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Monaco, qu’est-ce que tu as dans le ventre ?
Opposée à Bologne lors de la quatrième journée de la Ligue des champions, l’AS Monaco, toujours invaincue en Ligue des champions, alterne le très bon et le décevant en ce début de saison. Mais finalement, quelles sont les réelles ambitions que peut se fixer le club du Rocher ?
« Je ne vois aucune équipe supérieure à nous (en Ligue 1). Peut-être au même niveau, mais pas supérieure. Quand on joue le football qu’on sait faire et qu’on applique les consignes du coach, on est une équipe redoutable. » Ces mots conquérants sont ceux du milieu offensif monégasque Eliesse Ben Seghir lors d’un entretien croisé avec l’autre talent Maghnes Akliouche. Trois jours après la publication de l’interview, la clique d’Adi Hütter, méconnaissable, subissait face à Angers un deuxième revers consécutif en championnat. Ce qui pose légitimement une question : que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue des champions, que doit-on attendre du club de la Principauté ?
Un dauphin en Ligue 1, un requin en C1 ?
Capable de grandes performances collectives, comme face au FC Barcelone en Ligue des champions, l’ASM a d’abord montré un très bon visage, en réalisant son deuxième meilleur début de saison dans l’élite depuis 1960 (21 points, champion en fin d’exercice). Les pentes de l’automne sont elles glissantes, les Monégasques se faisant plumer par les Aiglons (2-1), notamment à cause du rouge de Vanderson, et subissant une défaite surprise face à Angers (0-1) vendredi, mettant fin à une série de 15 matchs sans défaite à Louis-II.
Si les absences ont sûrement pesé (Denis Zakaria, Mohammed Salisu, Vanderson, Jordan Teze et Folarin Balogun), Adi Hütter, qui fêtait son 50e match à la tête de l’équipe, a tancé ses joueurs. « On doit être plus malins dans ces situations. Quand nous ne contrôlons pas nos émotions, n’importe qui peut nous battre, a lâché l’entraîneur de Monaco, contredisant ses deux pépites. Souvent les jeunes joueurs ont des rêves. Laissons-les rêver. Mais avant ça, nous devons faire le travail. » Cinglant.
Dans une année particulière pour le club, qui fête son centenaire, cette irrégularité fait tache, surtout au vu de la qualité de l’effectif, composé notamment de talents comme Denis Zakaria, Wilfried Singo, Lamine Camara ou encore Takumi Minamino. Officiellement, le titre n’a jamais été dans le viseur des Monégasques. « C’est vous qui dites ça, nous, on n’a jamais dit ça », avait pesté Thilo Kehrer après la déroute face aux Angevins. En interne, on martèle que les seuls objectifs de cet exercice 2024-2025 sont les 16es de finale de la C1 – où le club de la Principauté aurait 95% de se qualifier – et le podium de la Ligue 1, qu’a connu le club sept fois lors des 10 dernières saisons. Sont-ils en droit de se contenter d’expédier les affaires courantes au vu du potentiel de cette escouade ?
Le devoir d’être ambitieux
Troisième effectif le plus jeune du championnat avec une moyenne d’âge de 24 ans, Monaco ne possède aucun joueur de plus de 30 ans. Mais cela ne doit pas empêcher le club du Rocher d’être ambitieux. Surtout que dans la bande d’Adi Hütter, plusieurs joueurs ont l’expérience nécessaire pour porter le collectif, comme Aleksandr Golovine ou Caio Henrique. C’est avec ce mélange, voulu par le technicien autrichien, que les Monégasques ont réussi leurs retrouvailles avec la Ligue des champions, que le club dispute pour la première fois depuis la saison 2018-2019 (hors tour préliminaire), en signant deux victoires et un nul.
Un succès face à Bologne, orphelin de son maestro Thiago Motta et auteur d’un début de campagne plus que décevant (un nul et deux défaites), permettrait à l’ASM de s’assurer quasiment une place pour les barrages (16es de finale) et donc de cocher dès novembre un des objectifs majeurs de la saison. Depuis qu’en Ligue 1, la troisième place envoie directement en phase principale de Ligue des champions, le club n’a plus qu’une obsession : se hisser chaque saison dans le gratin européen pour retrouver ses lettres de noblesse. Pour cela, le club monégasque doit accepter d’être attendu au tournant et jugé, que ce soit en C1 ou en championnat. La marque des grands clubs finalement. Et ça débute dès ce mardi à Renato-Dall’Ara.
Par Thomas Morlec