Monaco a gâché, s’est sabordé, et à l’issue d’un gros combat sur la pelouse de Benfica (3-3, après la défaite 1-0 de l’aller), l’ASM est éliminée en barrages de Ligue des champions.
Benfica 3-3 Monaco
Buts : Aktürkoğlu (22e), Pavlídis (76e SP) & Kökçü (84e) pour Benfica // Minamino (32e), E. Ben Seghir (51e) & Ilenikhena (81e) pour Monaco
Auteur d’une belle campagne et de plusieurs coups d’éclat lors de la « phase de ligue » de la Ligue des champions, l’AS Monaco n’en verra pas pour autant les huitièmes de finale, et c’est une faute professionnelle. Alors qu’on les pensait incapables de refaire le retard pris contre Benfica et l’arbitrage à l’aller en principauté (0-1), les Asémistes ont prouvé qu’ils étaient totalement en mesure de le faire, ce mardi à Lisbonne, mais ont aussi passé le match à se mettre des balles dans le pied, pour finalement ne même pas réussir à accrocher la prolongation (3-3).
Le poison Pavlídis
Trois balles dans le pied, très précisément. Celle de Wilfried Singo, trop facile à la moitié du premier acte pour laisser Vangélis Pavlídis déclencher Kerem Aktürkoğlu (1-0, 22e). Celle du capitaine Thilo Kehrer, venu chatouiller le tendon d’Achille de Fredrik Aursnes pour conclure un absurde bafouillage de la charnière monégasque et offrir à ce même Pavlídis un caramel des onze mètres (2-2, 76e). Et, dans une moindre mesure, celle du dernier rempart Radosław Majecki, pas vraiment sur sa ligne ni vraiment au contact lorsqu’Orkun Kökçü a croqué le bonbon d’Álvaro Carreras (3-3, 84e). Krépin Diatta a même évité un nouveau penalty grâce à la VAR, quand tout était déjà perdu (90e+1). Adi Hütter avait décidé d’atterrir à Lisbonne avec un schéma à trois défenseurs centraux très (très) peu tâté cette saison, mais ses hommes n’auront même pas le droit de sortir cette excuse.
La vérité, la voilà : ce Benfica n’avait rien de terrifiant, et Monaco aurait dû, avec un peu de lucidité, disputer le tour suivant début mars. Dans le jeu, les visiteurs ont d’ailleurs trimballé leurs hôtes une bonne partie du match. Le succulent Maghnes Akliouche a passé son premier acte à offrir des buts à Breel Embolo, mais le Suisse, préféré au bouillant Mika Biereth (un nouveau triplé, samedi, contre Nantes), a réussi à n’en rentrer aucun (4e, 18e, 45e+3). Il n’y a qu’avec sa tête que l’ex-attaquant du Borussia Mönchengladbach sait s’exprimer, à l’image de son poteau sur une galette de Krépin Diatta (32e) et de son bon travail d’ancrage dans la même minute sur l’égalisation signée Takumi Minamino (1-1, 32e).
Encore mieux : quand Embolo ne touche pas le ballon, laissé filer vers Eliesse Ben Seghir, ça fait 2-1 (51e). À la baguette, encore une fois, Maghnes Akliouche. En fin de partie, George Ilenikhena s’est transformé en super supersub, ridiculisant Nicolás Otamendi et Anatoliï Troubine sur son premier ballon (2-3, 81e). C’était la deuxième fois que les Monégasques touchaient du doigt la prolongation et, donc, une éventuelle qualif. On les pensait alors incapables de passer à côté, mais ils ont prouvé qu’ils étaient totalement en mesure de le faire.