- Mondial 2014
- Éliminatoires
- Zone AmSud
- Bolivie/Argentine
L’Argentine réclame Ignacio Scocco
Pas de Tévez, pas de Pastore, pas de Cambiasso, pas de Lamela. En Argentine, malgré les bons résultats récents, certains choix de Sabella surprennent. Un en particulier agace plus que les autres : l’absence de Scocco. L’attaquant de Newell’s Old Boys est probablement le meilleur joueur du championnat local depuis l’été dernier, mais un mec de Wigan qui ne marque jamais lui est préféré.
C’est l’histoire d’un mec, argentin, qui a joué une seule fois pour son pays. Un match face au Brésil, au cours duquel il a joué 20 minutes et marqué deux buts. Ce match, c’était le retour du « Superclásico des Amériques » , à la Bombonera, au mois de novembre dernier, entre deux sélections composées uniquement de joueurs locaux. Et ce mec, c’est Ignacio Scocco, le buteur de Newell’s Old Boys. Pour retrouver son club formateur et « le goût du football » , Nacho a laissé tomber les millions de dollars d’Al-Ain l’été dernier : « L’effort en valait la peine. » En effet, Scocco a marqué 13 fois en 17 apparitions, dont quelques petits bijoux, empochant au passage le titre de meilleur buteur du Tournoi Inicial (qu’il partage avec Facundo Ferreyra, de Vélez). Avec 5 buts en 6 journées, plus deux pions en Copa Libertadores, il est aussi en tête du classement des goleadores de l’actuel Tournoi Final. Scocco-staud.
Le Mexique, la Grèce et les Émirats arabes unis
Marquer des buts, Scocco n’a jamais cessé de le faire depuis ses débuts à Rosario en 2004. Quels que soient le club et le championnat. À Newell’s, il n’a pas encore 20 ans qu’il envoie déjà Mario Jardel en préretraite. Champion d’Argentine, il file vers le Mexique, au Club Universidad Nacional, où il score 32 fois en deux saisons. Suffisant pour gagner sa traversée de l’Atlantique. Direction la Grèce et l’AEK Athènes, où il se distingue pour ses missiles à répétition. Face à la cage, Scocco n’est pas du genre à tergiverser. Frappe de mule, reprise de volée, petit lob. Le gars de Santa Fe marque encore une bonne trentaine de buts avec les Jaune et Noir, mais il est coupé en plein élan. En 2011, une jolie défaite 6 à 0 face à l’Olympiakos lui vaut une petite visite à domicile de supporters extrémistes. Trois explosions de bonbonnes de gaz plus tard, il quitte le club malgré les plates excuses de l’AEK. Et voilà comment le bonhomme atterrit aux Émirats arabes unis, où les buts (15 en 31 matchs) ne suffisent plus à son bonheur : « Pour ma famille et moi, la vie là-bas était très compliquée. »
« Compliqué, mais pas impossible »
Scocco profite alors d’une grosse vague de retour (Gaby Heinze, Maxi Rodríguez, le coach Martino) pour retrouver sa place à la pointe de l’attaque de Newell’s. Retours gagnants, puisque le NOB, en énorme difficulté l’année précédente, dispute le titre et se qualifie pour la Libertadores. Chez les Rouge et Noir de Rosario, Nacho a déjà endossé le costume de l’idole. Un petit tour par le stade Marcelo Bielsa permet de s’en rendre compte. Un poster immense du buteur décore la vitrine de la boutique du club, et partout, le maillot n°32. Cette cote de popularité va d’ailleurs bien au-delà de Rosario. Dans une sélection sans aucun « local » , la présence de Scocco aurait été particulièrement bien accueillie. Mais Sabella a préféré opter pour le mètre 94 de Franco di Santo, l’attaquant de Wigan, auteur de 14 buts en Premier League depuis qu’il y a débarqué il y a… 5 ans. Belle moyenne. En maintenant le rythme actuel, Scocco peut encore rêver de reporter un jour le maillot albiceleste. Et pourquoi pas au Brésil, tiens ? « Ce Mondial, on veut tous le disputer. Il faut être réaliste, ça sera compliqué, mais pas impossible. » Exact. D’autant que malgré les apparences, le buteur maison n’a que 27 ans.
Par Léo Ruiz