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Lass Diarra est toujours là

Par Léo Ruiz
Lass Diarra est toujours là

Redevenu performant au Real Madrid après un été compliqué, au cours duquel il avait failli rejoindre Tottenham, Lassana Diarra est logiquement candidat à l’Euro. Apprécié par Mourinho pour sa polyvalence, cet ancien cadre de Domenech va devoir convaincre Blanc et son staff qu’il a sa place dans les 23. Face à la concurrence, il a de sérieux arguments.

Samedi dernier, au Coliseum, le Real Madrid a franchi non sans difficulté l’obstacle Getafe, seule équipe à avoir battu le Barca cette saison. Un match au cours duquel deux hommes se sont distingués. Pas CR7 et KB9, non. Sergio Ramos, le buteur, et Lassana Diarra, le plus beau front de la Liga. Excellent à la récupération, propre et efficace à la relance, le Français a tout fait au milieu. S’il est à l’aise aujourd’hui dans ses beaux crampons madrilènes, Lass a une trajectoire tout sauf linéaire. Il faut dire que ça commençait fort. Sa carrière en pro n’avait même pas débuté que le petit Diarra était déjà passé par le Paris FC, Nantes, Le Mans et le Red Star. Autant être clair, ado, Lassana Diarra n’était déjà pas fan de Maldini. Et ça continue. Des débuts au Havre en Ligue 2, puis en quatre ans, Chelsea, Arsenal, Portsmouth et enfin le Real Madrid pour un transfert de 20 millions d’euros en 2009. Sympa le CV à 24 ans.

Très bon joueur de foot, Lass mène sa carrière à la manière d’un homme d’affaires. Il saisit les opportunités. Chaque transfert est assorti d’une confortable augmentation salariale. Jusqu’au Real et ses 5 millions nets annuels. Depuis un an, le club merengue lui a déjà proposé trois offres de rénovation de son contrat, qui prendra fin en 2013. Sans suite pour l’instant. Le milieu de terrain attend de voir. Bah oui, et s’il y avait mieux ailleurs ? C’est toujours en fin de contrat que les plus belles offres tombent.

Le numéro 24 de Makelele

Cette tactique peut lui jouer des tours. Lass a traversé un été chaotique, jouant au chat et à la souris avec ses dirigeants. Partira, partira pas. Convoité en Italie, puis tout proche de Tottenham, les deux parties ne sont finalement pas tombées d’accord. Gourmand, le petit. Mourinho a toujours compté sur lui. Diarra a perdu son numéro 10, qu’il ne méritait pas forcément, mais après l’échec des négociations, il réintègre le groupe le 1er septembre, comme si de rien n’était. Avec le numéro 24 dans le dos. Celui de Makelele, avec lequel il partage pas mal de points communs. « Vous êtes tous titulaires ! Ici, il n’y a pas de remplaçants. Vous allez tous être très importants cette saison » . Pendant la préparation, Mourinho avait fait passer ce message à son groupe. Il vaut particulièrement pour Lass Diarra. En retard sur le reste, le Français commence sa saison un soir de Ligue des champions, à Zagreb, sur le banc. En ce mois de septembre, le Real balbutie son football. Khedira se fait expulser contre Levante et le Mou l’accuse d’être le responsable de la défaite. Le match suivant, à Santander, Diarra est aligné d’entrée. Sa saison commence pour de bon.

