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L’armée des 12 dingues
Auteurs d'une prestation collective extraordinaire et poussés par un public du Vicente-Calderón à la hauteur de leur équipe, les joueurs de l'Atlético Madrid ont montré que la grinta, la défense et l'organisation étaient des arts à part entière. Côté catalan, Messi a été invisible, Iniesta l'ombre de lui-même et Xavi bien esseulé au milieu des pitbulls madrilènes.
Atlético Madrid
Courtois (7) : Le corps d’Averell mais la vivacité de Joe. Thibaut Courtois ou le géant qui sort plus vite que son ombre. Sauf celle de son nez, qui met un certain temps à se dessiner, boulot oblige.
Filipe Luís (6,5) : Ah vous l’aimez bien, Filipe Luís. Certainement parce qu’en dehors de votre pote tunisien qui porte toujours le maillot de l’Italie quand vous faites un foot, il est le seul à pérenniser la mode du petit serre-tête. Sorti de cette crise de nostalgie, le Brésilien s’est montré largement à la hauteur. Des consignes défensives respectées et quelques montées. L’homme n’est pas un énorme talent, mais il sait se placer. Filipe Starck.
Diego Godín (7) : Perdu entre Diego Costa, Diego Simeone et Diego tout court, Diego a décidé d’être libre dans sa tête. Du coup, Diego Godín donne tout pour son équipe, il tape dans ses mains comme un doux hystérique, comme un fou fanatique. Un homme avec lequel on peut partir à la guerre en étant sûr de finir dans le Paradis Blanc.
Miranda (6,5) : L’homme a ramé avec Sochaux et est désormais dans le dernier carré de la plus belle des compétitions. C’est ce qu’on appelle une Ligue des Masters réussie. Et Diego Castolo.
Juanfran (7,5) : Un soldat ambitieux, parfois salaud, prêt à donner des coups même sous la ceinture pour arriver à ses fins personnelles et collectives. Juanfrançois Copé.
Tiago (9) : Un philosophe en T-shirt jaune a déclaré un jour au sujet d’un de ses sous-fifres qu’il était « comme le H de Hawaï » : qu’il ne servait à rien. Quelques années plus tard, après avoir vu Thiago Alcántara, Thiago Silva ou Thiago Motta, force est de constater que le seul Tiago qui compte n’a pas de H et est un monstre. Et tant pis pour ce petit pont encaissé devant Neymar, être grand, c’est aussi savoir poser sur le poster.
Gabi (7) : Oh Gabi, Gabi, tu devrais pas louper ce un-contre-un face à Pinto. Mais ne t’inquiète pas, les buts, c’est comme le ketchup, disait Cristiano Ronaldo. Gabi Heinz.
Koke (8,5) : Pas le Koke de l’OM mais le Koke des grosses soirées, l’hyperactif. Un but, un pressing de tous les instants de la première à la dernière seconde et une qualité de passe délicieuse, le tout à 22 ans. Ouais, ils commencent de plus en plus jeunes.
Raúl García (7) : Une frappe pleine de spontanéité d’entrée de jeu et du placement intelligent tout au long de la partie. La rencontre folle entre Raúl et Rudi Garcia. Pour ce qui est de José, il était trop occupé à jouer Diego Costa dans Fonzy.
Adrian (7) : Une barre de dingue qui a fait frissonner le Vicente-Calderón et une perte de balle qui lui a fait peur. Pendant quelques instants, le stade de l’Atlético Madrid a eu des airs de tournage de Rocky.
David Villa (8) : Celui qui fut l’agitateur des Catalans jadis a eu pitié de ses anciens partenaires et a préféré viser les montants. Le poteau puis la barre. Pinto a eu chaud, la prochaine terminait sur sa tresse.
Diego (7) : Quelle classe… Diego costard.
Rodríguez (non noté) : L’oignon est entré et le Barça a pleuré. Mission accomplie.
Simeone (9) : Danny Trejo en beau gosse sur un banc de touche, le chapelet sous la cravate et le costume bien taillé. El Cholo a de beaux jours devant lui.
Le Vicente-Calderón (10) : Un public énorme du début à la fin, tout en blanc et rouge. Un Où est Charlie géant.
FC Barcelone
Pinto (3,5) : Quelque part entre le chanteur de reggae, Vega de Street Fighter et Tao Paï Paï de Dragon Ball. Autant dire nulle part. Une frayeur folle sur une mauvaise passe en retrait mais une parade intéressante sur un contre de Rodríguez. Malin, il s’est mis en vert pour pouvoir camoufler sa nullité sur la pelouse.
Jordi Alba (6) : L’énergie, l’endurance et la vitesse, d’un hamster sur sa roue. Ce qui expliquerait pas mal de choses quant à ces joues gonflées.
Mascherano (3) : « Allo Javier ? Oui, c’est Denis Brogniart. Ça va ? Bon, on a eu quelques galères sur le tournage de la dernière saison, mais là, il va vraiment falloir me rendre le totem de l’immunité des penaltys. Rappelle quand tu peux, hermano. Un abrazo irrévocable. »
Bartra (3) : Jusqu’à preuve du contraire, c’est-à-dire pas ce soir, Marc Batta est un arbitre.
Dani Alves (4,5) : Des frappes non cadrées et des centres à côté de la plaque. Plus Dany Boon que Dani Boom.
Busquets (5,5) : Il se sentait comme à la maison close avec toutes ces catins en face, le Sergio. Sauf qu’elles ont plus travaillé que lui. Et en meilleure compagnie.
Xavi (5,5) : Ce soir, Xavi avait envie de donner des ballons à Samuel Eto’o. Ça fait loin la transversale jusqu’à Londres.
Iniesta (4) : Pour la première fois de sa vie, il a loupé un contrôle et une passe dans le même match. Pour la première fois de sa vie, sa prestation a été comme sa peau : transparente.
Messi (2) : Leo, Ibra, c’est bon, vous pouvez sortir. C’est terminé. Vous êtes éliminés.
Neymar (5,5) : Parce que ce petit pont va être tenté sur les terrains de France et de Navarre pendant deux ans, les éducateurs ne te remercient pas, Neymar. Trop en confiance après ça, il a tenté des séries de dribble pour alimenter sa collec’ Daily Motion. Malin.
Fàbregas (4) : Un numéro 4 n’est pas un numéro 9.
Par Swann Borsellino