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L’APEC du Real

Par Antoine Donnarieix
L’APEC du Real

Sans surprise, le Real Madrid démarre sa campagne européenne par une nette victoire face à l’APOEL Nicosie (3-0). Un résultat dans lequel Cristiano Ronaldo et Sergio Ramos, tous deux buteurs, ont joué leur rôle de cadres.

Cristiano Ronaldo est bel et bien de la trempe des champions. Celle qui ne se contente ni de ce qu’elle fait, ni de ce qu’elle obtient. Bénéficiaire d’un penalty à la suite d’une main de Carlão où il joue un rôle essentiel, CR7 se charge comme à son habitude de transformer la sentance depuis le point blanc au centre de la surface de réparation. Une prise d’élan sans temps d’arrêt, une frappe croisée du droit sur la gauche du but gardé par Boy Waterman, qui n’avait sûrement pas de stylo du même nom pour demander un autographe à la star madrilène. Le Real mène alors 2-0, deux buts signés par le quadruple Ballon d’or. De retour aux affaires en Europe après sa suspension de cinq matchs en Espagne, le Portugais pourrait célébrer devant ses supporters façon Super Saiyan et profiter un peu de l’instant, mais non. Désireux de coller une branlée à son adversaire, le buteur vient chercher la balle dans les filets, court vers le milieu du terrain et pose le ballon. Certains diront que c’est une manière de prouver à tous son désir d’en vouloir toujours plus, d’autres expliqueront que l’irrespect de cet homme est total pour un adversaire qu’il souhaite enterrer. Toujours est-il que grâce à son come-back, le Real a réussi son entrée en C1.

Cristiano, monsieur Europe

107, puis 108. Deux buts de plus pour Cristiano Ronaldo, qui assoit un peu plus son statut de meilleur buteur de l’histoire de la Ligue des champions devant son rival Lionel Messi, toujours à douze longueurs du Lusitanien malgré son doublé contre la Juve mardi. Peut-être que face à l’APOEL, CR7 souhaitait marquer davantage que deux buts. Et à vrai dire, il aurait pu le faire en première période avec deux occasions franches (33e et 36e) ou en seconde, quand il frappe la barre juste avant de provoquer le penalty (47e), quand Waterman s’oppose à lui (67e) ou même quand l’arbitre central lui refuse un triplé pour un hors-jeu justifié (85e).

Cependant, la performance de Cristiano doit aussi être saluée pour sa capacité à servir ses coéquipiers, comme il l’a fait lors de la dernière action du match, quand Borja Mayoral pense inscrire le quatrième but des Blancos, avant que le juge de touche ne signale un nouveau hors-jeu du danger merengue numéro un. Ce qui est certain, c’est qu’à la suite de sa longue suspension, Cristiano avait sacrément faim de frappes, de courses vers l’avant, de dribbles, de passes. En bref, de football. Si Asensio était mis en lumière en début de saison du fait de l’absence de CR7, c’est à présent bel et bien Cricri qui dicte à nouveau le tempo de l’attaque du Real. Et en défense ? C’est l’autre biceps du club qui se met à gonfler.

Ramos, le bourrin technique

Lui aussi, il s’est fait suspendre en début de saison, mais c’était contre le Deportivo La Corogne, lors de la première journée de Liga. Lui aussi, il a manqué au Real Madrid le temps d’un match contre le FC Valence. Lui, c’est Sergio Ramos. Avec l’équipe d’Espagne, le capitaine madrilène avait impressionné par sa capacité à répéter les courses vers l’avant en tant que défenseur central, tel un cyborg. Ramos avait même offert le but du 3-0 à Àlvaro Morata contre la Squadra Azzurra. Un monstre physique qui, de temps en temps, expose aussi une technique brutale. Ce soir, c’est lui qui s’est chargé de détruire tout suspense contre l’APOEL, en inscrivant le troisième et dernier but du Real. Comment ? À l’aide d’un ciseau retourné. Un geste technique peu académique dans la pratique, mais un geste technique tout de même. Cristiano Ronaldo, Sergio Ramos : voilà les deux cadres fondateurs du premier succès du double champion d’Europe en titre. Ce n’était que l’APOEL, d’accord. Mais en C1 ou dans les moments chauds, ce sont souvent ces deux joueurs qui font la différence. Deux employés modèles, en somme.

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