« Des tacles d’animal »

Sauf qu’avec Xabi Alonso, Khedira, Granero et Sahin, il y a embouteillage à la récupération. Mais Lass a quelque chose qui plait au coach. Sa polyvalence. Depuis Santander, il a été titularisé 13 fois sur 17 en Liga. En milieu défensif, ou comme arrière droit. Un poste qu’il avait découvert à Chelsea, sous les ordres de… Mourinho. Le Français n’a pas de statut fixe dans le groupe, mais il sait se rendre indispensable. A droite, il supplée Arbeloa quand ça ne va pas. Au milieu, il est passé devant Khedira, avec qui il partage le poste aux côtés de l’indéboulonnable Xabi Alonso. Ses prestations sont convaincantes. Alors, quand on parle grand rendez-vous, il ne manque pas à l’appel. Lass est systématiquement titulaire dans les gros matchs. Contre Valence, et dans les trois clasicos. Pourquoi ? Pour son impact. Si l’on parle beaucoup de la haine de Pepe, Lassana Diarra fait aussi partie de ces joueurs souvent à la limite, capable de faire sortir de leur match les adversaires.

Au point de rendre fou Xavi-le-sage. « Lass pas expulsé ? Putain, c’est flagrant pourtant, mais l’arbitre ne voulait pas le sortir. C’est la faute du joueur s’il fait des tacles d’animal » , a-t-il lâché en privé, après la double confrontation en Coupe du Roi. Agaçant, il l’est aussi pour son côté infatigable. Lass harcèle ses vis-à-vis, chipant autant de fois la balle qu’il fait de fautes. Rapide, vif, il est très difficile à passer en un contre un. Son péché mignon, c’est la concentration. Illustration en début de saison contre le Rayo Vallecano. Le Real encaisse un but d’entrée pour une faute d’inattention de sa part. Très énervé, le Mou le sort à la demi-heure de jeu. Une faute qui rappelle celle d’août 2010 avec l’Equipe de France, pour la première de Laurent Blanc après le massacre sud-africain, face à la Norvège. Un contrôle facile manqué, un but d’Huseklepp, et une défaite 2-1. La dernière apparition de Lass Diarra en Bleu.

« Il figure dans le groupe des 35 »

A quatre mois de l’Euro, un Français performant au Real Madrid, ça ne passe pas inaperçu. L’Equipe de France, pour Lass, c’est un peu comme le reste. Ça n’a rien du parcours classique. Sélectionné alors qu’il n’avait que quelques rares titularisations à se mettre sous la dent avec les Blues, il devient rapidement un intouchable de Domenech (28 sélections) aux côtés de Toulalan, avant de déclarer forfait au dernier moment pour l’Afrique du Sud pour des problèmes intestinaux. Son retour raté n’a pas plu à Laurent Blanc, qui n’a pas la même estime pour lui que son prédécesseur. Depuis la Norvège, plus rien. Blessé l’été dernier, c’est à la télé qu’il a vu M’Vila prendre du galon et Marvin Martin martyriser l’Ukraine, pays organisateur. « Si je dois rappeler Lass Diarra, ce n’est pas comme arrière-droit. On connait son potentiel, on le surveille. Il figure dans le groupe des 35 » , expliquait le sélectionneur au mois de novembre dernier.

Blanc n’aime pas la polyvalence. Toulalan en témoignera aisément. Peu importe, au milieu, il y a la place. M’Vila est intouchable. Son homonyme, Alou Diarra, de retour en forme à l’OM, fera aussi partie de l’aventure. Derrière, il y a la place. Toulalan ne plait pas au Président. Cabaye, Gonalons, Matuidi voire Martin, dans un rôle différent, sont candidats. Mais tous sont jeunes et inexpérimentés sur la scène internationale. Blanc leur a fait découvrir le très haut niveau, mais l’Euro, c’est encore un ton au-dessus. Un ton au-dessus, le Madrilène l’est par rapport à eux. Il a l’expérience, les épaules. Alors, depuis Madrid, Lassana Diarra attend un signe. Il a déjà raté une Coupe du Monde, ça lui a suffi. S’il n’a pas pris part aux qualifs, il a maintes fois au cours de sa carrière démontré sa facilité à s’intégrer dans un effectif. La concurrence n’est pas un problème pour lui. Déjà dans les 35, il veut être dans les 23. Se poserait alors la question du onze. Tout va très vite dans le football. Pour Lass Diarra plus que pour n’importe qui.

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