- Mondial 1986
- Finale
- Argentine-RFA (3-2)
L’Argentine renverse la RFA et s’offre la Coupe du monde
Après avoir gâché un avantage de deux buts, l'Argentine a trouvé les ressources mentales pour reprendre l'avantage en fin de rencontre. L'Albiceleste remporte donc sa seconde Coupe du monde, alors que l'Allemagne de l'Ouest échoue une deuxième fois d'affilée en finale.
Argentine 3-2 Allemagne de l’Ouest
Buts : Brown (22e), Valdano (56e) et Burruchaga (84e) pour l’Albiceleste // Rummenigge (74e) et Völler (83e) pour la Mannschaft.
Huit ans après son sacre à Buenos Aires, l’Argentine va rapporter la précieuse coupe dans la capitale du pays. Dominatrice, l’Albiceleste a même mené 2-0 avant que les Allemands ne refassent leur retard. Grâce à un but tardif de Jorge Burruchaga, les hommes de Carlos Bilardo ont finalement triomphé de l’équipe de Franz Beckenbauer. L’Allemagne de l’Ouest, bourreau de la France en demi-finales, échoue donc une deuxième fois consécutive en finale, quatre ans après s’être inclinée face à l’Italie à Madrid. Même s’il n’a pas été génial dans cette rencontre, Diego Maradona a conquis le monde et ponctue brillamment un tournoi impressionnant.
L’Albiceleste vite récompensée
Comme c’est une finale, on a droit au traditionnel round d’observation. Celui-ci dure cinq bonnes minutes avant que les Argentins ne fassent frémir une première fois les Allemands, habillés en vert dans ce match. Après un corner frappé de la droite par Maradona, détourné au premier poteau, ni Jorge Valdano ni Sergio Batista ne parviennent à reprendre correctement le ballon au second (6e). Les coéquipiers de D10s sont bien ceux qui dominent la partie même si Maradona montre quelques signes de nervosité et reçoit son premier carton jaune de la compétition (18e). L’Albiceleste est récompensée de sa bonne entame de match lorsque Burruchaga frappe un bon coup franc côté droit, près du poteau de corner. Comme il y a quatre ans face à Patrick Battiston, Harald Schumacher foire sa sortie et loupe le ballon. José Luis Brown, au second poteau, s’élève plus haut que tout le monde et smashe le ballon de la tête dans le but vide (1-0, 22e).
Cette ouverture du score ne réveille pas vraiment les Allemands, qui continuent de subir. Ce n’est qu’à la demi-heure de jeu que, depuis la gauche, Karlheinz Förster envoie une transversale vers Thomas Berthold au second poteau. Le joueur de l’Eintracht Francfort remet de la tête vers Karl-Heinz Rummenigge, mais il ne parvient pas à redresser la trajectoire pour égaliser (32e). En revenant des vestiaires, les Sud-Américains ont une situation de trois contre un, mais Burruchaga fait là l’action la moins inspirée de sa superbe finale. Le Nantais tente de la jouer solo et n’arrive même pas à inquiéter Schumacher (49e). Alors que le match se tend, l’Albiceleste frappe un grand coup quand Héctor Enrique, bien décalé par Maradona, lance Valdano légèrement sur la gauche. L’attaquant se présente face à Schumacher et lui règle son compte d’un plat du pied pour donner un bon matelas à ses coéquipiers (2-0, 56e).
Tout proches de prendre un troisième but quelques minutes plus tôt, les Allemands se réveillent et réduisent l’écart grâce à un corner frappé depuis la gauche. Rudi Völler détourne le ballon au premier poteau et Karl-Heinz Rummenigge surgit pour propulser le cuir dans les filets (2-1, 74e). La Mannschaft continue de pousser et l’attaquant du Werder Brême, entré à la mi-temps, égalise de la tête, après un nouveau corner détourné par Berthold dans la surface (2-2, 83e). Alors qu’on pensait que les Argentins venaient de craquer mentalement, Maradona trouve une superbe passe pour Burruchaga, qui se présente face à Schumacher et redonne définitivement l’avantage aux siens en croisant sa frappe (3-2, 86e). Mener de deux buts, se faire remonter, mais avoir la force mentale de s’imposer… Ce n’est pas tout de suite qu’on reverra une telle performance.
Argentine (3-5-2) : Pumpiro – Cuciuffo, Brown, Ruggeri – Batista, Giusti, Burruchaga (Trobbiani, 90e), Enrique, Olarticoechea – Maradona, Valdano. Sélectionneur : Carlos Bilardo.
RFA (5-3-2) : Schumacher – Berthold, Förster, Jakobs, Briegel, Brehme – Eder, Matthaüs, Magath (Hoeneß, 62e) – Rummenigge, Allofs (Völler, 46e). Sélectionneur : Franz Beckenbauer.
Par Léo Tourbe