- Éliminatoires
- Mondial 2014
- AmSud
- Argentine/Venezuela (1-1)
L’Argentine n’en profite pas
En déplacement au Pérou, l'Argentine avait l'occasion de s'échapper en tête du classement des éliminatoires. Dominée presque toute la rencontre, elle ne s'en sort finalement pas si mal avec un match nul (1-1) qu'elle doit au duo Lavezzi-Higuaín.
Pérou 1-1 ArgentineButs : Zambrano (21e) pour le Pérou ; Higuaín (36e) pour l’Argentine
Il y a sept ans, le jeune Messi portait pour la première fois le maillot national sur le sol argentin, contre le Pérou. Titulaire aux côtés de Riquelme et Crespo, la Pulga s’était régalée. Le chemin a été long depuis, mais Messi est aujourd’hui capitaine et leader absolu d’une Argentine avec laquelle il enchaîne les buts et les succès depuis le début de l’année. À Lima, le numéro 10 du Barça a été reçu à coups de jets de pierres et de chants en faveur de Cristiano Ronaldo. Un voyage dont il ne gardera aucun bon souvenir, puisqu’il a été transparent tout au long de la rencontre. Et quand Messi n’apparaît pas, l’Argentine galère. Bousculée par des Péruviens bien plus volontaires, l’Albiceleste s’en sort avec un match nul qui lui assure toutefois la première place de ces éliminatoires. D’une courte tête.
Furie péruvienne vs réalisme argentinPour la réception de l’Albiceleste, les Péruviens n’ont pas fait les choses à moitié. Une vitre du bus de la sélection rivale brisée, le moderne Stade national du Pérou (40 000 places) qui ouvre ses portes six heures avant le coup d’envoi, les virages remplis à deux heures du match et une première grosse bronca à l’entrée sur la pelouse de Romero, le portier argentin à la coupe de Pinto. C’est assez clair, le Pérou a besoin de prendre des points pour rester dans la course à la qualif’. Une deuxième bronca pour l’hymne argentin, et c’est parti. Sur les chapeaux de roue. À peine deux minutes de jeu, l’Argentine n’est pas encore sortie de sa moitié de terrain que déjà Di María envoie un coup de latte maladroit dans le dos de Farfán. Pénalty, botté par Pizarro, repoussé par Romero. Galvanisés par la foule, les locaux insistent, monopolisent le ballon et jouent bien, voire très bien. Morts de faim, ils ouvrent logiquement le score par Zambrano après une superbe ouverture de Cruzado et une remise en retrait d’Advincula, hyperactif dans son couloir droit (1-0). Les hommes de Sabella tentent de brancher la batterie, mais jouent beaucoup trop bas. Lobatón se propose de les réveiller avec un tacle high kick dans la nuque de Rojo. Efficace. Dans la foulée, Lavezzi, l’Argentin le plus remuant, est trouvé dans la profondeur et sert Higuaín, qui marque sur sa première apparition dans la surface adverse (1-1). Son 6e but en sept matchs dans ces éliminatoires.
Invisible MessiLe match reprend avec des visiteurs un poil plus impliqués et plus hauts sur le terrain. Dans son couloir droit, Farfán continue, lui, à emmerder le faiblard Rojo avec sa vitesse et ses coups de reins. Di María balance une transversale de 40 mètres pour Lavezzi, qui contrôle de la poitrine, tient debout malgré l’accrochage du défenseur, mais voit sa frappe déviée en corner par Raúl Fernández. Le Parisien est dans le coup, mais c’est le Pérou qui revient à l’abordage. Romero sauve une nouvelle fois les siens devant Alberto Rodríguez, avant d’être suppléé par son poteau, qui repousse la frappe de Carrillo. Poissard, Gago se tord le cou et doit sortir avec une belle civière, direction l’hôpital le plus proche. Il est remplacé par le vétéran Guiñazú. Pas rassurant, le banc de touche argentin. D’autant moins quand Enzo Pérez prend la place d’El Pocho. Sur la pelouse, pas de nouvelle de Messi, sevré de ballons en attaque et totalement absent du travail défensif, activité principale des Argentins. La fin de match est plus équilibrée, les Péruviens montrant des signes de fatigue, avec une succession de petites fautes au milieu de terrain qui agacent sérieusement Mascherano, la victime principale. S’étant rendu compte que leur capitaine ne ferait pas de miracle ce soir, les joueurs de Sabella semblent se contenter du nul, malgré une dernière tête dangereuse de Rojo dans les arrêts de jeu. Le Pérou méritait mieux, mais dans une zone aussi équilibrée, il est loin d’avoir dit son dernier mot.
Par Léo Ruiz