- Supercoupe de l'UEFA
- Real Madrid-Atlético (2-4)
L’Atlético détrône le Real
Chahuté en début de rencontre, mais porté par un Diego Costa de haut vol, l'Atlético a finalement dompté le Real à la régulière, en submergeant la Maison-Blanche en prolongation.
Real Madrid 2-4 Atlético de Madrid
Buts : Benzema (27e), Ramos (63e, sp) pour le Real // Costa (2e, 79e), Ñíguez (98e) et Koke (104e) pour l’Atlético
Vraiment difficile de mieux commencer une saison. Par une victoire. Face au tenant du titre de la Ligue des champions. Et c’est encore mieux, quand c’est aussi le rival honni. Chahuté par le Real en première période, l’Atlético n’a jamais baissé la tête, notamment grâce au réalisme d’un Diego Costa toujours aussi diabolique. Pour finir par faire tomber logiquement l’ogre madrilène, qui ne remportera donc pas une troisième Supercoupe d’Europe de rang.
Professeur Costa vs shérif Rim’k
Il y a bien une petite contrariété qui accompagne la carrière de tout bon joueur professionnel : les vacances estivales sont courtes. Beaucoup trop même, aux yeux du duo Ramos-Varane, qui ressemble encore à deux écoliers traînant les pieds à l’heure de retrouver le chemin de la classe. Pas une bonne idée quand on croise la route du professeur Costa, qui leur pose une colle d’entrée de jeu. Après avoir dominé le capitaine madrilène dans le jeu aérien, l’avant-centre devance le Français en vitesse, avant de dégommer les filets de Navas dans un angle fermé. Le Real vient à peine de se dégourdir les pattes que l’Atlético mène déjà 1-0. Manifestement pas trop dur à avaler pour les poulains de Lopetegui, qui se mettent simplement à réciter leur gammes : la Maison-Blanche met les cannes sur le ballon et les Colchoneros ne peuvent plus que galoper. Bale, très en jambes, fait mumuse avec Saúl, Marcelo allume un premier pétard à la 20e minute de jeu, Kroos et Isco donnent le la au milieu de terrain. Bref, un parfum d’égalisation flotte rapidement dans l’air. Karim Benzema en profite pour jouer les redresseurs de tort : peu avant la demi-heure de jeu, Gareth Bale fait bouffer le gazon à Lucas Hernandez, puis catapulte une galette sur la tête de l’ancien Lyonnais, qui fusille Oblak à bout portant.
Costa croisière
En perte d’altitude, les hommes de Simeone tentent d’éviter le crash en remettant le pied sur la sphère dans le deuxième acte. Le duo Lemar-Griezmann montre enfin le bout de son museau et la surface du Real semble un temps presque accessible. Presque. Finalement, les Madrilènes contrôlent habilement leur affaire et jouent les animaux au sang-froid en attendant une bavure adverse. Et c’est Juanfran qui craque, en étant coupable d’une vilaine main dans la surface. Évidemment, Ramos transforme l’offrande et tout le monde semble à peu près savoir comment tout cela est appelé à se terminer. Tout le monde, sauf Diego Costa. L’attaquant se remet d’abord la tête à l’endroit en se fendant d’une ou deux saloperies sur Sergio Ramos. Sans doute un petit plaisir personnel. Puis y va carrément de son doublé en battant Navas de près, bien aidé par la passivité de la défense du Real et une offrande de Correa. Un pion de renardeau, qui envoie tout ce beau monde en prolongation.
De quoi définitivement relancer l’Atlético, dont le pressing commence à faire souffrir une arrière-garde merengue sur courant alternatif. Varane se troue complètement, et Thomas Partey en profite pour trouver Saúl Ñíguez dans la surface, qui allume Navas d’une sublime volée du gauche. Diego Costa, impitoyable, en profite alors pour victimiser une fois de plus à peu près tout le monde. Après avoir attiré trois joueurs vers lui, le tank des literies trouve Vitolo, qui transmet à Koke, qui plante le quatrième pion des siens. Rideau et fin de soirée joviale pour l’Atlético, qui remporte sa troisième Supercoupe de l’UEFA, après les éditions 2010 puis 2012. Les Colchoneros clouent le bec d’un Real Madrid qui n’a donc encore pas digéré les départs de Zinédine Zidane et Cristiano Ronaldo. Et va devoir cravacher pour montrer qu’il a toujours les tripes pour régner sur une Europe qui a déjà recommencé, ce mercredi soir, à lui tirer la langue.
Real Madrid (4-3-3) : Navas – Marcelo, Ramos, Varane, Carvajal – Kroos, Casemiro, Isco – Asencio, Benzema, Bale. Entraîneur : Julen Lopetegui.
Atlético de Madrid (4-4-2) : Oblak – Hernandez, Savić, Godín, Juanfran – Hernandez, Saúl Ñíguez, Lemar, Koke – Diego Costa, Griezmann. Entraîneur : Diego Simeone.
Par Adrien Candau