tricolore au FC Barcelone. Mais pour combien de temps ? N’entrant pas dans les plans d’un Xavi désireux de construire sur de nouvelles bases, ni dans ceux de Joan Laporta, pour des raisons économiques évidentes, « Grizou » est coincé. Il faut dire qu’au sein d’un Barça n’ayant pour le moment pas recruté (à l’exception du jeune Pablo Torre, arrivé du Racing Santander au mois de mai), et encore moins vendu, la problématique Griezmann ne se situait pas vraiment comme une priorité jusque-là. Désormais, elle l’est.
Car avant de se décider à quitter la Catalogne, l’homme aux jolies teintures devra s’assurer d’un point de chute viable. Et les candidats ne sont pas légion. Loin de toutes considérations techniques, pour un joueur au niveau encore très élevé, ce sont surtout les arguments extrasportifs, ou du moins périphériques, qui pèseront dans ce choix bipartite. À l’affût, l’Olympique de Marseille pourrait donc subtilement rafler la mise. Griezmann, rarement avare en flatteries au moment de parler de l’OM, son « club de cœur », ne serait alors pas réticent à l’idée d’y poser définitivement pied. Un prêt a ainsi été évoqué, même si rien de concret n’a encore filtré, d’autant que cette idée ne déplairait pas à Pablo Longoria, en ménage intensif à la Canebière. Des problèmes financiers de l’Atlético, au loft du Barça, les casse-tête d’Antoine Griezmann ne semblent donc toujours pas réglés. Et la boule de neige pas près de s’arrêter de rouler.
Par Adel Bentaha