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L’année de Cristiano Ronaldo en dix dates
Ô surprise ! Cristiano Ronaldo a remporté son quatrième Ballon d’or. Mais à regarder son année 2016 d'un peu plus près, on comprend vite pourquoi le suspense a été tué dans l'œuf.
4 janvier : Zidane débarque
Pour fêter la nouvelle année, le Real Madrid prend de bonnes résolutions. Pas question de partir sur les traditionnelles promesses de ralentir l’alcool ou la cigarette, on ne s’y tient jamais. Non, la Casa Blanca promet à ses supporters de retrouver un peu de folie en engageant Zinédine Zidane, tenu bien au chaud dans le cocon blanc depuis quelques mois. De quoi lancer la deuxième partie de saison des Madrilènes sur de bons rails et mettre Cristiano Ronaldo de bonne humeur, après des semaines de conflit interne avec Rafa Benítez. « Zidane fait mieux les choses, et les résultats se voient sur le terrain. Il nous fallait travailler davantage, toute l’équipe et moi. Maintenant, nous avons une mentalité positive. Notre pré-saison n’avait pas été bonne. Zizou est arrivé avec un projet différent » , déclare le Portugais à peine un mois plus tard. La machine est en route.
5 mars – Un quadruplé pour un record
En Liga, le Portugais et son éternel rival Lionel Messi occupent sans arrêt l’esprit des statisticiens. Car les records tombent tous les week-ends. Lors de la très large victoire 7-1 contre le Celta Vigo, CR7 plante un quadruplé, histoire de dépasser le deuxième meilleur buteur de l’histoire de la Liga, Telmo Zarra, qui a sévi à l’Athletic Bilbao entre 1940 et 1955. En signant un 252e pion, Ronaldo reste assez loin de Messi (304 à ce moment-là), mais impressionne par son ratio de plus d’un but par match. En effet, tous les membres du top 10 de ce classement ont joué au moins douze saisons en Liga, sauf lui, qui joue seulement sa septième.
12 avril – Demi-finaliste de C1 à lui tout seul
À l’heure de recevoir Wolfsburg en quarts de finale retour de la Ligue des champions, l’Europe raille le Real Madrid, incapable de s’en sortir malgré un tirage au sort jugé « chanceux » . À l’aller, les Madrilènes se sont inclinés sur le score de 2-0, et sont contraints au match parfait au retour. Et qui dit match parfait du Real, dit Cristiano Ronaldo en feu. Dès les vingt premières minutes, le Portugais remet les compteurs à zéro en claquant un doublé en quelques secondes. Le premier en renard du pied droit, et le second de la tête sur corner. À quinze minutes de la fin du temps réglementaire, CR7 arrache la qualification d’un maître coup franc. Qui a dit qu’il les tirait tous dans le mur ?
28 mai – Champion d’Europe, partie 1
Cristiano Ronaldo n’est pas quelqu’un qui se fait prier pour montrer ses biscotos. Alors vu l’importance du but à ce moment-là, rien d’étonnant à le voir faire tomber le T-shirt à peine le ballon entré dans les cages. Après une qualification laborieuse contre Manchester City, son Real Madrid a retrouvé l’Atlético, pour un remake de la finale d’il y a deux ans. Tout au long du match, diminué physiquement, le désormais quadruple Ballon d’or n’a pas eu matière à fanfaronner. En vrai, il a été inexistant. Sauf qu’au moment où Juanfran manque sa tentative, c’est bien lui qui doit achever le travail en catapultant le dernier tir au but. Il prend Oblak à contre-pied et offre la Undécima au Real, et le premier trophée en tant qu’entraîneur à Zizou.
22 juin – La madjer de l’espoir
Muet contre l’Islande et contre l’Autriche, Cristiano Ronaldo a même manqué un penalty contre les coéquipiers de David Alaba. Résultat, les Portugais n’ont pris que deux petits points et ne peuvent pas se permettre de se mettre en difficulté contre la Hongrie. Et pourtant, les Lusitaniens s’amusent à se faire peur en se laissant mener au score à trois reprises.
Mais à chaque fois, les Portugais ont les ressources mentales pour égaliser. C’est d’abord Nani qui entre en piste, avant de laisser CR7 s’ériger en sauveur de la nation avec une madjer incroyable et une bonne reprise de la tête. Le Portugal s’en sort de justesse et peut dire merci au sursaut d’orgueil de son héros.
