- Copa Am.
- Argentine/Costa Rica (3-0)
L’Argentine revit
Après deux matches nuls ternes, l'Albiceleste a renoué avec la victoire et avec son public contre une faible équipe du Costa Rica (3-0). Et Lionel Messi, auteur de deux passes décisives, a retrouvé son jeu.
Argentine 3-0 Costa Rica
Buts: Agüero (45e+2, 53e), Di Maria (64e)
Toutes les craintes de la troupe de Batista et de leurs quarante millions de compatriotes se sont évanouies dans la nuit. Tout n’a pas été parfait, mais l’essentiel est bien là : la qualification pour les quarts de finale. Car contrairement à ce que le tableau d’affichage peut laisser penser, la victoire de l’Argentine contre le Costa Rica, ce bol d’air dont elle avait tant besoin pour se qualifier, se rassurer et apaiser ses supporters, n’a pas été un long fleuve tranquille. Avant de dérouler, Messi et ses partenaires ont beaucoup vendangé dans les quarante-cinq premières minutes, par l’intermédiaire d’Agüero –finalement double buteur, juste avant (dans les arrêts de jeu) et après (53e minute) la pause – et d’Higuain, qui a manqué une occasion incroyable seul face au portier costaricain, cinq minutes avant que le gendre de Maradona n’ouvre la marque. Si la formation de Batista a eu la maîtrise du ballon, le manque de vitesse et de percussion dont elle a fait preuve ont failli avoir raison de cette domination.
Une victoire qui compte triple
Pendant toute la première mi-temps, les Ticos, acculés sur leur but comme il était à prévoir, ont vu le cuir circuler d’un côté à l’autre du terrain et revenir par vague successive sans que ne tremblent vraiment leur gardien et encore moins leurs filets. Puis Agüero est passé par là, sur un ballon repoussé à la va-vite par Leonel Moreira consécutif à une frappe de Fernando Gago aux vingt-cinq mètres, pour redonner vie à tout un peuple (1-0, 45e+2). Lionel Messi était particulièrement attendu au tournant et après une première mi-temps correcte lors de laquelle on l’a senti bien plus à l’aise dans ce 4-2-3-1 où il évoluait finalement sur le flanc droit, combinant naturellement avec les autres milieux et Gonzalo Higuain, il est passé à la vitesse supérieure pour offrir deux passes décisives similaires à Agüero (2-0, 53e) et à Di Maria (3-0, 64e), qui sont venues conclure une soirée réussie dès la soixante-quatrième minute. Hier soir, l’Argentine a signé une victoire qui compte triple, en remportant la rencontre, le capital confiance qui lui faisait défaut jusqu’à présent et l’adhésion du public.
Messi, la renaissance
Messi, sifflé à Santa Fé mercredi dernier, a été acclamé par les Cordobeses, tout comme son pote Agüero, qui en a profité pour s’adjuger seul la tête du classement des buteurs du tournoi (avec trois réalisations, ndlr). Abattu la semaine dernière, Messi est apparu revigoré à sa sortie du terrain. Il a tenu à s’exprimer en conférence de presse d’après match. « J’avais besoin de cette affection » , a lancé le Barcelonais d’adoption, qui cherche toujours à se faire accepter par ses compatriotes. « Nous avons mal commencé, mais dorénavant, c’est un autre tournoi qui débute. Nous souhaitons plus que quiconque le meilleur pour l’Argentine » , a déclaré le Rosarino dans un monologue inhabituel et spontané. En quart de finale, les Ciels et Blancs pourraient disputer un clásico contre le voisin du Rio de La Plata (l’Uruguay) ou celui de la Cordillères des Andes (le Chili), à moins que le Pérou ne vienne déjouer les pronostics. Si ce dernier paraît plus abordable, l’Argentine ne fera pas la fine bouche : elle a survécu à l’épreuve des poules et attaque « cet autre tournoi » avec un appétit aiguisé. Comme la France en 2006 ?
Par Florent Torchut, à Cordoba
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