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L’Angleterre se défait du petit poids écossais

Par Julien Duez, à l'Allianz Riviera
4 minutes
L’Angleterre se défait du petit poids écossais

Face à une Écosse qui disputait sa première Coupe du monde, les Anglaises et leurs quatre tournois ont fait respecter la hiérarchie (2-0), non sans se faire une mini-frayeur en toute fin de rencontre.

Angleterre 2-1 Écosse

Buts : Parris (14e, sp) et White (40e) pour les Three Lionesses // Emslie (79e) pour l’Écosse.

La dernière fois qu’Anglaises et Écossaises s’étaient affrontées, c’était à l’occasion de l’Euro 2017, et les premières avaient douché les secondes (6-0). Au-delà du jeu de mots facile, la rencontre d’alors revêtait déjà d’un caractère historique puisqu’il s’agissait de la première participation de l’Écosse à un tournoi international. Pour leur première Coupe du monde deux ans plus tard, les femmes de Shelley Kerr avaient à cœur de montrer à leurs voisines les progrès réalisés depuis ce score de tennis. Raté, les Three Lionesses sortent elles aussi de deux bonnes années et comptent aujourd’hui parmi les favorites pour le titre mondial. Et elles l’ont fait savoir.

La promenade des Anglaises

Au même titre que l’équipe de France repose sur une ossature rhodanienne, celle de l’Angleterre est fortement empreinte de la couleur sky blue. Au coup d’envoi, Phil Neville aligne en effet pas moins de six joueuses de Manchester City, tout juste sacré dauphin d’Arsenal en Super League. Pour les automatismes, ça aide, surtout quand en face, Shelley Kerr répond au 4-3-3 de Neville par un 4-5-1 en forme de barrage et en pointe, la virevoltante Erin Cuthbert, impliquée dans toutes les actions écossaises du premier acte. D’accord, il n’y en a eu que trois, et aucune n’a été vraiment franche, mais l’attaquante de Chelsea – qui a participé à l’élimination du PSG en quarts de finale de Ligue des champions – montre qu’on peut compter sur elle pour prendre l’Angleterre à rebrousse-poil.

Problème, les Three Lionesses attaquent d’entrée de jeu, sans prendre le temps du round d’observation. Lee Alexander se retrouve sollicitée par la triplette offensive Mead-White-Parris, face à laquelle elle connaît des fortunes diverses. Si elle parvient à sauver un but tout fait de la première grâce à une parade de handballeuse (33e), elle était à deux doigts de se faire corriger par la seconde (23e), mais son but a heureusement été annulé par la VAR pour une position de hors-jeu. En revanche, elle est trop courte lorsque la troisième frappe en force le penalty qui venait d’être accordé aux Anglaises après une faute de main provoquée par Nicola Docherty (1-0, 14e).

Une petite douche quand même

Au vu de la possession (86% contre 34) et des passes complétées (84% contre 65), on devine que l’expérience internationale anglaise est un fameux atout pour l’Angleterre qui ne cesse de jouer haut et multiplie les assauts contre le barrage écossais qui ne va pas tarder à rompre. Peu avant la pause, Ellen White fait le break en prenant Alexander à contre-pied (2-0, 40e) et salue le public à sa manière : en imitant la célébration-lunettes d’Anthony Modeste, son idole.

L’avance est logique, mais pas aussi confortable que celle des Bleues face à la Corée. Alors les Anglaises continuent de presser pendant que les Écossaises, elles, essaient de tenter autre chose que des contre-attaques qui finissent souvent prématurément. Et c’est justement sur un débordement de Claire Emslie côté droit que la robuste défenseur Millie Bright termine les quatre fers en l’air et sort peu après, visiblement touchée à l’épaule gauche (57e). Un bourreau en moins, c’était peut-être le coup de main attendu par l’Écosse et son public, inférieur en nombre, mais supérieur en voix. En fin de rencontre, les efforts finissent par payer puisque Clare Evans profite d’une erreur défensive pour trouver Emslie dans la surface, laquelle n’a plus qu’à pousser le ballon au fond des filets de Karen Bardsley (2-1, 79e) et se voit récompenser de la bonne gestion du seul vrai temps fort de ses coéquipières dans ce match. Cela suffira-t-il face au Japon et à l’Argentine ? De son côté, l’Angleterre a prouvé qu’elle a choisi de placer son Mondial sous le signe du réalisme.


Angleterre (4-3-3) : Bardsley – Greenwood, Bright (McManus, 57e), Houghton, Bronze – Scott, Kirby, Walsh – Mead (Carney, 71e), White, Parris. Sélectionneur : Phil Neville.

Écosse (4-5-1) : Alexander – Docherty (Smith, 55e), Beattie, Corsie, Howard – Emslie, Weir, Little, Murray, Evans – Cuthbert. Sélectionneure : Shelley Kerr.

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