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L’Assembé national

Propos recueillis par Florian Cadu
L’Assembé national

Sans faire de bruit, Guy-Roland Ndy Assembé remplit son petit CV au plus haut niveau français. Contre Monaco, le portier disputera son centième match de Ligue 1. Un chiffre qui correspond bien à sa carrière réalisée exclusivement dans l’Hexagone. Interview.

Depuis ta naissance à Yaoundé, il y a eu un long parcours avant que tu ne deviennes centenaire en première division… Tu es venu à quel âge en France ?Je suis arrivé d’Afrique quand j’avais deux ans. J’ai suivi mes parents, qui cherchaient une vie meilleure. Comme beaucoup de gens qui quittent leur pays d’origine, en fait. Mon père a monté son petit business ici, un restaurant. Mais je retourne souvent au Cameroun. Pendant les vacances de Noël, pendant la trêve estivale, pour la sélection…

Tu kiffes jouer pour le Cameroun ?Ouais, bien sûr. C’est important. Ça fait six ans, maintenant. Quand j’étais petit et que je les voyais à la télévision, je rêvais de jouer avec eux. Bon, maintenant, il y a eu des changements d’entraîneurs, et ils préfèrent faire jouer un autre gardien… c’est comme ça.

Tu penses que la Coupe d’Afrique des nations peut être un frein pour une carrière de gardien ?Ouais, ça peut. Suffit que pendant ton absence, ton remplaçant ait été excellent… Mais c’est essentiel de défendre les couleurs du pays.

Tu es remplaçant chez les Lions indomptables, mais tu es en revanche titulaire depuis la saison dernière à Nancy. Et tu vas jouer ton centième match en Ligue 1 à Monaco. Ça représente quelque chose pour toi ?Avant, je comptais, puis j’ai arrêté quand je suis reparti en Ligue 2, après Guingamp. Mais c’est vrai que ce n’est pas simple à faire. Ça demande beaucoup de travail. Tout le monde ne fait pas cent matchs en première division comme ça.

Surtout quand on joue dans les buts.Oui, c’est sûrement plus difficile à ce poste-là. Même quand on est considéré comme le numéro un, les choses peuvent rapidement tourner. On est tributaire de l’équipe. On troque facilement notre statut de titulaire contre celui de remplaçant, et après ça devient difficile.

J’ai commencé défenseur central ! Quand j’étais petit, j’habitais près de Nantes, et je jouais souvent au but dans les tournois inter-quartiers. Mais je suis entré en sport étude en tant que défenseur.

Il est compliqué à vivre, ce rôle de gardien ?Arrivé à un certain âge, on commence à être habitué. N’empêche qu’on est seul, et personne ne peut réparer les erreurs quand il y en a une. On est livré à nous-mêmes, on a une grosse responsabilité. Il faut montrer de la sérénité, de l’assurance…

Au départ, tu n’es pas du tout censé être le dernier rempart de ton équipe !Ouais, j’ai commencé défenseur central ! Quand j’étais petit, j’habitais près de Nantes, et je jouais souvent au but dans les tournois inter-quartiers. Mais je suis entré en sport étude en tant que défenseur. Au cours d’un match, j’ai dû remplacer le gardien qui s’était blessé, et c’est vraiment là que j’ai apprécié le poste. Ça a été un peu difficile de le faire comprendre à l’entraîneur, car j’étais entré en sport étude en tant que joueur, et normalement, on ne pouvait pas changer.

Tu as passé énormément de temps au FC Nantes, chez qui tu as commencé avec les jeunes en 2001 après avoir intégré l’ASPTT en 1993. Ça n’a pas été trop dur de quitter le club pour rejoindre Valenciennes ?Vu les circonstances, non. Je devais prolonger, ils ne m’ont pas prolongé, je devais être premier gardien, mais ils en cherchaient un autre… Ils ne comptaient pas trop sur moi, quoi. C’était l’année de la descente, ils voulaient reconstruire l’équipe et je ne savais pas trop ce qu’ils voulaient faire de moi. Je suis passé de premier à quatrième ou cinquième gardien. Valenciennes s’est proposé, Philippe Montanier cherchait un nouveau portier. Puis Nicolas Penneteau a pris un rouge dès la première journée, ce qui a fait accélérer les choses.

Elle est un peu étrange, ton histoire avec Nantes… Tu reviens en 2010, tu es titulaire indiscutable, tu fais une saison complète, et tu quittes quand même les Canaris. Pourquoi ?Le fait d’avoir réalisé une très bonne demi-saison avec Valenciennes a un peu ouvert les yeux des dirigeants. Du coup, je suis retourné à Nantes dans la peau d’un titulaire pendant un an. Sauf que le club évoluait alors en Ligue 2. Moi, j’avais goûté à la L1 avec VA et je voulais rejouer en première division. Nancy jouait en L1, donc quand l’opportunité s’est présentée, j’ai dit oui. Il n’y a jamais eu aucune animosité avec Nantes, qui a récupéré un peu d’argent sur le transfert. Tout le monde était content.

Faire partie d’un club familial ? Non, ce n’est pas une priorité. Je n’ai jamais regardé cet aspect-là quand j’ai dû faire des choix.

À Nancy, tout n’est pas rose. Tu pars titulaire, tu perds ta place… Ce n’est pas trop frustrant de toujours rester dans cet entre-deux ?Ce n’est pas facile. Moi, je me donne toujours à fond. Quand l’entraîneur considère que tu n’es pas assez décisif, alors que tu n’as pas la même définition que lui du mot « décisif » … Quand tu changes d’entraîneur et que le nouveau coach décide de changer de gardien… Sans compter les blessures ! Tu as toujours envie de jouer, évidemment. Mais franchement, ça ne tient pas qu’à tes performances. Parfois, tu es vraiment dépendant de l’équipe. Tu payes les mauvais résultats. À titre personnel, tu perds un peu confiance. Mais il faut savoir être patient, aussi. Quand je suis revenu à Nancy après Guingamp, il y avait Paul Nardi au club. Un pur produit du centre de formation. Il est vendu à Monaco, mais reprêté à Nancy. J’ai dû attendre pour saisir ma chance.

Tu es quelqu’un de patient en dehors du football ?Oui. Je suis plutôt calme et discret, aussi… Comme sur le terrain, en fait. J’aime bien la tranquillité.

Nancy, Valenciennes, Guingamp… C’est important pour toi de faire partie d’un club familial ?Non, ce n’est pas une priorité. Je n’ai jamais regardé cet aspect-là quand j’ai dû faire des choix. Je vais à Valenciennes, je trouve l’esprit familial. Le vestiaire vit bien, pas de coups bas… Je me retrouve à Nancy, pareil. Idem à Guingamp. C’est le hasard.

Donc tu ne dirais pas non à l’Olympique de Marseille et sa pression d’enfer !Ce serait complètement autre chose. Mais il faut s’adapter à tout. J’ai connu un peu ça à Nantes, toutes proportions gardées. Mais je ne peux pas dire comment je le vivrais. Ça fait longtemps que je n’ai pas connu la réelle pression médiatique.

La pression, ça ne doit pas être un gros problème pour toi. Paraît que tu es un gros joueur de poker… Vrai ?(Rires) Ah ouais, j’y joue un peu, de temps en temps ! Mais j’y jouais beaucoup plus avant. En même temps, c’était la mode !

Dans cet article :
National : La chute des gros, la rébellion des mals-classés
Dans cet article :

Propos recueillis par Florian Cadu

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