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L’armée rouge

Par Antoine Donnarieix
L’armée rouge

Débarquée en Russie avec l'étiquette du favori numéro un, l'Espagne s'est fait accrocher par un Portugal homérique pour offrir le match de ce début de tournoi. Un échec pour la Roja ? Loin de là, tant les champions du monde 2010 ont subi des secousses en interne.

Gengis Khan, maître du monde autoproclamé du XIIIe siècle lorsque l’empire mongol était dans son âge d’or, avait proclamé un discours pour effrayer ses adversaires. Discours devenu aujourd’hui une célèbre citation ornant la poitrine gauche de Mario Balotelli : « Je suis le châtiment de Dieu. Si vous n’aviez pas commis de péchés, Dieu n’aurait jamais libéré sur vous une punition comme moi. » À vrai dire, on ne sait pas trop ce que le Portugal a fait pour subir une telle punition à se retrouver dans le groupe B en compagnie de l’Espagne, et même Super Mario aura du mal à trouver une justification. Toujours est-il que dans les faits, le Portugal s’est démené pour grappiller un précieux point face à la Selección. Ce n’est pas une mince affaire, car cette équipe espagnole ressemble à un escadron de soldats disciplinés.

Commandant Hierro, sergent Costa

Et comme dans chaque guerre où des hommes se sacrifient au prix de leur vie, l’Espagne ne fait pas exception à la règle. Deux jours avant le début de la compétition, le général Lopetegui s’est trouvé dans une impasse, bloqué par la Maison-Blanche. Son maréchal, Luis Rubiales, s’est lancé dans un conflit d’ego et a voulu le faire passer pour un déserteur. À sa place, le commandant Fernando Hierro avait fort à faire pour manier des troupes invaincues dans chaque combat depuis la prise de poste de Lopetegui (seize victoires et quatre matchs nuls en vingt rencontres). Forcément, cela laisse perplexe au moment d’affronter un champion d’Europe en titre. Le fait de titulariser Nacho à la place de Carvajal semblait être un mauvais choix à la suite de la faute de l’arrière droit sur CR7, conséquence du penalty (1-0, 4e) ? Nacho est surtout le symbole de cette Espagne décomplexée en seconde période, auteur d’une volée magistrale pour mettre l’Espagne devant au score (2-3, 65e). Non, Hierro ne s’est pas trompé. Et pour cause : son effectif est l’un des plus complets, œuvre du chef d’orchestre Lopetegui.

D’ailleurs, au-delà du capharnaüm autour de l’éviction de son sélectionneur, l’Espagne avait encore des questions d’ordre tactique qui restaient en plan : quel milieu choisir entre Thiago Alcántara et Koke Resurección pour épauler Sergio Busquets et Andrés Iniesta ? Pour quel type d’attaquant de pointe opter entre l’impact physique de Diego Costa ou la douceur technique de Iago Aspas ? Deux questions, deux réponses claires : en optant à chaque fois pour un joueur de l’Atlético de Madrid, Hierro a démontré que l’Espagne n’était plus une simple fusion entre le Barça et le Real. La Roja forme une seule entité, unifiée et soudée contre toutes les tempêtes. Et peu importent les adversaires qu’elle affronte. Une défense de champions d’Europe ? Diego Costa l’écrase, fait vaciller la paire Pepe-Fonte sur ses deux buts en démontrant à chaque fois de belles qualités de roublardise (1-1, 24e) et de puissance (2-2, 55e).

De Gea, seule ombre au tableau

Hélas, un corps armé détient aussi ses trouillards : ceux qui s’urinent dessus avant de partir au front, par exemple. Contre l’ogre CR7, David de Gea ne s’est clairement pas montré à son avantage. Avec une boulette horrible juste avant la pause (2-1, 44e) et une sortie dégoûtante où le portier avait sans doute peur d’intervenir. Si ce soir, ce genre de déconvenues passe plutôt inaperçues avec ce score final, il faudra que le bon David se mette au niveau à l’avenir. En 2006, l’Italie est devenue championne du monde grâce à Buffon. En 2010, l’Espagne est montée sur le toit du monde grâce à Iker Casillas. En 2014, l’Allemagne avait pu compter sur l’assurance de Manuel Neuer pour soulever le trophée. D’ailleurs, celui-ci ne s’était pas privé pour dézinguer en bonne et due forme Gonzalo Higuaín en finale lors d’une sortie aérienne. Résultat ? Pas de faute, et le jeu se poursuit comme si de rien n’était. Pourquoi ? Parce que la Coupe du monde, si festive en dehors du terrain, assure une guerre sans merci sur la pelouse. Que l’officier De Gea s’en souvienne dorénavant. Ses potes soldats comptent sur lui.

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