- Supercoupe d'Espagne aller
- Athletic Bilbao/FC Barcelone (4-0)
L’Athletic Bilboa Constrictor
Pour être tout à fait franc, Bilbao n'a pas vraiment touché le ballon ce soir, mais il s'est montré tellement courageux, oppressant et létal à la fois, qu'il a étouffé le Barça de long en large. Il va falloir en montrer beaucoup plus au match retour.
Athletic Bilbao 4-0 FC Barcelone
Buts : San José (13e), Aduriz (53e, 62e, sp 68e)
Immobile. Camouflé. Oppressant. Le boa laisse croire à sa victime qu’elle a le contrôle. Un premier coup porté contre toute attente sur une occasion qui n’en était pas vraiment une. La proie est blessée. Il faut maintenant appuyer haut et fort. Le futur dîner suffoque, mais croit pouvoir s’échapper. L’étreinte se durcit jusqu’à devenir mortelle. Le Barça ne respire plus, c’en est fini. L’Athlétic n’a tenu le ballon que 30% du temps, mais patience, courage et pressing ont triomphé ce soir. Les Basques se sont appuyés sur le magnifique but de San José au quart d’heure de jeu pour contrer en seconde mi-temps et aller chercher cette grande victoire 4–0. L’Athletic Bilbao remporte le match aller de la Supercoupe haut la main contre la meilleure équipe d’Espagne et d’Europe 2014/2015. Et ça, ce n’est pas rien.
Ter Stegen n’est pas Neuer
9 minutes et 43 secondes. C’est le temps qu’il faut à Bilbao pour enchaîner plus de trois passes d’affilée. Sinon, le reste du temps, c’est le Barça qui tient le ballon. Beaucoup. Trop. C’est qu’ils sont vaillants, les Leones. Et patients aussi. Ils pressent haut et prennent finalement autant de risques que leurs adversaires, puisque le Barça fait tourner le ballon dans son camp. La preuve, c’est que l’Athletic se crée la première occasion. Un tir d’Eraso sans angle. Un avertissement. Et puis quelques minutes plus tard, alors que les Basques sont toujours autant privés de ballon, Ter Stegen tente une sortie inutile sur un ballon aérien à l’extérieur de sa surface. Le ballon atterrit dans les pieds de San José au milieu de terrain qui frappe sans se poser de question. Il lobe le gardien allemand, qui s’est pris pour Neuer l’espace de quelques secondes, et marque certainement déjà l’un des buts de cette saison. 1-0.
San José.
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— Alvaro Velasco (@alvaro_velasco) 14 Août 2015
Moment de solitude. Heureusement pour le deuxième gardien international allemand, ses coéquipiers se portent un peu plus vers l’avant après cette claque sur la nuque. Suárez tricote dans la surface, Messi s’excite, bondit autant qu’il le peut, Pedro multiplie les courses. Le Barça est blessé, mais a encore de l’énergie.
Meurtre à l’étouffée d’Aduriz
Pedro nous en donne la preuve dès le retour des vestiaires. Lancé en profondeur, il se démerde comme il le peut pour frapper, mais ne fait trembler que la barre. Quelques secondes plus tard, Messi, bien servi en retrait, tombe sur un bon Iraizoz. Le Barça s’agite, se fatigue, s’énerve. L’Athlétic patiente, reprend des forces et frappe en contre. À la 53e, Merino récupère un ballon très haut sur le terrain, fait un boulot monstre sur son côté gauche face à Dani Alves et dépose un caviar sur la tête d’Aduriz qui croise et trompe Ter Stegen. 2-0. Le Barça fait entrer du sang frais, Iniesta, Rakitić, parce qu’il commence à manquer d’air. Il suffoque. Le moment choisi par Bilbao pour s’enrouler autour de son cou. Pas question de lui laisser reprendre son souffle. Aduriz, encore lui, traîne dans la surface et profite d’un autre caviar pour durcir encore un peu plus l’étreinte de son équipe. 3-0. Et puis le coup final est porté par l’arbitre. Une faute pas si évidente de Dani Alves sur Aduriz. Pénalty transformé par Aduriz lui-même, héros de cette soirée. 4–0. Le Barça ne respire plus. L’Athlétic Bilboa peut savourer tranquillement. Il va falloir maintenant digérer ce gros gibier pour le match retour.
Par Ugo Bocchi