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L’armada bleu ciel pour Monaco
Premier de son groupe, Monaco n’a pas pu échapper à la dure loi du tirage au sort en tombant sur un gros morceau : le Manchester City de Pep Guardiola.
Qualifiés et sûrs de terminer premiers de leur groupe depuis la cinquième journée et cette victoire contre Tottenham, les hommes de Leonardo Jardim étaient en droit d’attendre un tirage plus facile. Mais le sort en a décidé autrement, ce lundi midi à Nyon. Dès le premier tâtement de boules, le couperet tombe. Si les hommes de Leonardo Jardim veulent rallier les quarts de finale, il va falloir affronter ceux de Pep Guardiola. Manchester City, demi-finaliste de la dernière édition, faisait figure d’équipe « à éviter absolument » avec son armada offensive composée de Sergio Agüero, David Silva, Kevin De Bruyne, Nolito, Raheem Sterling, İlkay Gündoğan, Leroy Sané… Mais il va falloir faire avec, et Monaco peut se satisfaire d’offrir un véritable choc à ses supporters et à la France du foot.
La forme du moment
En tête de la Ligue 1 grâce à une attaque chaude comme la braise, l’AS Monaco semble en ce moment au sommet de son art et enchaîne les déculottées. Tout le contraire d’un Manchester City bien moribond. Après un début de saison canon, les Citizens ont collectionné les contre-performances et restent sur deux lourdes défaites contre Chelsea (1-3) et à Leicester (4-2). Les Sky Blues galèrent souvent à se faciliter la tâche contre les « petites équipes » , et concèdent beaucoup de matchs nuls. En Ligue des champions, c’est la même chanson. En six matchs, City ne s’est imposé qu’à deux petites reprises et n’a pas été capable de se défaire du Celtic, à l’aller (3-3) comme au retour (1-1). Bref, les premiers pas de Pep Guardiola sont plus compliqués que prévu, et le coach espagnol ne semble pas avoir encore trouvé la recette, entre application stricte de sa méthode, adaptations à son effectif et à son nouvel environnement. Si Monaco devait affronter City aujourd’hui, ce serait parfait. D’ici le mois de février, la machine de guerre mancunienne a le temps de se mettre en route. Mais qui dit que Monaco serait descendu de son nuage ? Et qui dit que c’est un nuage, d’ailleurs ?
Le joueur à craindre : Kevin De Bruyne
Que ce soit en championnat, en Coupe ou en Ligue des champions, Manchester City n’a jamais remporté un match en l’absence de Kevin De Bruyne. Une statistique toute simple, mais qui en dit long sur l’importance du Belge. Malgré la pléiade de stars qui peuplent l’effectif des Citizens, l’ancien de Wolfsburg semble être le seul véritable indispensable. Très généreux dans l’effort, d’une précision rare dans la dernière passe (déjà huit offrandes cette saison en Premier League) et toujours très juste techniquement, il fait partie de ces joueurs capables de changer le cours d’un match à lui tout seul. La saison dernière, le PSG en a fait l’amère expérience en quarts de finale, quand le diable roux s’est mué en buteur à l’aller comme au retour, dans le money time.
Le point faible : la charnière centrale
Si Manchester City est en difficulté depuis le début de la saison, c’est que les Anglais encaissent trop de buts. En quinze matchs de championnat, les Citizens n’ont gardé leur cage inviolée que deux fois. La faute à une ligne défensive pas à la hauteur du reste de l’effectif. Si Sagna, Zabaleta, Clichy et Kolarov paraissent un peu vieillissants et moins fiables sur les ailes, ce n’est rien comparé à la charnière centrale Stones-Otamendi, pas rassurante pour un sou. L’ancien d’Everton n’a pas encore réussi à élever son niveau de jeu, et quant au chien argentin, le risque de boulette plane toujours au-dessus de sa tête. Un comble quand on voit les sommes dépensées par le club ces dernières années pour renforcer ce secteur. Et ce n’est pas Claudio Bravo qui va amener un peu de sérénité là-dedans.
Monaco face aux clubs anglais
Cette confrontation sera une première pour les deux clubs en Coupe d’Europe. Mais l’AS Monaco a souvent eu affaire à des clubs anglais. Et globalement, ça se passe plutôt très bien, avec un bilan de dix victoires, trois nuls, et trois défaites en seize matchs, contre Swansea, Leeds, Newcastle, Manchester United, Chelsea, Liverpool, Arsenal et Tottenham. Surtout, en six doubles confrontations, Monaco s’est qualifié cinq fois. Les chiffres qui rassurent.
Par Kevin Charnay