- Ligue 1
- J38
- Nantes-Saint-Étienne (1-1)
L’AS Saint-Étienne, sain et sauf
Baladée à Nantes et reléguée jusqu'à la 79e minute du dernier match de la saison, l'ASSE a arraché sa place en barrage (1-1) grâce à son vétéran Romain Hamouma. Un petit miracle qui pourrait se transformer en grand moment, selon l'issue du barrage contre Auxerre la semaine prochaine.
Il fallait voir l’explosion de la délégation stéphanoise, la communion de Romain Hamouma avec son banc et la clameur qui s’est fait entendre à la Beaujoire, alors que les supporters foréziens étaient interdits de déplacement, et que l’enceinte nantaise était entièrement acquise à la cause des Canaris et chauffée à blanc. Il faut dire qu’avant ce centre de Denis Bouanga repris par Romain Hamouma et claqué au fond des filets, l’AS Saint-Étienne était en Ligue 2 au bout de cette saison cauchemardesque, pour la première fois depuis 2004, et rien ne semblait pouvoir la sauver. Pascal Dupraz faisait des grands gestes sur son banc, en vain, Wahbi Khazri courait dans le vide, Denis Bouanga se démenait pour rien, Alban Lafont était infranchissable, les passes vertes arrivaient en touche, et Paul Bernardoni tenait la baraque tant bien que mal.
« On est en Ligue 1 et demi »
Sainté, incapable de riposter au penalty que Ludovic Blas était allé chercher tout seul en milieu du premier acte, a attendu la seconde période pour sortir la tête de l’eau. Comme s’il fallait attendre les 45 dernières minutes de la 38e et dernière journée pour que cette équipe – qui pourrait s’en sortir en n’ayant remporté aucune de ses six dernières rencontres – retrouve un peu d’allant. Ce même Sainté qui avait été envoyé en Ligue 2 par deux fois lors de déplacement à Nantes, en 1984 (dernière rencontre du FCN à Marcel-Saupin) et 2001 (titre de champion des Canaris).
Et si cette fois aussi, la cité des ducs était en fête, l’ASSE a vaincu le signe indien face à un FCN qui ne lui a pourtant pas fait de cadeau. « On était en Ligue 2 avant le match, on était en Ligue 2 une bonne partie du match… Et puis maintenant, on est en Ligue 1 et demi, a habilement glissé après ce combat Dupraz, arrivé le 22 décembre et qui est en passe de réussir une nouvelle mission sauvetage.Depuis que je suis gamin, je sais que l’AS Saint-Étienne renaît de ses cendres, c’est légendaire. Donc, il n’y a plus qu’à réaliser ça. J’ai une mission, je suis focus. On est toujours à 50/50, une chance sur deux. »
Merci, Monsieur Hamouma
Saint-Étienne, qui est l’écurie qui a le plus perdu cette saison avec le dix-septième Clermont (vingt revers tous les deux) laisse donc la place du mort au FC Metz (dix-neuvième) et aux Girondins de Bordeaux (vingtièmes). Et ce grâce à un certain Hamouma en fin de contrat, remplaçant au coup d’envoi, sept titularisations pour un but cette saison, 35 ans au compteur dont dix dans le Forez, mais toujours capable de rendre ce genre de services et de sauter une main courante dans l’euphorie de son égalisation.
« On a eu le mérite de ne pas lâcher, d’y croire, lâchait-il au coup de sifflet final, au micro de Prime Video.On savait qu’un but nous permettrait d’accrocher les barrages, il ne fallait pas lâcher. Le changement tactique nous a fait du bien, en passant à deux devant. J’ai la chance d’égaliser. Je suis fier, je suis au club depuis très longtemps, j’aime ce club et je ne le vois pas ailleurs qu’en Ligue 1. On savait qu’un but nous permettrait d’accrocher les barrages, on savait le score de Metz. Il suffisait d’un but, on a marqué pratiquement à tous les matchs cette saison. On savait que l’on pouvait être dangereux, on n’a jamais douté ! Je n’ai vu personne baisser la tête dans les vestiaires, on y a toujours cru. Paul y a cru, tous les joueurs y ont cru. À la mi-temps, Pascal Dupraz me dit que je vais être le sauveur. Il ne s’est pas trompé, mais il y a eu d’autres joueurs comme Paul Bernardoni. Ce n’est pas un sauveur, c’est un groupe. » Avant de partir, l’ancien Lavallois aura signé ce but en cadeau d’adieu qui se révèlera peut-être salvateur. L’avenir le dira, et il est très proche : le barrage couperet face à l’AJ Auxerre arrive, pour un duel chargé d’histoire et d’enjeu.
Par Jérémie Baron, à la Beaujoire