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L’Angleterre en pôle

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L’Angleterre en pôle

Six pays européens pour quatre dossiers. Favoris anglais, outsiders russe et ibérique, petit poucet belgo-néerlandais, ils ont tous envoyé du lourd pour accueillir le grand barnum de 2018. Quitte à faire dans le coup bas.

Petit décryptage bien chiant pour commencer. S’il n’y a que des nations européennes en course pour l’organisation 2018, ce n’est pas vraiment à cause du système de rotation de Blatter. Ou pas seulement. Car le nouveau fonctionnement est le suivant : lorsqu’une confédération organise une Coupe du Monde, elle ne peut “candidater” pour les deux éditions suivantes. En clair, pour 2018, pas d’Afrique (Afsud 2010) ni d’Amérique du Sud (Copa 2014 au Brésil). Là où ça se complique, c’est qu’à l’origine, la plupart des nations engagées dans les deux scrutins d’aujourd’hui étaient en course à la fois pour 2018 et 2022 (toutes sauf le Qatar et la Corée du Sud). Finalement, les États-Unis, l’Australie et le Japon ont décidé de se concentrer sur 2022, ne laissant que des candidatures européennes en 2018. Par effet de domino, et eu égard à la règle précitée, l’Europe ne pouvait donc en aucun cas accueillir le Mondial 2022. Vous suivez ? Les quatre dossiers présentés ci-dessous se sont donc retrouvés, contre leur gré, cantonnés à la course pour 2018 et sont bien emmerdés avec leurs jolis logos 2018-2022. Aujourd’hui, c’est pourtant le cadet de leurs soucis.

Angleterre

Le dossier anglais est sans doute le mieux placé pour l’emporter. Après s’être fait doubler par l’Allemagne en 2006, l’Outre-Manche est revenue en force, en recrutant Sebastian Coe (chef de la candidature victorieuse pour les JO 2012) dans son équipe de choc. La démission de Lord Triesman (président du comité d’organisation, chopé par les tabloïds anglais en train d’accuser l’Espagne d’avoir payé les arbitres lors de la dernière Coupe du Monde, entre autres) ne devrait pas peser outre-mesure dans le vote. L’Angleterre n’aura presque pas besoin de construire, disposant déjà d’un gros parc de stades, ce qui constitue un gros avantage sur sa principale rivale de campagne, la Russie. Le soutien politique a également été important puisque David Cameron et le Prince William (accessoirement président de la FA) se déplacent à Zürich aujourd’hui. Comme si ça ne suffisait pas, le rapport confidentiel commandé par la FIFA à la boite de consulting McKinsey place la candidature anglaise largement en tête dans l’évaluation des profits issus de la Coupe du Monde, décrochant un score de 100% à tous les niveaux. Comme on a du mal à voir la FIFA juger sur autre chose que sur ce critère, c’est plutôt bon signe. Deux “détails” insinuent pourtant le doute. D’après la presse british, les Anglais n’ont pas été très bons en lobbying, se faisant notamment bouffer par la Russie sur les membres africains (pas de jeu de mots). Étonnant, lorsque l’on sait comment Londres a obtenu les JO 2012… Et puis le pays pourrait être victime de la qualité de son journalisme d’investigation. Après les révélations du Sunday Times ayant mené à l’exclusion de deux membres du comité exécutif de la FIFA, le documentaire de la BBC diffusé quelques jours avant le vote et écornant l’image de quatre autres pontes de la fédération internationale risque d’irriter quelque peu les votants.

Russie

Depuis le lancement de la candidature russe, l’ancien Président et actuel Premier Ministre Vladimir Poutine a tout fait pour soutenir le projet, ordonnant à Vitaly Mutko, le ministre des Sports, de décrocher cette candidature, même s’il faut aller la chercher jusque dans les chiottes, comme les Tchétchènes. Il est d’autant plus étonnant d’apprendre que Vlad ne se rendra finalement pas à Zürich pour le vote. Officiellement? « pour que le comité puisse prendre sa décision sans pression extérieure » (il met au passage une quenelle à une « concurrence peu scrupuleuse » , sans donner plus de précisionS), officieusement parce qu’il ne souhaitait se déplacer que s’il était assuré de la victoire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas le cas. Le dossier russe souffre de ses infrastructures (même s’il est prévu d’investir dix milliards de dollars pour construire, entre autres, sept nouveaux stades), de ses transports défaillants et de ses hôtels pourlingues. Et puis franchement, après l’Euro 2012 en Pologne-Ukraine, on va peut-être arrêter d’organiser des compétitions que pour aller voir les filles.

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Espagne/Portugal

Trop en crise, trop près de l’Euro 2004 au Portugal (on ne sait jamais si avoir organisé un événement similaire auparavant est un avantage ou un inconvénient), trop de frontières (Blatter n’a jamais caché qu’il n’aimait pas les candidatures communes). Pourtant, la péninsule ibérique est devenue le nouvel outsider du vote en présentant un projet low cost. Sur les vingt-et-un stades présentés (pour douze enceintes sélectionnées par la FIFA une fois le pays-hôte choisi), sept sont déjà prêts et neuf ne nécessiteront qu’une rénovation ou une extension. Les organisateurs sont allés jusqu’à suggérer que l’organisation du Mondial pourrait faire sortir les deux pays de la crise. Rien que ça. Mais si la côte lusitano-espagnole est remontée en flèche, c’est surtout grâce au lobbying. A peu près sûrs de récupérer les voix du membre espagnol et ceux de la Conmebol, les deux pays auraient également passé un accord secret (dénoncé par leurs adversaires) avec le Qatar 2022 pour mettre les suffrages en commun. Pas joli-joli mais on ne gagne pas une organisation de Coupe du Monde en se mettant des fleurs dans les cheveux et en faisant des sit-in.

Belgique/Pays-Bas

C’est sans doute le gros défaut de la candidature Benelux (qui a perdu le Lux en cours de route) : trop gentille. Qualifiée de « sympathique » par un Sepp Blatter à peine dédaigneux, l’alliance entre la Belgique et les Pays-Bas, pourtant plus que satisfaisante lors de l’Euro 2000, a évité de faire des vagues et des polémiques, quitte à se faire oublier. Pour un journaliste belge cité par l’AFP, « ils seront peut-être ceux que les votants choisiront par défiance vis-à-vis de Russes ou d’Anglais apparemment prêts à tout pour obtenir la victoire » . Mouais. Comme si les membres du comité exécutif de la FIFA étaient des enfants de chœur. Voilà qui ferait bien rire Andrew Jennings, le seul journaliste banni du siège de la FIFA pour avoir mis en lumière la corruption qui y règne. Conclusion : en dehors de Michel D’Hooghe (le Belge du comité exécutif) et éventuellement d’un Michel Platini toujours dans la défense des petites nations, on ne voit personne d’autre susceptible de voter pour un dossier qui devrait sauter dès le premier tour.

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