- Angleterre
David Coote, un arbitre que la poudre fait parler
Depuis quelques jours outre-Manche, un arbitre de Premier League est au centre de l’attention : David Coote. Deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux et via la presse anglaise mettent en cause l’homme en noir qui aurait insulté Liverpool, Jürgen Klopp et même sniffé de la coke. Itinéraire d’un scandale.
C’est l’histoire d’une vidéo sortie de nulle part qui n’a pas permis à l’Angleterre, enfin en pause de foot pour quelques jours en cette semaine de trêve internationale, de s’offrir un court somme footballistique. Ce lundi, David Coote a été le nom qui pendait aux lèvres de tout l’écosystème Premier League et pas vraiment pour une bonne raison. L’arbitre anglais de 42 ans, qui officie aujourd’hui dans l’élite du foot anglais, a même été suspendu de ses fonctions par la PGMOL, l’association des arbitres pros anglais, tandis que l’UEFA a de son côté ouvert une enquête, ce mercredi, à son sujet puisque Coote a notamment officié lors du dernier Euro 2024. Mais pourquoi diable le ciel s’abat-il sur la tête de ce pauvre David Coote ? La faute à deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux et par les médias anglais qui ont totalement changé la trajectoire ascendante de l’homme au sifflet.
« Un connard d’Allemand et un prétentieux »
Le premier extrait vidéo qui met la lumière sur l’intéressé est cette vidéo amateur où David Coote apparaît aux côtés d’un certain Ben Kitt. Un ancien joueur de cricket qui évoluait au Nottinghamshire County Cricket Club jusqu’à fin 2018, et qui bosse aujourd’hui pour Forsyth Barnes, une société de recherche de cadres qui a ses locaux sur Friar Lane, à Nottingham. Une ville des Midlands où le nom de Coote n’est pas étranger puisque le paternel, un certain David Edward Coote, jouait lui aussi au cricket. Aux côtés de Ben et de sa banane fatiguée de fin de journée, David y va sans filtre et batte à la main pour défoncer son monde, à la manière d’un Serge Aurier quelques années plus tôt via Periscope. Liverpool ? « C’est de la merde ». Jürgen Klopp ? « Un connard d’Allemand et un prétentieux ». Avant de terminer sur la partie la plus savoureuse : « Bon, juste pour être clair, on est d’accord que cette vidéo ne sera publiée nulle part, hein ? » Perdu, David.
David coote ladies and gentlemen pic.twitter.com/WDHc36a7Mn
— Josh (@Josh97LFC) November 11, 2024
Si la vidéo semblerait dater d’il y a quelques années – elle pourrait avoir été tournée quelques jours après un Liverpool-Burnley de juillet 2020 en période Covid – l’orage qui tonne au-dessus de la tête de l’Anglais ne s’est pas arrêté à un seul grondement. Publiée par le tabloïd The Sun, une seconde vidéo datée par le site anglais au 6 juillet, lendemain de France-Portugal où il officiait en tant qu’arbitre VAR, montre une personne qui serait Coote s’enfiler de la coke avec un billet de banque à côté d’un livre de Terry Hayes, intitulé The Year of The Locust (L’Année de la sauterelle, en VO). Pas vraiment le tableau rêvé et imaginé par les officiels de l’UEFA pour ses garants du jeu.
Depuis, tous les acteurs institutionnels britanniques et européens se sont emparés de l’affaire, indiquant par le biais de porte-parole divers et variés prendre l’affaire très au sérieux. S’il ne s’est pas exprimé publiquement depuis le début de l’affaire, David Coote aurait reconnu l’authenticité de la première vidéo où il se paye les Reds et Liverpool selon le Daily Mirror. « Nous sommes au courant des allégations et nous les prenons très au sérieux. David Coote reste suspendu dans l’attente d’une enquête complète, assurait un porte-parole du corps arbitral anglais pour Sky. Le bien-être de David continue d’être de la plus haute importance pour nous et nous nous engageons à lui fournir le soutien nécessaire dont il a besoin pendant cette période. Nous ne sommes pas en mesure de faire d’autres commentaires à ce stade. » Difficile d’imaginer le revoir arbitrer un jour au plus haut niveau si tout cela se confirmait, surtout pas en Premier League, où David Coote semble avoir mis un coup de sifflet à sa brillante carrière d’arbitre. Avec un sacré panache, il est vrai.
Par Andrea Chazy