- C1
- Quarts
- Leicester-Atlético (1-1)
L’Atlético braconne les Foxes
Dans la tannière de Leicester, l'Atlético a fait de l'Atlético : une victoire à l'expérience, solidement acquise face à la fougue des Foxes qui auront parfois été trop naïfs. Il aura juste manqué ce petit but anglais pour faire trembler les esprits et offrir une fin de match à suspense...
Leicester 1-1 Atlético
Buts : Vardy pour Leicester (61e) // Saúl Ñiguez pour l’Atlético (26e)
Kasper Schmeichle le sait : il ne devait pas se retrouver dans cette position ce soir. En se retournant pour aller chercher le ballon propulsé dans ses buts par Saúl Ñiguez à la 26e minute, il acte le fait que Leicester doit désormais en marquer trois. La réduction du score de Jamie Vardy n’y fera rien, l’Atlético de Madrid sort un Hannibal Leicester à l’appétit entamé par manque d’efficacité, dans un match dominé par des Anglais finalement sortis à l’espagnole. Il y aura bien eu quelques frissons, mais pas ce but – pourtant à portée – qui aurait réellement fait trembler les Colchoneros. Une qualification dans les règles de l’art.
Saúl, ivre de bonheur
Comme quoi, on peut montrer plus de jeu en dix minutes qu’en un match aller. Recroquevillé en défense à Vicente-Calderón, Leicester a cette fois-ci décidé de poser le pied sur le ballon, porté par un tifo renard à en faire jalouser Rouky. Petite surprise sur le terrain : Kevin Gameiro, trop juste, est sur le banc. À moins que Simeone ne se réserve une cartouche… Comme prévu, ce sont donc les Foxes qui dégainent les premiers : Vardy trouve Okazaki en profondeur, qui débarque trop vite pour cadrer sa frappe (21e). Les Anglais tournent autour du pot, mais l’entreprise ressemble finalement plus à une tentative d’introduire une cuillère à travers un opercule fermé. Et à prendre possession du ballon, Leicester assiste impuissant au coup qu’il tentait de monter au match aller : un but à l’extérieur. Saúl Ñiguez se retrouve horriblement seul à la réception d’un centre au second poteau de Filipe Luís, et conclut d’un coup de crâne puissant côté opposé (26e). Kasper Schmeichel a beau haranguer ses troupes, il faudra désormais en marquer trois. Et ça, ça a de quoi vous briser un moral. On ne peut pas reprocher à Jamie Vardy de courir, ni à Drinkwater de tenter de briser des lignes. Enchaînant les passes vers l’avant comme les consonnes dans son nom de famille, l’international anglais n’aura le temps que de profiter de cette volée de Mahrez bien captée par Oblak avant de rentrer aux vestiaires (34e). À noter : la prestation très solide de Griezmann, autant présent en attaque qu’en défense.
Leicester loupe sa station
Au retour des vestiaires, Shakespeare fait naître de sa plume l’espoir d’un scénario fou : et si l’entrée d’Ulloa à la place d’Okazaki permettait de renverser le jeu ? Plus physique, plus costaud, plus présent à la retombée des centres, le grand Chilien pèse au cœur de la défense madrilène, et c’est d’ailleurs à la suite de l’un de ses jeux en pivot que survient l’égalisation de Leicester : Simpson centre au cœur de la surface des Colchoneros, et qui surgit ? Jamie Vardy ! Le héros de Séville – animal au sang très froid sur le coup – fusille Oblak et toute la défense espagnole regroupée dans ses buts (61e). « Maintenant il faut serrer les coudes » , annonce-t-on à la télé tandis que le public se réveille à nouveau… Le match que l’on pensait perdu réserve peut-être une belle surprise. Dans l’agitation générale, Fuchs, Vardy et Ndidi manquent de donner coup sur coup l’avantage à Leicester qui pousse, qui pousse, et qui pousse ! En parlant d’agitation, Mahrez et Albrighton manquent parfois de jugeote au moment de frapper, alors que des dédoublements eussent été préférables. On souligne l’entrée très remuante de Chilwell à la place de Yohan Benalouane, tant le petit Anglais multiplie les courses et les centres sur son aile gauche. Shakespeare croise les bras sur son banc à l’approche du coup de sifflet final, il sait que le train est passé. L’Atlético sort son adversaire du soir à l’expérience, et on ressort avec cette impression d’avoir assisté au sempiternel même match des Colchoneros, maîtrisé, sans folie. Qualifiés. Ce sont désormais eux qui portent le masque du Lecter, tueur à sang-froid qui, à l’image de Robert Pattinson dans Twilight 1, s’est farci du petit gibier ce soir.
Résultats et classement de la Ligue des champions Retrouvez toute l’actualité de la Ligue des championsPar Théo Denmat