- Espagne
- Liga
- 34e journée
- Atlético/Elche (2-0)
L’Atlético a la « chance du champion »
Dans la douleur, mais dans son eden du Vicente-Calderón, l’Atlético de Madrid est venu à bout d’Elche (2-0). Et ce après s’être fait dessus pendant plus de 70 minutes. Avec ce succès capital, les Colchoneros prennent provisoirement six points d’avance sur le Real Madrid. Désormais, place à Chelsea.
Atlético de Madrid – Elche : 2-0Buts : Miranda (72e) et Diego Costa (90e) pour l’Atlético.
Valence, Levante, Málaga, Barcelone. Dans cet ordre, tel est le programme qui attend l’Atlético de Madrid. En remportant trois de ces quatre dernières rencontres, les Colchoneros seront assurés de terminer champions d’Espagne. Après leur victoire dans la douleur face au modeste Elche (2-0), ils en prennent la forme. Car après en avoir chié pendant plus d’une heure, raté un penalty par le biais de David Villa, les ouailles de Simeone ont fait appel à leurs tripes. La chance du champion, paraît-il. La chance d’être transporté par un Vicente-Calderón toujours au top des charts, sans aucun doute. Dans une ambiance tout d’abord « bon enfant » , puis dans une cocotte minute en attente de la libération, les Indiens ont joué leur rôle de douzième homme à plein régime. Heureux hasard, c’est l’ancien Doubiste Miranda qui est venu ouvrir le score d’un coup de casque. Un Brésilien qui avait donné il y a de ça un an la Copa del Rey à l’Atlético de Madrid dans le temple de l’ennemi merengue. Avec ce pion, c’est la Liga qui tend cette fois les bras à la bande à Gabi. Chelsea est prévenu, l’Atlético a la baraka. Et Thibaut Courtois.
Courtois « fais-moi des enfants »
Pour son vendredi saint, le peuple colchonero se rend à sa Mecque, le Vicente-Calderón. Tee-shirts au vent, bières bien accrochées au bras et pipas en poche, les aficionados rojiblancos apprécient le soleil estival et le onze de gala aligné par Simeone. Avec dix titulaires en puissance et un Adrian de retour au premier plan, cette équipe se préchauffe pour son rendez-vous continental du milieu de semaine. Trop, sans doute. Malgré dix premières minutes intéressantes, les Matelassiers se couchent. Les passes se font dans le mauvais tempo, les actions sont portées disparues et le Vicente perd de son allégresse. Tout le contraire d’Elche. Entreprenants, les Franjiverdes sortent proprement la chique alors que Carlos Sánchez ratisse dans l’entrejeu. Sur une lourde frappe, Javi Marquez oblige même le double mètre de Courtois à la parade. Dans la foulée, Sapunaru, étrangement seul, claque une tête sur le corner. Une énième fois, le portier belge claque un double arrêt monstrueux sur sa ligne et préserve la neutralité du tableau d’affichage. De quoi réveiller un tantinet de moribonds Colchoneros qui, par Filipe Luís (25e) et David Villa (42e), auront l’occasion de faire sortir de sa torpeur Manu. Par deux fois, à côté, et surtout à méditer.
Une histoire de penalty
Histoire de donner un peu plus de mordant à des poulains qui en manquent, Diego Simeone sort de la guérite Raúl García en lieu et place de l’invisible Adrian. Le Navarrais, on fire cette saison, ne tarde pas à faire des siennes. Sur un long ballon, il devance Sapunaru et s’écroule dans la surface. Sur le pénalty, un exercice dans lequel Diego Costa s’est déjà raté la semaine passée, David Villa s’élance. Et se rate. Manu s’étire du bon côté puis, sur le corner, apprécie la tête trop décroisée de l’ancien de l’Osasuna. Le match s’emballe enfin. L’Atlético, plus haut et plus intense, presse Elche dans sa moitié de terrain. Des Ilicitanos qui échangent leur beau jeu du premier acte par de gros et vilains taquets. Diego Costa prend boîte sur boîte pendant que le Vicente-Calderón trépigne d’impatience. La délivrance viendra de l’ancien Lionceau, rugissant face au Frente Atlético. Sur un corner du nouvel entrant Sosa, Miranda catapulte depuis le second poteau le cuir dans les filets de Manu. En ébullition, en transe même, les Indiens des bords du Manzanares lâchent les décibels, leurs poulains les chevaux. Les derniers instants oscillent entre guerre de tranchées, contres avortés et mal de crâne assuré. Sur une énième percée plein champ, Diego Costa est déséquilibré dans la surface par Sapunaru. Pénalty, peine capitale et nouvelle banderille d’un Pitbull qui ne lâchera plus son os.
Par Robin Delorme, au Vicente-Calderón