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- Argentine/Paraguay (2-2)
L’Argentine éblouit puis déçoit
L'Albiceleste semblait partie pour ne faire qu'une bouchée d'un très pauvre Paraguay, avant que les Guaranis ne se rebellent et n'accrochent un surprenant match nul (2-2), au terme du meilleur match de ce début de Copa América.
Argentine 2-2 Paraguay
Buts : Agüero (29e), Messi (36e sp) pour l’Argentine / Nelson Valdez (60e), Barrios (89e) pour le Paraguay
Attendue de pied ferme, la sélection désignée comme la grande favorite du tournoi sud-américain n’a pas déçu. Mieux, elle a séduit. Tout du moins, dans un premier temps. Organisée en 4-3-3, avec un trident Messi-Agüero-Di María aux avant-postes, et un Carlos Tévez sur le banc, la sélection désormais pilotée par Gerardo Martino a tout d’abord su patiemment chercher la faille face à des Paraguayens rapidement résignés à attendre dans leur moitié de terrain. À la mi-temps, l’Argentine avait déjà fait le break (2-0). Sans surprise, c’est Lionel Messi qui a fait trébucher les rudes Guaranis le premier, exactement une semaine après avoir remporté sa quatrième Ligue des champions, dont la célébration n’a semble-t-il pas entamé sa soif de ballons et de trophées. Obnubilés par l’insaisissable Barcelonais, les Paraguayens ont fini par commettre l’irréparable quand le latéral Miguel Samudio (América Mexico) perd tout son sang-froid dans son duel avec la Pulga et sert… Agüero dans la profondeur, qui élimine facilement le portier pour venir récompenser la grande emprise argentine (29e). Six minutes plus tard, Di María cherche et trouve le penalty en percutant ce pauvre Samudio, dédidément dans tous les mauvais coups. Messi transforme au ras du poteau droit d’Antony Silva (Independiente Medellin), le gardien qui remplace Justo Villar, héros de l’improbable parcours du Paraguay finaliste de la Copa América 2011, quand Gerardo Martino se trouvait à sa tête.
Pastore plus à l’aise en seconde période
L’éphémère entraîneur du FC Barcelone avait annoncé la couleur : son Argentine jouerait un football foncièrement offensif, et déroulé au sol. Il n’a pas vendu du vent et, très rapidement, cette Albiceleste s’est mise à ressembler à celle de José Pékerman. Celle du Mondial 2006, où Javier Mascherano était déjà titulaire. Pour accompagner le Jefecito dans l’entrejeu, Martino, privé d’un Lucas Biglia pas encore totalement remis de sa blessure, avait misé sur Éver Banega, excellent dans le rôle de relayeur, et Javier Pastore, plus en vue en seconde période quand les espaces se sont élargis. Ce milieu de terrain foncièrement plus technique que celui aligné par Alejandro Sabella au Brésil rend plus sereine et fluide une Argentine dont la belle circulation de balle était célébrée dès la fin d’une première période par les « olé » de ses supporters, largement majoritaire dans la petite enceinte de la Serena (18 000 sièges).
Les anciens de Dortmund punissent l’Argentine
Souveraine, cette Argentine a toutefois cru trop tôt que ce match tournerait à la simple formalité. Passive en début de seconde période, elle a fini par se faire surprendre par ce Paraguay vieillissant, où Roque Santa Cruz et Nelson Valdez occupent toujours les avant-postes. C’est justement l’ancien joueur du Borussia Dortmund qui sanctionnait la baisse de régime argentine d’une puissante frappe tapée à l’entrée de la surface (60e). L’Argentine lâchait alors le frein à main pour débouler à nouveau sur les buts de l’Albirroja, mais les Paraguayens se montraient tout aussi menaçants durant les vingt dernières minutes un peu folles. Un centre fusant de Derlis González rôdait dangereusement devant la ligne de Sergio Romero, avant que Samudio ne se trouve tout près d’expier ses pêchés, mais Romero renvoyait sa frappe dangereuse (77e). Parti des quarante mètres, Messi manquait pour sa part de redonner un break d’avance aux siens (64e). Dans la foulée, Pastore chauffera les gants de Silva, avant de céder sa place à Tévez (75e). Au même moment, Higuaín entrait à la place d’Agüero. De l’insolente qualité du banc argentin…
Un Argentine/Uruguay alléchant en vue
Finalement, cette Argentine qui semblait partie pour taper du poing sur le table dès son premier match, a fini par se faire reprendre à la 89e, sur un but de Lucas Barrios. Le Montpelliérain à la frappe limpide avait été habilement servi en retrait par une tête du défenseur Paulo da Silva. Brillante, mais pas assez constante, à moins qu’il ne s’agisse d’un manque d’équilibre, celui qui avait d’ailleurs conduit Alejandro Sabella à opter pour une stratégie plus prudente lors des matchs couperets au Brésil, l’Argentine va voir la pression escorter son avant-match face à l’Uruguay, son petit voisin qui se fait toujours un grand plaisir de lui compliquer la vie. Partie pour faire un carton, l’Argentine reçoit finalement un avertissement, qui devra lui servir de leçon.
Par Thomas Goubin