30 juin – La parole du capitaine
Décidément, le parcours du Portugal lors de l’Euro 2016 n’aura pas été de tout repos. Après la galère des poules et une victoire à l’arrache lors de prolongations contre la Croatie, les hommes de Fernando Santos doivent passer par la séance de tirs au but pour accéder au dernier carré. Un exercice qui nécessite des nerfs solides, qualité que tous les joueurs de haut niveau n’ont pas naturellement. C’est le cas de João Moutinho, qui se défile au moment de désigner les tireurs. En bon capitaine, Ronaldo va le chercher par la peau des fesses et le remobilise. « Eh ! Viens tirer ! Viens ! Tu les tires très bien, sois fort ! C’est entre les mains de Dieu maintenant » , harangue-t-il, avant de montrer l’exemple en inscrivant le premier de la série. Résultat, tous les Portugais marquent, y compris le Monégasque.
10 juillet 2016 – Champion d’Europe, partie 2
Cela aurait pu être le pire jour de sa carrière. Blessé d’entrée de match après un choc avec Dimitri Payet, CR7 est obligé de sortir, lui qui a forcé toute la compétition malgré des problèmes physiques. Depuis le banc de touche, il pleure, il hurle, il engueule, il encourage ses troupes. Bref, il la joue presque, cette finale de l’Euro contre l’équipe de France. Et puis Eder a frappé, et Cristiano Ronaldo, sur le bord de la pelouse, a réussi à offrir le premier titre de l’histoire à son pays. « C’est le seul titre qui me manquait. Merci à vous tous, à tous les joueurs, le staff, et vous encore une fois, coach ! Votre confiance en nous, honnêtement, ça m’a beaucoup touché » , déclare-t-il dans le vestiaire après la victoire, submergé par l’émotion. Car oui, la machine a des sentiments.
12 novembre – Le retour du slip
Assumer autant la caricature de soi-même, c’est fort. À l’heure de la ridicule mode du Mannequin Challenge qui consiste à se filmer immobile pendant quelques minutes, la sélection portugaise n’y échappe pas pour l’un des premiers rassemblements post-sacre. On y voit Nani au téléphone, Bernardo Silva en train de prendre un selfie, José Fonte entre les mains du kiné, Eder la brosse à dent à la bouche, et surtout, CR7 au milieu du vestiaire, dans la lumière, pectoraux et abdominaux contractés, en slip. Un classique, désormais.
Le #MannequinChallenge de la @selecaoportugal. pic.twitter.com/l7ta9GPPE6
— SL Benfica France (@SLBenficaFRA) 12 novembre 2016
19 novembre – Les miettes de l’Atlético
Sans pré-saison à cause de sa blessure à l’Euro, absent lors des deux premiers matchs de championnat, le début de saison de Ronaldo a été compliqué. Suffisamment pour que ses détracteurs commencent à parler de déclin. Sauf que deux semaines après avoir prolongé jusqu’en 2021, le Portugais fait taire quelques bouches en roulant sur l’Atlético à Vicente-Calderón.
Un coup franc contré, un penalty et un caviar de Bale converti dans le but quasi vide, les buts ne sont pas des chefs-d’œuvre, mais c’est largement suffisant. Le Real s’impose 3-0 et conforte son avance en Liga, tandis que Ronaldo continue de boire les larmes d’Antoine Griezmann.
26 novembre – Un exemple de régularité
Oui, Cristiano Ronaldo marque énormément de buts contre des équipes inférieures, comme c’est le cas ce jour-là contre le Sporting Gijón. Lors du succès 2-1 du Real, il plante un doublé, la routine, et affole encore un peu plus les statistiques. Grâce à ces deux buts, il dépasse la barre des cinquante buts sur une année civile pour la sixième fois consécutive. Calma.
Bonus : 3 décembre – Futchebol Leaks
Ça n’enlève rien à ses performances sur le terrain, mais la fin d’année parfaite de CR7 est un peu gâchée par le scandale. Accusé d’avoir dissimulé 150 millions d’euros au fisc espagnol et d’avoir déclaré 20 millions de revenus en Suisse, CR7 est l’un des premiers cités dans les révélations de Football Leaks. Fisc d’or.
Par Kevin Charnay