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Lass’ de Belleville

Par Alexandre Doskov, à Belleville
Lass’ de Belleville

Après une décennie de péripéties aux quatre coins de l'Europe, Lassana Diarra est revenu jouer dans le championnat de France. Une chance pour la Ligue 1 et pour l'OM, certes. Mais surtout une fierté pour Belleville, son quartier d'enfance à Paris, qui n'a jamais oublié que le petit Lass' a tout appris dans ses rues.

« Lassana ? Si t’étais venu 72 heures plus tôt, tu serais tombé sur sa mère et sa petite sœur, elles sont passées nous dire bonjour ! » Un pinceau à la main, en pleins travaux de rénovation du restaurant Chez Ramona de la rue Ramponeau, l’homme jubile. S’il connaît Lass’ ? Bien sûr, quelle question ! Il l’a même vu grandir, comme toute l’équipe de ce restaurant espagnol, situé juste en face de l’immeuble d’enfance du nouveau milieu de terrain de l’OM. « Quand il était petit, il avait toujours sa balle. Son copain, c’était son ballon ! » , se souvient la patronne des lieux, avant de nous montrer fièrement une photo d’elle et du joueur, affichée sur un mur entre ses propres photos de famille et un cliché du mariage de Felipe et Letizia d’Espagne.

Le kid de Beautiful City

Car s’il est un endroit où Lassana Diarra est considéré comme un grand de ce monde, c’est bien à Belleville, son quartier natal, dans le XXe arrondissement de la Ville lumière. Dans la rue Ramponeau et ses abords, les groupes de jeunes savent tous que le petit Lassana a frappé ses premières balles sur le bitume de la place Pali-Kao, comme tous les enfants du quartier. Et même si le joueur et sa famille n’habitent plus ici, chacun y va de sa petite anecdote. Un tel l’a aperçu il y a pas si longtemps chez l’épicier du coin, un autre l’a déjà croisé au détour d’une rue. Et pour avoir plus d’informations et écouter ceux qui l’ont vraiment connu, il faut attendre « les grands » , qui pointeront le bout de leur nez un peu plus tard dans la soirée.

Mohamed, lui, est un encore plus grand : « Je suis une génération au-dessus de Lassana, mais si tu veux trouver ses vrais potes d’enfance, faut revenir plus tard, et voir si tu trouves des groupes. Après, c’est toi et ta chance. » Mais le soir venu, la chance ne sourit toujours pas. La maréchaussée ayant décidé de profiter de la douceur de la météo pour sortir ses plus beaux camions et aller perquisitionner quelques caves dans le quartier, l’ambiance est peu propice aux discussions football. Mais Alain, rencontré dans la rue Ramponeau, promet : « Moi, je l’ai bien connu ! Mais je peux pas trop parler là. Repasse demain soir, y aura même son frère qui sera là ! »

« Je crois qu’il était pour l’OM déjà à l’époque ! »

Le lendemain, le frère n’est pas là, mais les amis d’enfance de Lassana sont bel et bien présents. Et le simple fait de mentionner le nom de l’ancien international lance dans la seconde un concours de chambrage sur le thème de « qui a pris le plus de petits ponts » face au Lass’. Entre un « c’est lui qui le connaît le mieux, il défendait sur lui » et un « moi, je lui mettais des crochets, à Diarra ! » , certains prennent tout de même le temps de se lancer dans une séquence nostalgie. Habib est celui qui a le plus joué au football avec lui : « Habib aussi aurait dû aller en centre de formation, mais il s’est blessé très jeune » , précise son acolyte. Abonné à l’infirmerie si l’on en croit l’attelle qu’il porte à la cheville gauche, Habib confirme que Lassana était le plus doué de la bande, un cran au-dessus des autres.

Est-il déçu, lui-même, de ne pas avoir eu la même chance que Diarra ? « Pas du tout, ici on est tous fiers de lui. On est contents qu’il représente Belleville, il est encore passé la semaine dernière, le succès ne l’a pas changé. » Et le fait que Lassana le Parisien se retrouve à l’OM ? « C’est pas grave, c’est le foot » , affirme un membre du groupe. « Je sais qu’il s’en sort niveau pépètes, que ça soit à Paris ou à Marseille, je suis content pour lui ! » balance un autre un peu plus bas dans la rue. Un troisième s’emballe : « Je crois qu’il était pour l’OM déjà à l’époque ! » , et provoque des moues interrogatives. Un ballon de foot apparaît alors, et la discussion se poursuit autour d’un concours de jongles improvisé en pleine rue.

Un Merengue au Five

Lassana Diarra a quitté Belleville tôt, à 14 ans, pour rejoindre le centre de formation du FC Nantes. Avant cela, il arpentait les couloirs de l’école de la rue de Tourtille, où Mme Forestier lui a fait passer son CP et son CE1. « Il a bien fait de quitter Belleville » , juge-t-elle aujourd’hui. « Pour un garçon, ce n’est pas un quartier facile, et on peut prendre des routes détournées. » Elle se souvient d’un élève agité, repéré pour ses qualités sportives par les éducateurs qui lui ont permis de rejoindre un centre de formation. « Après, il est parti jouer à l’étranger, et on voyait seulement sa Ferrari passer parfois dans la rue. Mais ça fait longtemps que je ne l’ai pas vue, peut-être qu’il a changé de voiture ! » , s’amuse son ancien professeur. Marius est l’un de ces éducateurs. Il a connu Diarra à 8 ans aux ateliers sportifs du gymnase de la Fontaine-au-Roi, et se montre plutôt froid en évoquant son cas : « Il fait partie des gens qui ne disent pas bonjour quand il repasse, je ne sais pas si j’ai envie de parler de lui. » Peu bavard, l’homme conclut sur un laconique : « Il a fait sa vie. »

Ousmane Bamba, pour sa part, se souvient de l’époque où il croisait Diarra « dans sa Clio ! » . « Il sortait de centre de formation et ça ne se passait pas bien au Havre, mais il continuait d’aller s’entraîner et il voulait continuer dans le football. » Aujourd’hui vice-président de l’association Pazapa Belleville, Ousmane organise chaque année un tournoi multi-sports dont Diarra est le parrain. « C’est un exemple pour les jeunes » , confie-t-il, en ajoutant que « même quand il était au Real, il revenait faire des Five avec nous ! Et son frère aussi est un excellent footballeur, un vrai numéro 10, qui prend le ballon et qui peut dribbler tout le monde ! » Lassana, lui, est revenu placer ses dribbles en France, même si le Vieux-Port est à 900km de Belleville. Peu importe, le quartier reste fier de son fils prodigue. Et ses potes, eux, se marrent en attendant la prochaine visite de leur ami. En jonglant au beau milieu de la rue Ramponeau.

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