- Europa League
- 1/2
- Athletic Bilbao/Sporting Portugal (3-1)
L’Athletic Bilbao au bout du suspense…
Dans un affrontement de nouveau dantesque, Bilbao n’a pris un avantage définitif qu’à deux minutes de la fin (3-1) contre un Sporting qui méritait également la finale. Trente-cinq ans après leurs aînés, les gamins de Bielsa rejouent une finale européenne.
Athletic Bilbao-Sporting Club du Portugal (3-1) Buts: Susaeta (17è), Ibai Gomez (45è +1), Llorente (88è); Van Wolfswinkel (44è)
Depuis hier, on ne bâtit plus trop de châteaux en Espagne. Les fans de l’Athletic vous diraient que la cathédrale de San Mamès ne s’y situe pas puisqu’elle se trouve au Pays basque. Si le fantasme d’une finale Real-Barça appartient au pays des songes, tout Bilbao et alentour rêve d’une finale contre l’Atletico ou Valence. Les Portugais du Sporting regrettent encore la finale de la coupe de l’UEFA perdue à domicile contre le Spartak Moscou en 2005 (1-3). Ils perpétuent la série de clubs lusitaniens en demi-finale et succèdent à Benfica, Braga et Porto présents l’an dernier. Les hommes de Sà Pinto viennent en Espagne avec l’idée d’imiter Chelsea et le Bayern et de préserver leur maigre avantage.
Rythme soutenu
Malgré un Diego Capel virevoltant, l’Athletic doit faire le jeu –pas ce qu’il préfère. Fernando Llorente se heurte à Anderson Polga (4è, 13è). Ibai Gomez inquiète l’excellent Rui Patricio (16è) juste avant la digue ne saute : Sur un centre de Muniain, Llorente prolonge de la tête pour Susaeta qui ouvre le score dans la minute suivante (1-0). Le scénario idéal pour les basques qui vont voir venir. En guise de réponse, Capel trouve la tête de Pereirinha, hors-cadre (20è). Le Sporting n’abdiquera pas. Coup-franc de Fernandez dans la niche d’Iraizoz (30è). Sur un corner, le portier basque sauve sur une tête d’Anderson Polga (33è). La menace se précise même si Ibai Gomez inscrit un but en position de hors-jeu (32è). Comme à l’aller, le rythme est soutenu. Ibai Gomez puis Llorente rate l’occasion de faire le break (40è, 42è)…
La punition ne tarde pas : van Wolfswinkel, pourtant au supplice face à Javi Martinez, profite d’un ballon qui voyage plusieurs fois dans la surface d’une reprise écrasée du gauche (1-1, 44è). Le jeune néerlandais, qui rate beaucoup, avait déjà été décisif à Kharkiv. Mais comme cet affrontement est somptueux, Bilbao reprend l’avantage sur l’engagement. Balle sur Llorente en appui qui sert pour l’inévitable Ibai Gomez qui frappe du gauche (2-1, 45è +1). San Mamès hurle sa joie. Egalité parfaite, faites vos jeux, rien ne va plus…
35 ans après
L’excellent Carriço remplace Matias Fernandez. Ca repart furieusement. L’Athletic domine sans être trop dangereux. Ca ne dure pas longtemps. Muniain intenable envoie un missile de l’angle de la surface côté droit, Rui Patricio fait admirer sa classe (51è). Sur le corner, Javi Martinez envoie une tête sur le poteau alors que le portier de la Seleçao gobe les mouches. Trois minutes plus tard, c’est au tour d’Insua sur coup-franc, évidemment, de toucher le poteau. Bielsa maugrée sur la touche. Les locaux poussent encore et toujours mais le Sporting va incroyablement vite en contre. Pour peu de bénéfices pour l’instant. Les joueurs fatiguent, les fans des deux équipes se crispent, l’intensité et le suspense demeurent. Une mine d’Iturraspe (69è) et une tête de Llorente (73è), aux faux airs de Giroud, inquiètent – un peu- Rui Patricio, toujours impeccable. Ca se rapproche, ça tangue, ça braille. Anderson Polga sauve sur sa ligne (72è) à la suite d’une tête de Javi Martinez sur un coup-franc excentré.
Avec ses bretelles et ses manches faussement reprisées, Sà Pinto fait le show sur le bord de la touche. Le Sporting est acculé mais tient son rang. On s’achemine vers la prolongation quand Ibai Gomez fait un drôle de numéro sur l’aile gauche et centre à ras de terre, la balle est touchée, et par un défenseur portugais puis par Llorente qui la propulse dans le but de Rui Patricio via le poteau sans qu’on sache s’il l’a fait exprès (3-1, 88è). Liesse, bonheur, hurlements et Bielsa marmonne le long de la touche la tête baissée. Le Sporting peut être dépité et fier, il aurait fait aussi un finaliste tout ce qui a de plus présentable. Ce sera donc Athletic-Atletico, une finale pour hommes forts à Bucarest. Bilbao retrouve une finale européenne trente-cinq ans après la finale contre la Juve en 1977.
Par Rico Rizzitelli