- Europa League
- 16è
- Atletico Madrid/Lazio
L’Atletico déjà qualifié ?
Ce soir, l’Atletico Madrid reçoit la Lazio Rome en seizièmes de finale retour de l’Europa League. Vainqueur 3-1 au match aller, les Colchoneros sont quasiment qualifiés. D’autant qu’Edy Reja, le coach romain, a annoncé sa démission hier, et disputera donc son dernier match ce soir. L’histoire d’un non-match annoncé ?
Un tremblement de terre à ciel (presque) serein. Edy Reja, à compter de demain, ne sera plus le coach de la Lazio. L’entraîneur a annoncé sa décision hier. A la base, il n’aurait même pas dû partir pour Madrid. Mais comme c’est un homme de valeurs, il a décidé d’accompagner ses joueurs pour ce dernier déplacement. Comme pour finir son œuvre. Après quoi, il saluera tout le monde, et s’en ira, las de dirigeants qui ont fini par l’exaspérer et le dégouter. Or, pour ce match face à l’Atletico Madrid, Reja risque bien de finir son aventure sur une touche négative. Berardi, Barluzzi, Fagioli, Serpieri, Zampa, Rozzi. Leurs noms n’évoquent pas grand chose, voire rien. Et c’est bien normal. Pourtant, ce sont ces joueurs là qui sont sur la feuille de match de la Lazio pour ce retour d’Europa League contre l’Atletico Madrid. Face à la situation d’urgence de ses blessés, Reja, qui se sait déjà éliminé (au-delà de sa démission), a préféré laisser au repos quelques cadres en vue des prochaines échéances de championnat, et d’amener six jeunes de la Primavera visiter Madrid. Toujours out, Konko, Brocchi, Cana, Radu et Rocchi ont été laissé à la maison. Même sort pour Miroslav Klose. L’Allemand, légèrement affaibli par une douleur au dos, a préféré rester à Rome plutôt que de suivre ses copains à Vicente Calderon.
Récupérer les pièces
Le message est clair : la Lazio n’amène pas avec elle toutes ses armes. Pourquoi ? Parce qu’elle s’est faite une raison. Dans la situation actuelle des choses, qui risque encore d’empirer dans les prochains jours avec le chaos provoqué par la démission de Reja, la défaite concédée au match aller (1-3) est trop lourde pour être rattrapée. L’exploit est impossible, et Reja l’a admis. « Si seulement j’avais eu tous mes joueurs à disposition, avait-il soupiré juste après le match aller, sans penser que le retour serait son dernier match à la tête du club. J’espère récupérer des pièces essentielles d’ici à la semaine prochaine » . Oui, mais le destin en a voulu autrement. Encore et toujours privée de nombreux joueurs dimanche soir (Ledesma, le meneur de jeu, a dû jouer en défense centrale), son équipe a perdu lamentablement à Palerme (5-1). Grâce au faux pas de l’Udinese, la Lazio a pu toutefois conserver sa troisième place au classement. Pour Reja, il s’agissait là d’un petit signe : sa formation doit désormais tout miser sur le championnat, pour accrocher cette troisième place qualificative pour la Ligue des Champions. Seul problème : lui ne participera plus à cette course vers la troisième place. Tant pis pour son président, devenu son pire cauchemar.
L’échec du mercato hivernal
Pourtant, des renversements de situation, on en a vu. Surtout en Coupe d’Europe. Mais celui-là, plus personne n’y croit. Et surtout, plus personne n’en a vraiment envie. Extrêmement pénalisée par les blessures de ses joueurs les plus importants, la Lazio a besoin d’aborder le sprint final de la saison avec une équipe compétitive, quel que soit l’entraîneur qui sera sur son banc (Simone Inzaghi ? Gigi De Canio ? Mauro Tassotti ?). En championnat, la lutte pour la troisième place va se jouer avec l’Udinese, la Roma et le Napoli, trois équipes en pleine possession de leurs moyens, surtout les deux dernières (on a pu le constater mardi soir). Or, l’Europa League, disputée le jeudi, ne fait qu’enlever des forces à cette équipe laziale qui n’a pas le banc nécessaire pour jouer sur les deux tableaux. La faute à un mercato hivernal foiré et à une préparation physique douteuse tant les blessures se multiplient. Dommage, donc, car la Lazio avait fait de l’Europa League l’un de ses principaux objectifs de la saison. Mais il faut dire que l’Atletico Madrid aussi. Et les Madrilènes, s’il n’y avait pas eu cette large victoire au match aller, seraient dans la merde aussi. La preuve : entre blessés et suspendus, Simeone ne peut même pas convoquer 18 joueurs dans son équipe première. Comme Reja, il a donc dû aller piocher dans sa Cantera.
A l’abri d’un cataclysme
Au match aller, le duo Diego-Falcao a fait beaucoup de mal à la formation romaine. Il s’en sera rien ce soir, puisque Diego, touché ce week-end lors du déplacement à Gijon, sera absent pendant un mois. Ajoutez à cela les blessures d’Arda Turan et d’Antonio Lopez, ainsi que la suspension de Mario Suarez, et voilà un Cholo Simeone contraint de convoquer Sergio Marcos, Saul Niguez, Cidoncha et Pedro Martìn, quatre joueurs de l’Atletico Madrid B (actuel neuvième de troisième division). Une situation qui n’inquiète pas plus que ça l’entraîneur argentin, qui est bien conscient qu’il faudrait un cataclysme pour que son équipe perde par trois buts d’écart à domicile, sachant qu’elle n’a encaissé que deux pions toutes compétitions confondues lors des huit derniers matches. Et ce n’est pas Libor Kozak, jeune attaquant de 21 ans aligné seul en pointe ce soir côté Lazio, qui va lui faire peur. La qualification est à portée de main, et Simeone n’a aucune intention de la laisser filer. Même pas pour son ancien amour.
Eric Maggiori